Avant-chapitre : hello chers lecteurs et lectrices ! Je suis vraiment désolée pour vous qui suivez l'histoire au fur et à mesure. Ces derniers temps je suis en retard pour des raisons personnelles. J'espère que vous me pardonnerez 🥺🌹❤️
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Il courait à perdre haleine, fuyant cette chose dont lui-même n'avait pas connaissance. Mais c'était peine perdue. Autour de lui, il n'y avait que l'inexistence. Il avait la sensation d'être tombé dans les plus profondes abysses de la terre. Il avait beau courir, il se dirigeait vers nulle part.
Subitement, il entendit une voix qui l'interpellait, au loin. Mais c'était étrange, il avait la sensation de ne jamais pouvoir l'atteindre. Puis soudainement, il se réveilla en sursaut, trempé de sueur. C'était ainsi depuis une semaine. Deux semaines après leur atterrissage dans ce monde parallèle, il avait la sensation d'être hanté par un fantôme.
- Tu as encore fait un cauchemar chéri, c'est ça?
- Oui... oui, toujours le même. Je cours et je cours sans jamais m'arrêter, avec cette drôle de sensation que mon corps est paralysé. Je suis dans le vide à fuir, et je ne vois toujours pas ce que j'essaie de fuir depuis tout ce temps.
- Mon bébé...
- C'est moi qui suis censé te protéger. Et voilà que je n'arrive même pas à me protéger moi-même.
- Ne dis pas ça...
- Mais c'est la vérité. Je commence vraiment à regretter d'être venu ici.
- Rayan...
- Ça fait deux semaines qu'on est coincés ici au milieu de nulle part. J'ai marché dans ce village Raphaëlle. Et c'est à croire qu'il n'y a rien au-delà... à part le vide. Et cette femme qui prétend être ta mère a disparu depuis. Elle a promis nous expliquer ce qui se passe mais on est toujours dans le bleu. Faut que je nous sorte d'ici.
- Regarde chéri, dit-elle en lui indiquant la boussole de sang.
Cette dernière était toujours aussi agitée qu'elle l'était, accrochée au rétroviseur, dans ce cul-de-sac. Par quel moyen il ne sait, le talisman s'était retrouvé dans la poche de Rayan. Et étrangement, c'était le seul objet qui les avait suivis. Leurs téléphones et toutes leurs autres affaires, y compris la voiture, avaient comme disparu.
- Elle n'a jamais cessé de trembler depuis qu'on est arrivés.
- Et alors, où est-ce que tu veux en venir?
- La bokonon a été claire chéri. La boussole ne peut être dans cet état que si on est au bon endroit.
- Mais...
- Je comprends que tu sois inquiet. Je te mentirais si je disais que moi je ne le suis pas du tout. Seulement, là on n'a plus vraiment le choix. J'ignore encore tout ce que ceci veut dire mais... connaissant comment le monde du surnaturel fonctionne, on ne pourra pas s'en aller d'ici sans l'aide des autochtones.
- Les autochtones? Tu veux dire ces femmes qui déambulent à longueur de journée comme si tout était normal, et comme si toi et moi n'étions pas là? On n'a même pas le droit de quitter cette case remplie de grigris. Du moins, on doit éviter d'en sortir le plus possible. Au risque de se perdre entre le monde des vivants et des morts. Et la seule fois où j'ai essayé d'explorer les horizons, je suis rentré avec un cauchemar qui se répète toutes les nuits sans jamais se clarifier. Enfin, si tant est qu'il y a vraiment des nuits et des jours ici. La lune brille tout le temps, c'est à croire qu'on est tombés au pôle Nord.
- Ha ha, t'es drôle.
- Non, tu trouves? Parce que moi ça ne m'amuse pas du tout.
- Tu sais, ce que je vais te dire va peut-être te sembler étrange mais... je n'ai jamais ressenti une telle sensation de paix du cœur de toute ma vie. Depuis que je suis ici, j'ai la sensation d'être à la maison.
- Quoi? À la maison, comment ça? Tu ne vas pas me dire que tu as envie de rester ici?
- Non, bien sûr que non. C'est juste...
- C'est juste?
- Que je me sens... que je sens mes racines. Je ne sais pas comment t'expliquer.
Le discours de Raphaëlle pouvait sembler banal. Mais pour une raison qu'il ignorait, Rayan ne le sentait pas. Derrière le rideau de pailles qui recouvrait l'entrée de la case, une voix sollicita leur permission pour entrer. C'était Vanusa. Durant ces deux dernières semaines, elle était aux petits soins avec eux. S'ils s'étaient rencontrés dans d'autres circonstances, Rayan l'aurait sans doute appréciée.
- Je vous apporte de quoi petit-déjeuner. Madalena, comment tu te sens? Comment se portent nos jumeaux?
- Ils vont bien ma tante, merci beaucoup. Ils n'arrêtent pas de bouger, ajouta-t-elle tout sourire.
- Tu m'en vois ravie. Je vais vous laisser maintenant. Je reviendrai vous voir plus tard.
- D'accord ma tante, merci d'être aux petits soins comme ça.
- Oh mais je t'en prie. Allez, j'y vais.
- Attendez un instant, l'arrêta Rayan. Où est votre cousine?
- Ma cousine?
- La femme qui nous a amenés ici.
- Oh, Fatima. Elle reviendra.
- Reviendra? Mais où est-elle allée?
- Chéri, s'il te plaît...
- Non Raphaëlle, ce qui se passe ici n'a aucun sens. Alors laisse-moi poser mes questions.
- Écoute jeune homme...
- Jeune homme? Mais j'ai à peu près le même âge que vous.
Elle rigola au fond de sa gorge.
- La patience est chemin d'or jeune homme. Fatima reviendra, le moment venu.
Sur ce, elle s'extirpa de la pièce. Exaspéré, Rayan se leva du lit et s'adossa au mur de terre battue. Sa femme, toujours assise, le regardait d'un air désolé. Il n'arrivait pas à comprendre comment elle pouvait être aussi calme. Elle qui était toute paniquée en arrivant dans le néant. Plus le temps passait, plus elle avait l'air apaisée. Et si cela était en rapport avec la mise en garde de Fatima? Peut-être bien que sa femme était négativement imbibée de l'énergie des lieux. La femme aux cheveux grisonnant avait parlé de se perdre à tout jamais. Et la voilà qui était devenue introuvable.
- Bébé, et si tu venais manger, hum?
- Je n'ai pas très faim.
- J'espère que tu blagues. Elle prend chaque fois le risque de voyager dans le monde des vivants pour nous rapporter de la nourriture... de vivants. La moindre des choses, c'est de manger pour la remercier.
- Et je te dis que je n'ai pas faim.
- Rayan écoute...
- J'ai besoin de prendre l'air.
- Prendre l'air mais, on doit éviter au maximum de mettre les pieds dehors.
- Oui eh bah rien à foutre. Ce n'est sûrement pas cette fois de plus qui va me coûter quoi que ce soit.
Consciente qu'il ne changerait pas d'avis, elle se leva et récupéra l'une des amulettes cachées sous les oreillers. La paume sur son torse, elle lui tendit le gri-gri.
- Prends au moins ceci avec toi alors. Je ne veux surtout pas que tu te mettes en danger.
- Et à quel danger risque-t-il de s'exposer?
Rayan se retourna. C'était elle, la femme qui les avait accueillis à leur arrivée. Raphaëlle tenta de rejoindre sa mère, mais son mari lui fit barrage d'un bras. Son regard suspicieux était dardé sur la veille femme.
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La Malédiction Des Jumeaux : Un Nouveau Chapitre De Dr Djenguè
RomantikAprès six belles années de mariage, Rayan et Raphaëlle mènent une vie de rêve. Entre leurs affaires, leurs enfants et leur couple, ils pensent avoir enfin trouvé le parfait équilibre. Mais c'est sans compter sur la réapparition de leurs vieux démons...