Dans L'antre Du Russe

Chapitre.12

Écoutant les petites histoires de son oncle à lautre bout du fil avec évasion, Liyana regardait la grande fenêtre de sa chambre depuis son lit sur lequel elle était assise.

Elle pensait à plein de choses depuis sa dernière altercation avec le russe qui lui avait bien fait savoir qu'elle devait rester à sa place d'une manière si violente.

Les fragments de leurs rencontres revinrent à son esprit. Sa main pressant sa gorge, la forçant à reculer jusqu'à ce qu'elle ne heurte les remparts qui l'avait retenue d'une chute mortelle.

Elle se demandait s'il avait réellement envisagé de la jeter dans le vide, ou s'il l'avait simplement poussée à cet endroit pour l'effrayer. Mais, une chose était claire pour la jeune femme :

Ce soir-là, elle avait été témoin d'une colère et d'un regard noir qui surpassait tous ceux qu'il lui avait lancés auparavant. Il avait été dans un courroux difficile à nommer, et la jeune femme sans savoir pourquoi, avait le sentiment de n'avoir contemplé qu'un infime aperçu de sa colère. Elle avait l'impression  qu'il était capable de bien pire.

Un frisson la parcourut alors qu'elle tentait de se concentrer sur les paroles de son oncle, en vain, car à peine s'efforçait-elle d'oublier l'incident survenu hier soir qu'elle replongeait dans ses souvenirs de sa vie à Manhattan. Sa vie qu'elle avait laissé derrière, monsieur Marano, mais surtout Emily que son cœur avait tâché d'oublier pour continuer à vivre sans pleurer chaque secondes.

Une vague d'émotions la submergea  et la nostalgie l'envahit, faisant remonter des souvenirs vifs et intenses de cette nuit qui s'était traduite par la mort de son amie.

Quelque fois elle n'en revenait pas que tout cela soit vrai parce que son cerveau avait tâché d'effacer toutes formes de souvenirs qui aurait trait à l'assassin censé être à ses trousses.
Ainsi, il allait jusqu'à nier la mort de son amie, nier qu'elle avait été témoin d'un meurtre, et nier qu'elle se souvenait du visage de l'assassin.

Balafré, le regard assassin et de taille moyenne.

Elle avait vécu dans le rejet sans trop savoir quoi faire pour avancer. Aussi, comment pouvait-elle faire autrement que de dénier quand personne ne lui avait laissé le temps de faire son deuil proprement ? Les événements s'étaient enchaînés entre eux sans qu'elle n'ait le temps de les réaliser un par un. Et voilà que le lendemain elle s'était retrouvée dans un avion en partance pour la Russie, déposée par son oncle à un homme qu'elle ne connaissait pas.

Elle ne blâmait pas entièrement son oncle car elle savait qu'il faisait tout pour son bien. C'était toujours ce qu'il avait fait et elle lui faisait confiance. Toutefois, elle aurait aimé rester dans son pays, dans sa ville et ne pas brusquement quitter son quotidien.

-Ignacio? Commença Liyana hésitante, comment avance l'enquête ? Est-ce que...

-Liyana, je t'avais interdi de penser à cela.

-Je sais mais je veux juste, elle marqua une pause en essayant de retenir ses larmes, je veux rentrer...

Un silence gagna leur échange téléphonique, son oncle sûrement désarçonné et ne sachant pas quoi dire.

-Je te promets qu'il n'y a pas un seul jour qui ne se passe sans que je ne le traque pas. Mais comme je t'ai dit, c'est un criminel dangereux, il n'est pas ordinaire et bête Liyana.