Chapitre.34

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Liyana cligna des yeux plusieurs fois, tentant de chasser le brouillard qui s'était accaparé de ses yeux. Puis lentement elle s'étira, ressentant par la même occasion la douceur des draps en soie sur sa peau. Ses muscles endoloris se détendirent légèrement, mais une sensation étrange l'envahit.

En ouvrant pleinement les yeux, elle regarda autour d'elle avec surprise et incompréhension. La chambre luxueuse, aux murs recouverts de teintures élégantes et aux meubles en bois massif, ne ressemblait en rien à l'endroit où elle s'était assoupie la veille.

Le parfum subtil de cèdre et d'ambre flottait dans l'air, et elle réalisa soudain qu'elle était dans le lit du russe. La tête de lit imposante et les immenses fenêtres donnant sur un panorama marin confirmaient ses craintes.

Elle se souvenait s'être endormie sur le fauteuil comme à son habitude, après le baiser qu'elle lui avait donné cette nuit. Une vague de confusion la submergea alors qu'elle essayait de comprendre comment elle avait pu se retrouver ici.

Se pourrait-il qu'ils soient allés plus loin que ça ?

À cette pensée,elle écarquilla ses yeux avec effroi et plongea rapidement ses yeux sur son vêtement, en réalisant avec apaisement qu'elle avait toujours son T-shirt. Rien ne semblait indiquer qu'il s'était passé quelque chose entre eux. 

Elle entreprit donc de descendre du lit, et le retrouva dehors, sur le balcon. Au téléphone.

-Bonjour, lâcha la jeune femme doucement lorsqu'il termina sa conversation.

-Bonjour mademoiselle, murmura-t-il d'une voix rauque et taciturne sans se retourner.

En dépit de ce <<mademoiselle >>, Liyana continua:

-Je...j'ai remarqué que je n'étais pas sur le fauteuil ce matin mais dans votre chambre...

-Je vous ai porté dans mon lit parce que je voulais dormir sur le fauteuil, rien d'autre,  déclara-t-il froidement avant de se retourner pour la première fois et enchaîner sans lui laisser le temps d'admirer son visage matinal, il ne s'est rien passé entre nous au cas où vous vous le demandiez, et il ne se passera jamais rien, termina-t-il sèchement lorsqu'il la gagna en hauteur avant de s'en aller, sans lui laisser le temps de s'exprimer.

Sa dernière phrase semblait être une mise en garde, plutôt qu'une explication,  comme s'il voulait lui aussi se convaincre de cette phrase.

-Mais...ce n'est même pas ce que je voulais dire, termina la jeune femme seule, décontenancée par son comportement.

Cela lui rappelait l'ancienne version du russe qu'elle avait commencé à oublier. Serait-ce possible que cette partie de lui qu'elle détestait soit de retour ? Si oui,  qu'avait-il pu se passer pour qu'il redevienne aussi froid ?

Était-ce le baiser d'hier ? Avait-il eu peur qu'elle veuille être bien plus que la femme qui vivait chez lui ? Honteuse, elle se passa une main sur ses lèvres, en espérant qu'il ne soit rien de ce qu'elle s'imaginait.

Liyana décida donc de mettre cette attitude dans le cadre d'un mauvais matin, ou d'un appel téléphonique agaçant.

C'est ainsi qu'elle le rejoignit dans la villa, mais remarqua qu'il la calculait à peine. Que cela soit durant leur petit-déjeuné, ou lorsqu'ils se rendirent à la compagnie de leur fournisseur. Le trajet avait été silencieux et si lourd, que le cœur de la jeune femme se comprimait peu à peu, refusant d'accepter la réalité qu'il la traite comme auparavant.

Après une matinée chargée de discussion, et de réajustement de contrat, la réunion s'était terminée favorablement pour les deux partis.
Ils sortirent de la petite salle, avec un contrat signé et un nouveau partenaire gagné, accompagnés par leur fournisseur.

Dans L'antre Du RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant