Chapitre.17

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-C'est une blague ?

Il quitta sa paperasse d'une lenteur exagérée pour plaquer ses yeux anthracite sur elle, la regardant comme si elle revenait d'un monde où les gens marchaient sur la tête. 

Il la prenait encore pour une idiote. Et ça,  elle commençait à ne plus le supporter.

-Ce n'est pas une blague, nia la jeune femme en riant nerveusement,  triturant ses doigts, je suis bien sérieuse lorsque je vous dis que je voudrais travailler.

Il la scruta avec insolence, et Liyana gonfla sa poitrine bien agacée. Elle fit un pas vers l'endroit où il se trouvait et expliqua:

-Même si mon russe n'est pas encore au point,je pourrais travailler en anglais dans des services comme des magazins, une herboristerie ou travailler comme traductrice en ligne, opéra...

-Vous êtes bien culottée mademoiselle, la coupa-t-il sans cesser de la regarder avec perplexité,  comme si elle parlait dans un langage qu'ilne comprenaitpas, j'essaie de réfléchir à quel moment j'ai pu dire ou faire quelque chose pour que vous ayez autant cette confiance de penser que je pourrais accéder à toutes vos demandes...

Les muscles de sa mâchoire se contractèrent légèrement, signe d'une lutte interne pour maintenir sa façade impassible.

-Tout ce que je demande,  c'est une petite activité,  loin de la villa, des chevaux et des promenades quotidiennes...

-Il y a près d'un mois vous étiez dans ce même bureau, à cette même heure pour me dire que tout ce que vous désiriez était une promenade dans les environs,  et maintenant,  ce sont ces mêmes promenades que vous qualifiez de quotidiennes ? Dites-moi comment vous prendre au sérieux quand vous n'êtes pas capable de tenir vos engagements ?

Il émit un bref son rieur sans ouvrir sa bouche. Et ce fut le geste de trop.

Elle en avait marre qu'il la prenne toujours de haut. Alors, sans se retenir elle osa répliquer, d'un ton acerbe:

-Et vous vous attendiez à quoi d'une personne qui a vingt-cinq ans ? Que je fasse pratiquement les mêmes choses tous les jours sans vouloir exploiter autre chose ? J'ai été habituée à travailler, à être active. Je ne veux pas passer le reste de mes journées à faire les mêmes choses, est-ce que vous comprenez ça? Et puis, que vous me preniez au sérieux ou pas, cela m'est bien égal, puisque les mains que j'utiliserai ne seront pas les vôtres !

À peine eut-elle finit de hurler sa dernière phrase qu'il se retrouva devant elle à la minute de l'éclair, les traits durs, en faisant d'elle une proie facile.

-C'est la dernière fois que vous osez hausser le ton sur moi, avertit-il.

Bien qu'il la faisait peur, elle ne voulait pas baisser les bras. En cherchant sûrement sa mort, elle s'entendit déclarer :

-Je pourrais en dire autant sur vous, elle essaya de masquer les tremblements de sa voix, et releva sa tête en arrière tellement il était grand face à elle, pourquoi ce ne serait pas la dernière que vous me jugiez tout le temps ? Pourquoi ce ne serait pas la dernière que vous me regardiez comme si je n'étais qu'une simple idiote...

-N'est-ce pas le cas ?

Sur le moment de commettre l'impensable,  sa main fut arrêtée habilement par le russe qui, ayant anticipé sa gifle sans même la quitter du regard saisit violemment sa main, ce qui la fit se rapprocher involontairement de lui.

Tout ce qu'elle avait gagné de cet acte assez audacieux fut une proximité dangereuse avec lui. Malgré la peur qui la gagnait, elle ne se laissa pas faire et rétorqua:

Dans L'antre Du RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant