Chapitre.7

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-Comment était votre week-end mademoiselle Moore ?

La jeune femme se grata légèrement le cou en plissant ses lèvres, gênée de ses souvenirs qui refaisaient surface sur la question de son professeur. Son escapade à cheval, la peur qu'elle avait ressenti en croyant mourir, et la découverte du visage de son hôte qu'elle croyait au moins être dans la cinquantaine.

Ce qu'elle retenait plus de lui était son incroyable carrure digne d'un garde du corps auprès de qui on ne pouvait rien craindre. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait cru que c'était l'un des gardes du corps de la villa en le menaçant de faire savoir son comportement rustique au patron des lieux. Et ensuite, il y avait ses yeux d'un gris charbon qui la foudroyaient tout en dardant un regard méprisant sur elle. Sa haine visible était si intrigante pour elle qu'elle s'était posée sur la fenêtre pour réfléchir à ce qu'elle avait bien pu faire pour qu'il la déteste. Puis, quand elle avait réalisé qu'ils ne s'étaient vu que pour la première fois ce jour en question, elle songea donc que c'était l'escapade à cheval qui l'avait irrité.

Et d'ailleurs, elle ne l'avait plus revu depuis qu'elle avait quitté son bureau à son plus grand soulagement.

-Euh...très constructif, répondit la jeune en se raclant la gorge, revenant à la réalité.

Finalement, il n'avait pas enlevé monsieur Ivanov dans ses nouvelles mesures de sécurités, ni même Vladimir à son grand désarroi. Toutefois, celui-ci ne restait plus devant sa porte comme au début. C'était plutôt une bonne avancée, mais Liyana n'avait pas l'impression de vivre. Elle suffoquait ici malgré la grandeur des lieux. Elle voulait sortir même si ce n'était pas pour aller au centre ville mais au moins pour se promener dans les environs. Elle mourrait d'envie de faire quelque chose. Et pour quelqu'un qui avait toujours été active en travaillant, c'était un véritable supplice pour elle d'être aussi enfermée.

Tantôt, elle voulait aller frapper à son bureau pour lui demander s'il ne pouvait pas réduire quelques restrictions pour qu'elle sorte au moins faire une ballade. Mais la jeune femme se résignait bien vite en se souvenant de l'aura dangereuse et presque malsaine qui l'environnait.

Si son oncle ne l'avait pas assuré dès le début qu'il n'était pas un mafieux, Liyana aurait tout de suite mit sa main à couper que c'en était un, qu'il tuait et enterrait ses victimes sous son toit, tellement il était méchant et paraissait démoniaque.

Elle frissonna rien qu'en laissant libre cours à son imagination.

-Excellent. S'il à été si constructif, pouvez-vous alors me réciter le vocabulaire que vous avez retenu depuis la dernière fois  ?

À l'écoute de la question, la jeune femme se pinça la lèvre en grattant à nouveau l'arrière de son cou.

Comment vous dire qu'avec tout ce qui s'était passé le samedi, la jeune femme n'avait pas révisé son vocabulaire ?

Pourtant, apprendre une nouvelle langue pour elle était excitant et très captivant, si bien qu'elle retenait facilement et évoluait un peu plus vite que la norme. Pourtant, elle ne se souvenait que de bonjour, et au revoir.

-Euh,...et bien...il y a Zdrav...Sdra...

-Zdravstvuyte, coupa son professeur d'un air assez indigné avant de se reprendre en la regardant. Sans pratique, vous ne parviendrez pas à réussir à exprimer vos besoins en russe en moins d'un mois comme vous me l'aviez affirmé le vendredi dernier très cher, il alla noter quelque chose sur le tableau.

-Non monsieur Ivanov. Ce n'est pas vraiment ma faute, il s'est passé beaucoup de chose ce Week-end et j'ai pas du tout eu l'envie et la force d'étudier mon vocabulaire, tenta-t-elle d'expliquer.

Dans L'antre Du RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant