Chapitre.25

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Alexeï avait le regard rivé droit devant lui, le visage froid comme à son habitude. C'était l'un de ses pieds croisés sous la table qu'il bougeait frénétiquement qui trahissait la sourde colère qu'il essayait de canaliser mais qu'il sentait, proche de l'éruption.

Mâchoires serrées, il ignorait les regards réservés des directeurs posés sur lui, en particulier un regard féminin qui ne l'avait pas quitté depuis qu'il avait passé les portes de cette salle de réunion, ayant atterri il y a une quinzaine de minutes.

Il regarda une dernière fois sa montre, puis sur le point de commencer, il fut devancer par la voix de son ami:

-Bonsoir à tous. Je suis désolé pour le retard. Nous avons été coincés dans les embouteillages.

Se mordant l'intérieur de la joue fortement, il releva ses yeux noirs vers l'homme qui venait de faire son entrée, mais se braqua lorsqu'il vit de qui il était accompagné:

À ses côtés se trouvait une brunette qui avait la tête baissée sur les affaires qu'elle tenait. Toutefois, lorsqu'elle releva sa tête pour observer brièvement la salle, Alexeï sentit gonfla ses poumons.

Impossible, avait-il envie de dire.

Mais c'était pourtant l'américaine qu'il n'avait pas vu depuis une semaine qui se tenait sur des talons, plus féminine que jamais.

En effet, vêtue d'une chemise bleue marine, sa jupe crayon, dépassant élégamment les genoux, soulignait les courbes délicates mais présentes, de son corps, rappelant ses origines latines.

Elle avait rattaché ses cheveux en une queue de cheval soigneusement réalisée, qui mettait en valeur son visage aux traits délicats.

Sans surprise, des paires d'yeux les suivirent du regard, et il ne fallait pas être dupe pour savoir que c'était elle qu'ils regardaient.

Toutefois, il y avait également une paire d'yeux féminine qui avait des yeux sur elle. Sauf que, alors que celui des hommes étaient partagés entre la surprise et l'admiration, ceux de Catalina étaient empreints uniquement de dédain et de jalousie, et avec raison.

En effet, comment ne pas être jalouse lorsqu'on n'était plus la seule et unique femme en réunion, mais aussi que la nouvelle était empreinte d'une beauté exquise et d'un charme innocent ?

Comment ne pas être jalouse devant une telle prestance et une grâce qui se dégageait dans chacun de ses pas sur ses talons qui lui donnait des allures plus mâtures ?

Elle était élégante, attirante mais surtout très belle. Alexeï ne pouvait pas se mentir à lui-même.

Et ce qui le dérangeait,  était l'étrange sentiment qu'il ressentait en sachant que les hommes dans la salle n'avaient d'yeux que pour elle.

Il l'observa jusqu'à ce qu'elle prenne place sur une chaise dont Ivan prit le soin de tirer,  et ce ne fut qu'à cet instant qu'il regagna ses esprits.

Puis, se raclant la gorge, il déclara :

-Bien, la réunion peut commencer.

Chaque département énonça alors ses actualités et les points dans lesquels il fallait plus de temps. Alexeï observait attentivement la réunion, remarquant que certains directeurs semblaient égarés dans leurs explications, leurs regards déviant furtivement vers  la nouvelle secrétaire de son ami.

Dans L'antre Du RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant