-Alors, tu vas y aller ou pas ?
La voix de son oncle la ramena à la réalité. Mais ce ne fut pas pour autant qu'elle cessa de penser. Elle garda plutôt le silence, et observa le faire-part qui lui avait été expédié de la Russie, jusqu'aux États-Unis.
"Vous auriez simplement pu me le dire par message, pourquoi dépenser autant d'argent pour que je le reçoive en mains propres ?" Avait-elle demandé au téléphone, le soir même, lorsqu'elle avait ouvert sa boîte aux lettres.
"Ah,Ah, vous savez que j'aime sortir de l'ordinaire et faire les choses en grand", avait répliqué son ancien patron dont elle avait été l'assistante pendant près de deux mois.
Ivan Pavlov se mariait. Enfin, avait songé la jeune femme dès qu'elle avait lu la lettre d'invitation, l'ayant toujours entendu se plaindre que le bonheur ne frappait que ses amis, et passait au-dessus de lui. Elle était heureuse pour lui. Mais l'était-elle suffisamment pour retourner en Russie, et craindre de recroiser Alexeï ?
Cela faisait désormais près d'un an, si on comptait son départ de Russie, et cinq mois, depuis qu'il était reparti. Et depuis, rien n'avait vraiment changé dans sa vie. Elle avait essayé de donner sa chance à Michael, mais un mois après, elle avait mis fin à cette courte relation, ne pouvant pas se mentir à elle-même. Il lui était impossible de penser à un autre homme que lui. Il avait bien eu raison cette nuit, lorsqu'il le lui avait dit, que son corps et son cœur ne réclamaient que lui. Cette même nuit où il lui avait avoué son amour, où il avait prononcé des paroles si intenses, celles qu'elle avait espérées entendre depuis bien trop longtemps. Mais hélas, elle l'avait rejeté, lui lançant des mots dures et lui ordonnant de sortir de sa vie. Et il avait pris sa demande au pied de la lettre, puisqu'aux dernières nouvelles, il s'était fiancé.
Lorsque Ivan le lui avait dit un mois plus tôt, elle avait laissé tomber son téléphone, et fort heureusement que c'était le combiné, qui avait stagné en l'air. Son cœur s'était serré, se comprimant dans sa poitrine, alors qu'elle était à la recherche de son souffle. Puis, ce fut les mots d'Ivan à l'autre bout du fil, qui réussirent à la ramener à la réalité.
Il avait refait sa vie, et avait trouvé une femme qui était même devenu sa fiancé. Mais, pouvait-elle l'en vouloir ? Avait-elle le droit d'oser s'irriter, lorsque c'était elle qui l'avait repoussé, alors qu'il avait été prêt à tout quitter pour elle ?
C'était tout ceci qui lui faisait réfléchir entre assister au mariage d'un ami, ou rester et prétexter un empêchement. Elle savait que le deuxième choix n'était pas envisageable puisque le mariage s'étalait durant tout un week-end, dans un chalet au sud de la Russie.
-Alors ? Insista son oncle.
-Je...je suppose ne pas trop avoir le choix, finit-elle par répliquer en haussant des épaules avec lenteur, et
quittant enfin des yeux le bout de papier élégant.-Effectivement, il passa une main sur son épaule avant de s'asseoir près d'elle, et sortir quelque chose de la poche de sa jacket. Puisque je t'ai déjà acheter ça, il lui tendit des papiers qui ressemblait à des billets d'avion. Et tu n'as pas intérêt à gaspiller mon argent, cela m'a coûté une fortune, rajouta Ignacio en faisant mine d'être outré.
-Oh je t'en prie mon oncle, combien peuvent te coûter un billet aller-retour en classe économique vers Moscou ? Déclara Liyana une lueur taquine dans les yeux.
-Une énorme somme que tu ne vas pas jeter à la poubelle, je te préviens !
-Ne t'inquiète pas mon oncle, je t'assure que même si tu avais dépensé cinquante dollars pour les acheter, je serais quand même partie! Déclara la jeune femme en se levant, lissant sa robe. Et en plus, je sais que tu veux rester seul avec une certaine Katline, le temps d'un week-end, renchérit la jeune femme, une lueur espiègle dans les yeux.
VOUS LISEZ
Dans L'antre Du Russe
RomanceLiyana, une jeune fille sans histoire se retrouve embarquée dans une nouvelle vie digne d'un film lorsqu'en rentrant un soir chez elle, dans une ruelle sombre, elle assiste à ce qui semble être un meurtre. Le meurtrier ayant vu son visage, la jeune...