Chapitre.31

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Liyana observait le russe depuis sa place, lèvre pincée. Il était debout à quelques mètres de la terrasse du restaurant, son téléphone à l'oreille.

Il semblait avoir une discussion sérieuse, à en juger ses traits durs, et son visage fermé.

Dans son élan d'observation, elle constata une nouvelle fois à quel point il était grand mais surtout, solidement bâti. Il avait des épaules larges et une carrure imposante qui dégageait une aura de puissance et de contrôle. Le genre d'homme qui attirait inconsciemment les regards, lorsqu'il rentrait dans une pièce.  Mais au delà de ça,  qu'est-ce qu'il était beau...

Ah oui, c'était sûrement le plus bel homme qui lui avait été donné de voir. Ses cheveux mi-longs, d'un noir de jais, étaient toujours impeccablement attachés, dégageant son visage aux traits durs et fermes.

Ses yeux gris anthracites, perçants et impénétrables, qui, lorsque posés sur vous, semblaient lire à travers votre âme avec une intensité qui faisait frémir. Ses pommettes saillantes et cette mâchoire carrée renforçaient cette impression de puissance inébranlable. Et quant à son nez droit et légèrement aquilin, il ajoutait une touche aristocratique à son visage tandis que ses lèvres, fines et sévères, se plissaient souvent en un rictus qui pouvait être aussi bien séduisant que terrifiant.

Et toute cette beauté enfermée dans ses habits légers,  accordé au climat de Valence ne lui laissait pas indifférente.

Il portait une chemise blanche un peu large, dont les manches retroussées jusqu'aux coudes, révélait des avant-bras musclés. Une main dans la poche de son pantalon blanc cassé, Liyana sentit ses joues rougir légèrement en le regardant, troublée par son charisme et sa prestance.

Lorsqu'ils s'étaient attablés, elle avait guetté sans le vouloir une partie de sa clavicule et son cou qui abritait deux veines saillantes. Elle s'était alors mordue la lèvre en avalant durement sa salive.

La jeune femme n'était pas bleue sur les sentiments qui la gagnait lorsqu'il était près d'elle. Elle savait ce que son corps essayait de lui faire comprendre.

Monsieur Yevgeni dégageait certainement une aura de danger et de mystère, un charme dévastateur qui captivait et inquiétait à la fois. Et elle devait se tenir à l'écart,  et le voir uniquement comme son hôte. Cet hôte dangereux qui l'avait jadis violenté.

Elle ne pouvait pas commencé à tomber sur son charme.

Mais pourtant, qu'est-ce qu'il était beau...

Sa fourchette suspendue dans l'air, comme en apesanteur, elle baissa rapidement ses yeux, repiquant dans son assiette lorsqu'il termina son appel et revint s'asseoir en face d'elle.

Il posa son téléphone sur la table et s'excusa d'un ton sec.

- C'était une affaire urgente dont je devais m'occuper.

Liyana hocha doucement la tête, cherchant à dissimuler son malaise.

- Je comprends, répondit-elle, hésitant un instant avant de demander, est-ce que cet appel concernait Catalina ?

Il la fixa, ses yeux perçants, semblant sonder son âme.

- Non, répondit-il avec une soudaine  froideur tranchante. En ce qui la concerne, j'ai réglé ça le soir même où vous me l'aviez avoué. J'ai demandé son renvoi.

Elle avait continuer de manger avant d'entendre son dernier commentaire.
Prise au dépourvu, elle hoqueta légèrement, le regard empli de déconcertation. Elle reposa sa fourchette.

-Quoi ? Mais...mais...

-Maintenant elle doit être en train de modifier son CV et commencer à chercher un emploie ailleurs, continua-t-il comme si de rien n'était.

Dans L'antre Du RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant