The Paddock Boys

Chapitre 11

Maëva Gasly

Je suis vraiment une personne toxique et horrible. Ce week-end était complètement fou avec le double podium de Ferrari malgré la victoire de Max. Sauf que j'ai tout gâché. Voilà qu'il arrive avec un bouquet de fleur et je saute dans ses bras ! En plus, il a voulu me parler, je l'ai écouté. Et qu'est-ce qu'il a dit de plus que d'habitude ? Il a joué des mots doux pour me dire que j'étais intéressante et que c'était dommage qu'on n'ait pas beaucoup parlé depuis la semaine avant la Chine. Je suis faible, je l'avoue, même si je prends mon pied avec lui.

Mais là où je me dégoûte le plus, c'est de voir Carlos venir me parler, de me proposer tel ou tel resto qu'on pourrait se faire à Monaco. Je me croyais prête à tenter une histoire avec Carlos, mais je me suis bien trompée, on dirait. Au moins, en succombant à la tempête Ricciardo, je sais que je ne suis pas prête à être dans une relation sérieuse et que je devrais prendre un peu de recul.

-Ça va Maëva ? me demande Kika assise en face de moi. On a décollé depuis vingt minutes et tu n'as pas décroché ton regard de ce hublot. Quelque chose te tracasse ?

Je tourne le regard vers Pierre qui est assis avec mes parents. Tous les trois sont en train de rire en débriefant de la dernière course. On peut en rire, il n'y a eu aucun accident et aucune safety car de sortie.

-Un peu difficile d'en parler ici, je me retourne vers elle. Je vois Arthur et Lando pour en discuter avec eux. C'est tellement compliqué que je ne peux pas en parler à Pierre.
-Si tu as besoin de parler, je suis là, me rassure-t-elle en me prenant la main. Tu n'as pas de sœur et ta meilleure amie est loin de toi, donc si tu as besoin d'une sœur... elle hésite à dire ce mot. Je suis là. Et si je ne dois pas le répéter à Pierre, dis-le-moi. Je peux garder un secret.
-Je ne peux pas te laisser avoir des secrets pour Pierre.
-Ce sont tes secrets, pas les miens, elle m'offre un sourire rassurant. T'es une belle-sœur géniale, je ne veux pas te voir avec cet air penaud.
-Merci Kika. Tu n'as pas à t'en faire. Ce n'est qu'une phase. Je vais en parler à Lando et Arthur autour d'un verre de vin lors de notre soirée. Ça va me faire du bien.
-Donc ce soir, tu ne dors pas dans ton propre appartement ? me questionne-t-elle en se retenant de rire.
-Je suis une mauvaise hôte ! Je vous invite à rester toute la semaine et je prévois d'autres choses. Après, il faut bien me comprendre. L'idée d'être tous les soirs sur mon canapé me donne plutôt envie de dormir sur un lit lorsqu'on me le propose.
-Ne dis pas ça trop fort, sinon Pascale risque de te rendre ton lit pour prendre une chambre d'hôtel, rit-elle.
-Hors de question !

Monaco

Quand nous sommes rentrés à mon appartement, j'ai tout de suite fait la visite du lieu à ma famille. Je suis tellement fière de leur montrer mon chez-moi que je ne pouvais pas m'empêcher de sautiller de joie dès qu'on changeait de pièce. Par contre, je les ai presque obligés de rester dans le salon ou de faire leur vie dans la cuisine tant que je ne leur avais pas préparé leur chambre. Je n'ai pas changé les draps et je ne parle même pas du ménage. Oui, je suis fière de montrer mon appart, mais moins quand je me dis que ça fait un mois que je ne suis pas rentrée.

-Tu vas vraiment faire ton ménage maintenant ? me demande ma mère en me voyant sortir mon aspirateur.
-Maman, ça fait un mois que je ne suis pas rentrée. Regarde-moi cette poussière ! En plus, je vous laisse marché sur le sol sale. Je m'énerve.
-Pas question que tu fasses ça seule, ajoute Pierre en se levant. Si j'ai ma chambre ici, c'est que c'est aussi un peu mon appart. Je vais t'aider, il s'approche de moi pour me prendre l'aspirateur des mains. Je passe un coup et toi, tu prends ton chiffon pour faire le ménage.
-Depuis quand tu te préoccupes tant du ménage Pierro ? se moque notre père. C'est du jamais vu.
-Quand je vous dis qu'il veut trop jouer au fils parfait devant vous, je lui tire la langue pour me moquer à son tour.