Chapitre 1

756 19 1
                                        

Maëva Gasly - Milan, Italie

-Première journée chez Ferrari, hein ?

J'entends dans sa voix que mon frère a envie de se moquer. J'ai dû vider au moins quatre fois ma valise pour être sûre d'avoir pris tout ce dont j'ai besoin. Je stresse énormément à cause de Charles ! J'ai commencé à bosser pour lui ce mois-ci lorsqu'il en avait besoin et j'ai déjà une note entière de tous les médias qui seront en possibilité de l'interviewer. Mais aujourd'hui c'est un grand jour.

J'ai passé le Nouvel An avec Pierre et Kika à Dubaï et j'ai suivi Charles ce mois de janvier. Heureusement pour moi, il a préféré être en vacances -sportives tout de même- qu'à des évènements presse. Ainsi, Charles était au ski, moi, à Dubaï pour profiter du soleil avec mon frère et sa copine.

Aujourd'hui, nous sommes le 23 janvier et demain, c'est mon premier jour à Maranello. J'y reste quatre jours, le temps d'accompagner Charles avec la presse de la Scuderia. De plus, je vais rencontrer la team Ferrari et rencontrer Silvia Hoffer -la directrice de communication de Ferrari. Je ne m'occupe que de Charles, mais l'écurie à tout de même une image à tenir dont le comportement du pilote.

-Ce n'est que demain, soufflè-je en me tournant vers lui. Mais tu me connais, je suis stressée quand je découvre un nouveau quotidien.
-Pourtant tu ne l'as pas été quand tu es venue chez Alpine ?
-Ce n'est pas pareil. J'allais travailler avec toi, je m'assois sur mon lit et il me rejoint. Regarde quand j'ai commencé pour Lando chez McLaren, il tient toujours le même surnom pour ma gueule depuis 2021, je me mets à rire.
-Ah oui ! Vraiment ridicule, il se met à rire aussi. Tu vas faire des cookies à la fraise pour être aux couleurs de Ferrari cette fois-ci ?
-Arrête de te foutre de ma gueule.

Je tape son épaule pendant qu'il rit à pleins poumons. Il aime trop se foutre de ma gueule, sauf que j'en ris aussi ! Je sais où il veut en venir dans ses moqueries. Il veut tenter de me détendre, me faire penser à autre chose. Ca fonctionne.

-Tout ça pour te dire que tu es la meilleure. En plus, tu fais ça aux côtés de Charles. Il va te chouchouter. T'façon s'il ne le fait pas, je le bloquerai à chaque course, j'explose de rire. Tu verras beaucoup plus Arthur !
-Oui ! Il est présent demain, aussi ! Il a briefing avec la Ferrari Driver Academy.
-Tu salueras les Leclerc et Carlos pour moi.
-Pas de soucis. Ça va me faire drôle, dis-je dans un moment de réalisation. J'ai toujours croisé Carlos dans les paddocks, mais je ne lui ai jamais plus parlé que ça. Au contraire d'Esteban où vous vous connaissez aussi depuis l'enfance.
-Waouh ! Attention, tu vas devoir sociabiliser, continue-t-il à se moquer alors que je viens lui pincer les côtes. N'essaye pas ça, ça ne fonctionne pas avec moi.
-Rah ! Bon, je crois que ma valise est prête, j'ajoute en la regardant derrière moi.
-Tu vas survivre en étant quatre jours sans moi ?
-Non, mon cœur saigne déjà, j'imite un coup de poignard se plantant dans mon cœur, nous faisant rire tous les deux.
-Je t'attends à l'entrée pour t'emmener à la gare.

Il m'embrasse le haut de la tête avant de se lever et de quitter ma chambre. Ça me fait mal de quitter Milan, de quitter mon frère. Mais je dois le faire ! J'ai accepté de travailler pour Charles. C'est un nouveau challenge et j'aime les challenges !

Pierre m'a conduite jusqu'à la gare de Milan. Je n'oublie pas notre énorme câlin avant de rentrer dans la gare. J'ai même dû lui promettre que je lui enverrai un message en arrivant à la gare de Bologne, ensuite de lui renvoyer un message lors de mon arrivée à l'hôtel de Maranello. Un jour, je laisserai un traceur GPS sur mon téléphone pour qu'il me géolocalise partout, ça reviendra au même.

Le trajet a été court, mais j'ai eu le temps d'avancer dans mon travail et lire certains mails. Parfois, les journalistes sont trop impatients d'interviewer les pilotes. Même si nous arrivons aujourd'hui à Maranello, c'est tout de même la trêve hivernale et eux aussi ont le droit à leurs vacances. Mais je suis bien arrivée à Bologne ! Je me suis pris vite fais en photo dans la gare pour l'envoyer à Pierre et je me suis jetée dans le taxi que Ferrari m'a commandé pour aller jusqu'à l'hôtel. Selon le message que j'ai pu avoir de Charles, nous serons dans le même hôtel et son frère sera là aussi. Bon, eux, ils arriveront plus en milieu d'après-midi alors que moi, il est déjà midi trente lorsque je suis arrivée à l'hôtel.

J'ai récupéré ma clé, j'ai déposé mes affaires dans ma chambre, rangeant toutes mes affaires comme je le conçois. Puis je suis redescendue pour manger quelque chose. Je dois avouer, que le stress de mon intégration à ce nouveau travail me coupe légèrement l'appétit. Mais je ne veux pas tomber dans ce cercle infernal, alors je me force un peu, mangeant au moins une assiette de pâtes. Lorsque j'ai fini, je prends un thé au bar du restaurant pour le boire à ma chambre. Je ne vois que maintenant le message de Pierre. C'est une photo de Kika et lui me souhaitant bon courage. Je souris à cette vision. Ils sont tellement mignons tous les deux.

-Putain de merde !

Je m'exclame d'un coup en même temps que l'homme qui vient de me foncer dedans. Ou alors, je lui ai foncé dedans. Après tout, je ne regardais pas vraiment où j'allais à cause de mon téléphone. Je lève le regard et je vois au t-shirt de l'homme que mon thé s'est entièrement vidé sur lui. Je prends un mouchoir dans mon sac pour tenter d'essuyer le liquide comme je peux.

-Je suis extrêmement désolée, je ne regardais pas où j'allais et...
-C'est ma faute, je dois avouer que j'étais aussi sur mon téléphone, dit l'homme en arrêtant ma main.

Cet accent, je l'ai déjà entendu quelque part. Je relève le regard pour faire attention à mon interlocuteur. Quelle conne que je suis ! Il y a à peine trois heures, je dis à Pierre que je n'avais jamais eu une grande discussion avec Carlos. Me voilà, aujourd'hui, J-1 avant mon premier jour que je renverse mon thé sur le pilote espagnol.

-Pardon, Carlos, je me cache le visage derrière mes mains. Je peux être très distraite quand je m'y mets, tu vas devoir t'y habituer dans les paddocks à présent, je baisse mes bras le long de mon corps.
-Comment ça ? Attends, attends... Je t'ai déjà vu quelque part, oui. Et ce regard ne trompe pas ! Tu es une Gasly ?
-Je suis la sœur de Pierre en effet.
-Je t'ai déjà croisé brièvement, mais c'est sympa comme vraie première approche, non ?

On se met à rire tous les deux, comme s'il avait lu dans mes pensées précédemment.

-Même si tu me connais déjà, moi, c'est Carlos Sainz Jr, pilote de Formule 1 pour Ferrari, il tend sa main vers moi.
-Et moi, c'est Maëva Gasly, attachée de presse pour Charles Leclerc, je viens lui serrer la main.
-C'est donc toi, sa nouvelle attachée de presse ! s'exclame-t-il après notre poignée de main. Ça veut dire qu'on va plus que se croiser à présent. On va se voir tous les week-ends.
-C'est exact et j'ai trop hâte ! Enfin quand je dis que j'ai hâte, c'est de travailler chez Ferrari bien sûr, pas hâte de te voir tous les week-ends. Je suis un peu en train de m'enfoncer toute seule, non ? nous rions tous les deux. Je suis désolée pour ton t-shirt.
-Ce n'est qu'un t-shirt, c'est matériel tout ça, il m'offre un sourire rassurant. On se voit demain, j'imagine. Mais si je peux te donner un conseil, arrête de stresser, tu vas vite être acceptée.

Il me touche l'épaule de façon rassurante ce qui m'électrisa tout le corps. Ce contact n'a duré que quelques secondes, mais mon corps n'était pas prêt à tout ce retournement de situation de la journée. On est le 23.01... Heureusement que mon premier jour est un 24, car ce jour-ci, je ne sais déjà pas comment l'interpréter.

SMS de Charlie :
"Dsl Maë mais avec Arthur, on arrive que tard dans la soirée."
"Maman a un souci chez elle."
"Je te promets que demain, nous ne serons pas en retard pour ton premier jour !"

Tout commençait bien à Milan. J'ai eu mon train à l'heure et sans problème jusqu'à Bologne. Sauf qu'à présent, je fais tomber mon thé sur Carlos Sainz, j'ai une discussion gênante avec lui, Charles et Arthur ne sont pas là de la journée, me laissant seule dans une ville qui m'est inconnue et pour clôturer le tout, finalement, je n'ai plus de thé !

Je dois me dépêcher de remonter à ma chambre pour raconter tout ça à Pierre.

Je dois me dépêcher de remonter à ma chambre pour raconter tout ça à Pierre

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
The Paddock BoysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant