The Paddock Boys

Chapitre 9

Maëva Gasly - Miami, États-Unis

C'est jour de course et je suis à mon stress maximum, comme à chaque course au final. Ce week-end a été un poil mouvementé. Miami, les États-Unis, les plus grands artistes qui n'y connaissent très peu à la F1 sont invités au paddock. Comment dire, qu'au niveau médiatique, plusieurs vidéos sont tournées. Que ça soit pour Ferrari, pour les marques ou même pour ses célébrités. Après, je ne me suis pas vraiment plainte quand Charles m'a présenté Patrick Dempsey. En tant que fan de Grey's Anatomy, j'ai eu du mal à ouvrir ma bouche pour lui parler. Mais j'ai une super photo avec lui !

Bon, pour cette course, j'essaye d'être la moins superstitieuse possible, même si tout me prouve le contraire. On est un 5 mai, Charles commence en P3, Pierre en P9, Lando en P5 ! Trop de chiffre impair autour de moi. Mais ce n'est rien, je ne dois pas penser à ça. Des chiffres impairs sont des chiffres comme les autres !

La course commence avec les moteurs qui vrombissent. Je regarde les écrans en priant pour que tout se passe bien et que l'un de mes proches réussit cette course. Pierre a l'air de s'en sortir, passant devant Daniel et Oscar. Difficile à dire pour Charles et Lando qui se battent la deuxième place. S'il vous plait, les gars, pas de débordement qui provoquerait un arrêt de votre course. Mais au quinzième tour, un drapeau jaune est sorti. Qu'est-ce qui se passe ? L'écran montre les deux Haas à présent dans le mur. Sur six courses, Magnussen a réussi à en terminer deux, il coûte cher à l'écurie celui-là. De toute façon, ça ne m'étonnerait pas qu'un jour Haas annonce leur faillite et qu'une nouvelle écurie les remplace. Il n'y a pas trop de dégâts. Malheureusement, ils ne peuvent pas sortir pour continuer la course. Abandon pour Hülkenberg et Magnussen. Les voitures sont vite dégagées, la piste balayée et les pilotes sont amenés en safety car. La course peut reprendre normalement.

Je continue à observer la course, Pierre est maintenant monté en pole cinq, merveilleux ! Quant à Charles, il a réussi à dépasser Lando et il se trouve au combat avec Max à présent. Je ne sais pas ce qu'il y a dans son moteur à Charles cette saison, mais tout lui réussi !

-Maëva, on peut parler du prochain GP ? me questionne Vitoria, l'attachée de presse de Carlos. Après tout, c'est celui d'Italie et on va avoir beaucoup de boulot pour Carlos et Charles.
-Tu as raison, je te rejoins tout de suite au motor-home.

Je regarde un instant le dépassement de Carlos contre Lewis. Il va être au combat contre Pierre à présent. J'aimerais continuer de regarder, mais le devoir m'appelle. Je repose mon casque anti-bruit et je sors des garages pour rejoindre Vitoria. On discute un peu de banalité sur le travail avant d'être rejointes par Silvia. Elle va pouvoir nous aider pour ses attentes au niveau de Ferrari. Même si la prochaine course n'est pas à Monza, ça se déroule en Italie et on sait à quel point les Italiens aiment Ferrari. De nombreuses interviews seront faites pour la presse italienne et des rencontres avec les fans ne peuvent pas se louper.

Quand nous avons fini, je retourne au garage, prête à enfiler mon casque, quand j'entends tous les techniciens gémir de façon plaintive et choquée. Les mêmes lors des accidents graves. Je ne prends même pas de casque, me dépêchant de rentrer dans le garage pour suivre ce qui se passe à l'écran. Putain... C'est une Alpine. Je ne sais même pas laquelle ça peut être. L'aileron avant a totalement été détruite, ne pouvant pas observer son numéro. Mon cœur bat de plus en plus vite en constatant les dégâts de la voiture. Je ne sais pas ce qui s'est passé, je n'étais pas là, mais de ce que j'ai déjà pu observer, ce n'est pas un simple accrochage qui a causé de tel dégât. Les roues arrière ont sauté, l'aileron avant est complètement défiguré et des morceaux sont éparpillés sur le long de la piste.

-Qui c'est ? demandè-je au premier mécanicien à côté de moi.

Il tourne son regard vers moi comme s'il me découvrait. Sauf que je comprends vite. Il ne me regarderait pas comme ça, l'air perdu, si ce n'était pas Pierre. Les larmes me montent aux yeux, mon cœur qui bat de plus en plus vite. Je ne comprends pas trop ce qui se passe autour de moi. J'ai tout simplement peur de ce qu'il peut lui arriver. Il ne sort même pas de sa voiture. Il lui est arrivé quelque chose, c'est sûr.