The Paddock Boys

Chapitre 13

Maëva Gasly - Monaco

On est jeudi et qui dit jeudi, dit journée médiatique. Sauf que ce week-end, on roule à domicile avec Charles et son programme est chargé niveau interviews. Quand tu roules dans ton pays, tout le monde veut te voir pour savoir comment tu te sens, si tu crois en la victoire à domicile. Ça revient toujours au même sujet. Mais on ferme les yeux et on recommence.

En plus, déjà que je suis stressée par cette grosse journée qui nous attend, Pierre a tenu que je passe dans son box ce matin et sans mon t-shirt Ferrari. Il a précisé : je veux que tu viennes en tant que ma petite sœur et non une attachée de presse. J'ai donc mis de côté le polo Ferrari dans mon sac pour me changer plus tard.

-Il m'aide pas du tout à me détendre dans mon travail celui-là, me plains-je à Charles dans sa voiture.
-Détends-toi, rit-il. Tu vas rentrer au paddock, rejoindre Alpine pour même pas trente minutes et après, tu reviens. En plus, j'ai vu dans le planning que tu m'as envoyé qu'on commence que dans une heure trente. Tu n'as pas de quoi stresser.
-Facile à dire quand tu n'es que pilote. Si je ne fais pas bonne impression avec les journalistes, je peux les supprimer de mes contacts et les oublier pour mes prochains partenaires. S'il te plaît, fais bonne impression toi aussi.
-Hey ! Maë ! Jusque-là, on a toujours réussi toi et moi. Je me trompe ? Même en Australie quand je suis sorti DNF, tu as su gérer le côté médiatique pour moi. Tu te mets une pression que je ne te connais pas là.
-Désolée, tu as raison, je ne sais pas pourquoi je suis en stress comme ça, je souffle pour tenter de me détendre.
-Si tu me parlais de ton petit rendez-vous avec Carlos avant-hier ?
-Va te faire foutre, dis-je en riant.

En arrivant devant le motor-home de Ferrari, nous nous séparons. Lui, pour rentrer voir les collègues et, moi, pour rejoindre Alpine. Je ne sais pas ce que prévoit Pierre, mais j'essaye de me détendre le plus possible. Après tout, il avait surtout l'air impatient que je vienne le voir. Au téléphone, il me paraissait comme un enfant qui a soit faite une bêtise, soit qui prépare quelque chose.

Je suis rentrée dans les garages d'Alpine en saluant mes anciens collègues. Des anciens collègues de la com me dirige à l'étage du motor home où m'attend mon frère. Celui-ci arbore un grand sourire lorsqu'il me voit.

-Qu'est-ce que je viens faire là ? demandè-je en voyant des téléphones et caméra de la com.
-Pour ce week-end, j'ai voulu faire un truc un peu particulier et je veux que tu le découvres avec moi.
-D'accord, mais c'est obligé les caméras ?
-T'inquiètes, c'est pour mon compte insta de la team Gasly.

Ben, le coach sportif de Pierre, s'approche de nous avec un étui à casque. Je regarde Pierre avec curiosité alors qu'il prend l'étui dans ses mains. Qu'est-ce que tu as trafiqué Pierro ?

-Je veux que tu le découvres, dit-il en me le tendant.

Je garde cette curiosité au fond de moi, prenant l'étui entre mes mains. J'enlève ce tissu autour du casque et je découvre ce bijou. Il y a plein de trucs à remarquer. On repère tout de suite un dégradé de couleur particulier : du rouge, du bleu foncé, du rose et de l'orange. Il y a aussi des petits détails que je crois reconnaître entre les logos des sponsors obligatoires.

Pierre se penche vers moi pour me présenter tout ce qui a été ajouté. Au milieu de son casque trône le numéro 10 dans une police que je reconnais bien et juste en dessous, en plus petit, on retrouve le numéro 7. En bas du casque sur les côtés, deux phrases : Happy birthday little sis et Vava 24.05.1998. Entourant son numéro 10, il y a cette phrase des Gasly, mais de sa version pour moi : Tu es une Gasly, tu es une battante et surtout une gagnante. Je dois avouer, mais de voir chaque petit détail m'a mis les larmes aux yeux. Surtout qu'il a gardé aussi le AH sur son casque. Je crois que je ne m'attendais pas à autant d'émotion et encore moins à ça.