The Paddock Boys

Chapitre 6

Maëva Gasly - Monaco

-Quoi ?! Il est de retour celui-là ?! s'exclame ma meilleure amie derrière le téléphone. Attends deux secondes que je m'assois.

Ça, c'est Louise, la drama queen quand je lui raconte mes histoires. Louise a trouvé son âme sœur, depuis bientôt cinq ans. Donc comment dire qu'avec ma vie, Netflix ne lui sert pas à grand-chose. Cette semaine, entre deux GP, je peux enfin me poser pour lui raconter mes histoires. La dernière fois qu'on s'est vu en Angleterre, elle était sur mon thé qui s'est renversé sur Carlos et après, on s'est enfilée des bières et du gin.

Louise n'y connait rien en F1, donc elle regarde toujours des photos sur Pinterest ou de mon compte Instagram pour savoir de qui je parle. Comme je lui parle plus de perso, que de course, elle écoute sans grande difficulté depuis près de trois ans. En gros, depuis que je suis chez McLaren. Je lui fais un gros récap de petites altercations avec Daniel lors du GP à Bahreïn, puis en Arabie Saoudite. Car oui, monsieur a continué à me faire des avances à Djeddah et en plus, je cite afin de te remémorer des souvenirs, il m'a envoyé une photo de son magnifique corps tatoué à la limite de son sexe avec ensuite comme message : j'espère que tu te rappelles de la suite, je préfère quand même te laisser un avant-goût. Ça m'a fait rire, bien sûr, mais seulement quand j'ai quitté mon repas avec Fred, Silvia, Charles, Carlos et d'autres membres de l'équipe ! Il choisit vraiment bien ses moments.

Après ça, il m'envoyait des trucs plus calmes, comme des story de coucher de soleil avec des musiques qu'il me faisait écouter ou la fois dans les paddocks, il m'a rattrapé afin de m'offrir une boîte de chocolat. Niveau attention que j'attendais, il me les offre petit à petit.

-Okay... Okay, dit-elle comme si elle venait d'enregistrer toutes les infos. Donc là, de ce que tu me dis, c'est que tu hésites à recommencer ton histoire de cul avec lui ?
-En gros, c'est ça oui.
-Je ne vois pas pourquoi tu hésites. Il n'a plus d'histoire avec l'autre nana et de ce que tu me dis, il a laissé tomber un peu à cause de toi. Et de ce que je me souviens, à tes dires lorsque tu étais chez McLaren, ce Daniel est une bête de sexe.
-On peut résumer ça comme ça.
-Et comme je suis au courant de toutes tes histoires, je sais que ça fait un an que tu n'as plus eu aucune aventure sexuelle.
-Hum... Oui...
-Est-ce que le goût du sexe et son intensité te manque ?
-Un peu ouais ! Quand il est venu se coller à moi en boîte à Bahreïn, j'ai vraiment cru que j'allais lui sauter dessus.
-Donc là, tu me fais chier parce que tu hésites seulement parce qu'il ne t'a pas parlé pendant un an alors que tu meurs de faim ?! s'exclame-t-elle comme si j'avais tué quelqu'un. Tu te fous de ma gueule Maëva ?
-Comment ça ?
-Tu meurs de faim, tu veux du sexe, ça s'entendait à ta voix quand tu m'expliquais les mots que vous vous échangiez en boîte. Même si je trouvais cette partie dégueu. Mais bref ! Au prochain GP, si je n'ai pas un message de ta part disant "c'est bon, il m'a sauté", je contacte Pierre, Arthur ou je ne sais plus quel anglais pour venir te botter le cul.
-Je te vois bien appeler mon frère pour lui dire que sa sœur est une folle, car elle ne veut pas coucher avec son ami pilote.
-Roh, mais tu m'as comprise, râle-t-elle. Maintenant que je t'ai dit la vérité sur ce Daniel, il y a eu quoi de neuf avec tea man ?

Je lui parle ainsi de Carlos et de tous les moments de malaise qu'on a entre nous. Ça a recommencé en Arabie Saoudite. J'étais tellement contente, Charles a gagné la course ce week-end-là et Carlos a fini P3. J'étais tellement dans l'euphorie maximale pour la première victoire de la saison pour Charles, je l'ai félicité comme je l'ai toujours fait. Mais j'ai pris Carlos dans mes bras pour le féliciter pour sa troisième place. Je ne sais pas si c'était moi ou le temps qui avançait terriblement lentement, mais nous sommes restés un moment dans les bras de l'autre. Je lui chuchotais des mots de soutien et de félicitation pour son podium. Puis quand nous avons arrêté ce câlin, il y a eu un truc dans son regard que je n'ai pas su définir et j'ai ressenti les mêmes frissons que la première fois que je l'ai vu à Maranello.