The Paddock Boys

Chapitre 12

Maëva Gasly - Monaco

-Allez Maëva, bouge-toi ! s'exclame Charles à travers l'appart. Ce n'est vraiment pas pro tout ça !
-Oh ta gueule ! Tu sais que j'aime pas qu'on me dise ça, donc tu en profites ! m'énervè-je en essayant d'attacher le haut que m'a ramené Alexandra.
-On va être en retard !
-Pas si tu continues à m'aboyer dessus !
-Arrêtez de vous crier dessus en français dans mon appartement ! nous crie Lando en anglais. Vous me donnez encore plus mal à la tête que je ne l'avais déjà.
-La même, je te déteste Charles, s'exprime Arthur en balbutiant.
-Je suis prête !

Je retourne dans le salon pour rejoindre Charles et Alexandra. Quant à Lando et Arthur, les deux sont toujours à moitié endormis sur le canapé. On s'est couché, il devait être sept heures du matin, à peu près. Un moment donné, on n'avait plus de vin, mais Lando avait du malibu qui traînait dans un placard. Tout ce que je sais, c'est qu'on n'aurait pas dû. Heureusement, j'ai décidé de m'arrêter à un moment. Je pense que ça n'a pas suffi.

-Je ne vous laisse plus tous les trois quand on a du boulot le lendemain, me gronde Charles.
-Pardon, mais on avait vraiment besoin de parler, je lui fais une moue triste.
-Tu ne vas pas m'avoir comme ça ! En voiture Simone, on va être en retard. En plus, le Prince Albert nous attend, on avance vers la porte d'entrée.
-Le Prince, le Prince... je marmonne à moi toute seule. Il chie comme nous le Prince.
-Maëva ! m'engueule Charles.

J'ai l'impression de m'être fait engueuler par mon père, sauf que c'est plus drôle avec la tête de Charles. Je me retiens de rire, sinon il risque de le prendre mal. Après tout, je n'ai pas tort, puis j'en ai marre de me faire engueuler, sérieux. J'ai passé une bonne soirée et je n'ai pas assez dormi, c'est peut-être un tout qui me fait dire n'importe quoi. Note à moi-même, demander à Kika et Alex de me retenir si je veux parler à Carlos dans cet état.

Lorsque nous sommes arrivés au stade, c'est comme l'année dernière. Je salue les organisateurs de l'évènement et avec Alexandra, nous rejoignons le terrain pour attendre les garçons qui se préparent au vestiaire. On retrouve Kika qui rit déjà en voyant ma tête au loin.

-Arrête de te moquer, je lui fais la bise. Je me sens bien en plus. Je pourrais être mieux, mais ça va.
-Heureusement que ta tenue est magnifique, sinon on ne regarderait que tes cernes. Tu as de la chance, en allant dans ta chambre, j'ai trouvé tes lunettes de soleil. Je pense que ça peut te servir.

Elle me tend ma boîte à lunette que j'accepte immédiatement. J'adore les grosses lunettes de soleil, c'est certain qu'elles pourront cacher les cernes qui se sont formés cette nuit. Est-ce que "cette nuit" est le bon terme quand on s'est endormi en début de matinée ? Plus je pense à cette nuit et plus je me dis que j'ai abusé.

-Vous vous êtes bien amusés pendant votre petite soirée en tout cas, se moque Kika. Vous avez parlé de Carlos ?
-Je veux tout savoir aussi ! s'exclame Alex en me regardant avec des yeux ronds. Charles m'a dit que vous vous tourniez beaucoup autour. Mais je veux ton point de vue !
-J'ai l'impression d'avoir cette conversation avec une personne différente chaque jour, je râle en essayant de fuir les filles.
-Ce que je sais, c'est que Maëva pense qu'elle et Carlos ne sont qu'amis et qu'elle n'arrive pas à passer le niveau suivant, explique Kika à Alex.
-Je t'interdis de dire ça, je reviens vers les filles. C'est plus complexe que ça. Je vous en parlerai quand ça sera plus simple. J'en ai parlé à Arthur et Lando hier soir, je sais ce que je dois faire, alors stop.
-Et qu'est-ce que tu dois faire ? me demande Kika.

Comment te dire Kika ? Je dois dire à Daniel que j'arrête d'être sexfriends avec lui ? Ah non ! Ça je ne peux pas te le dire car c'est vraiment LE truc que vous n'aimeriez pas savoir.

-Hum... Ce soir, Carlos m'a invité au restaurant. Je dois juste profiter du moment présent sans me tourner vers le passé.
-C'est déjà un grand pas à faire, me sourit-elle.
-Et sinon, vous avez fait quoi hier avec les parents ?
-Euh... J'ai cuisiné avec ta maman. Elle me demandait comment j'allais et comment ça allait du côté de ma famille. Puis à table, tes parents se sont plutôt inquiétés pour toi.
-Quoi ? Mais je vais bien.