°2: Anastasia°

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\2/
OCTOBRE

Le silence assourdissant retomba immédiatement sur Maxime comme si un poids lui tombait dessus. Un silence trop silencieux qui lui coupait le souffle.
La voix grésillante de Sidjil le reveilla comme un cauchemar, un dont il ne se reveillerait sûrement pas.

-Max ?

Alors il se souvint qu'il devait répondre quelque chose.

-Euh- commença t-il sa voix se brisant. Ouais... je veux dire ouais... je trouve aussi.

Il s'entendait parler mais il n'était pas sûr de vraiment penser ça. Il n'était pas sûr d'être d'accord avec quoi que ce soit.
Il n'était même pas sûr de réflechir vraiment, son cerveau était simplement en auto-pilote.

C'est pas possible, je ne suis pas en train de faire ça ? Se demandait Maxime.

-Donc... on est toujours bon ? Tu ne m'en veux pas ? S'assura Sid, incertain au bout du fil.

-Ouais... bien sûr. J-je dois y aller. Marmonna Maxime avant d'appuyer lourdement sur le bouton rouge pour décrocher avant même que l'autre homme ne puisse répliquer un mot.

Son regard fixa un point à l'horizon et il prit une grande inspiration, tremblante dans le dernier souffle.
C'est bon. C'est pas grave. On est toujours bon. Hein ? C'est lui même qui l'a dit...nan ?
Il n'a pas dit qu'il ne m'aimait plus. C'est juste...fini. C'est pas grave. Il essaya de se convaincre.

Maxime baissa son bras avec une lenteur conséquente, à peine quelques secondes plus tard il ne pouvait plus rien percevoir clairement, les yeux remplis de larmes salées.
Il jeta un regard à son téléphone et le balança sur son lit avec une sorte de rage paresseuse.

-Putain merde... marmonna t-il avant qu'un premier sanglot ne l'envahisse.
Il entendit la sonnerie de son téléphone résonner dans sa chambre, sûrement Sidjil qui le rappelait et il hésita entre répondre pour ne rien laisser paraître ou bien juste rester à sa fenêtre et se laisser aller.

Il réfléchit un instant avant de se rendre compte qu'il pleurait bien trop pour paraître aller bien au téléphone.

☕️☕️☕️

-Alors Maxime tu sniffes la merde ? Résonna la voix taquine d' Ana dans ses oreilles alors qu'elle arrivait pour le pousser : sa manière de dire bonjour.

Max esquissa un sourire mais ne répondit rien, seulement d'un signe de main.

-Comment ça va connasse ? Dit-il comme habituellement.

-Ça va et toi ? Demanda-t-elle en le secouant. Alors Maxime comprit qu'elle était dans l'une de ces journées où elle aimait bien le frapper, pas trop fort mais quand même, et par dessus tout l'embêter sans le lâcher.

-Ça va.

Fin de matinée, enfin. Se disaient les deux collègues. Quand Ana arriva dans la salle du staff pour se préparer à partir, elle y trouva Maxime déjà là en train d'arranger ses cheveux devant le miroir mis à disposition pour essayer de cacher sa calvitie.

-Bah alors le chauve, pas trop près du sol.

-Mais c'est dingue d'être une connasse comme ça je t'ai rien fait en fait. Répliqua Maxime en lui lançant un pseudo regard haineux, trahit par son sourire en coin.

Sourire qu'il perdit assez rapidement. Il repensa à la journée de la veille et à ce à quoi il pensait à chaque fois qu'il n'était pas occupé.

Si à un moment son esprit était vide, des souvenirs de ça venait l'envahir comme une malédiction.
Oubliant qu'il n'était pas seul dans la pièce, Maxime poussa un énorme soupir qui attira l'attention d'Ana.
Ce n'était pas la première fois qu'elle entendait ce soupir dans la matinée, autant dire qu'elle n'avait entendu à plusieurs reprises.

Bastia || Djilsi x Maxime B.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant