Lady Biker

Chapitre 3

Un talon se pose sur mon entrejambe et presse dessus. Je ne bouge plus, je m'attends même à entendre le vérin hydraulique s'abaisser pour me faire écraser par une Beetle.

« On peut discuter ?

— Piper ? Mais qu'est-ce que tu fais ? » demandais-je, surpris.

« Il est parvenu à mes oreilles que tu as eu une journée occupée et j'aimerai clarifier la situation. As-tu agressé un membre du Club ?

— Lequel ?

— Bravo. Tu en as agressé plusieurs ?

— J'ai demandé à un gros cul de dégager ses fesses du capot de ma Chevelle.

— Compréhensible. Il est abîmé ? Si c'est le cas, je payerai la réparation.

— Non, il n'a rien.

— Tu as agressé quelqu'un d'autre ? » demande-t-elle en pressant un peu plus son talon, bougeant son pied, me faisant grimacer.

« Il y a bien un jeune coq qui m'a agressé en premier. Ma réponse a peut-être été un peu extrême, je l'admet, mais il me semblait nécessaire de mettre les choses au clair avec lui sur la façon de se comporter en société.

— Je veux entendre ta version.

— Il m'a agrippé le bras alors que je partais suite à une discussion et je l'ai étranglé.

— Pourquoi 'jeune coq' ?

— Il veut gravir les échelons dans le MC, et sa solution c'est de passer par toi. J'ai peut-être été... maladroit en lui disant que nous étions mariés. Je pense avoir jeté un froid. »

Piper retire son pied, j'hésite à sortir de sous la voiture, je m'y sens bien et en sécurité tout d'un coup. J'ai peur de me retrouver face au canon d'une arme. Mais je fais rouler le plateau jusqu'à croiser ses yeux.

« Quel est le degré d'emmerdes d'avoir mis les choses au clair avec le petit coq ?

— C'est un membre du club. S'en prendre à un membre, c'est s'en prendre au Club. Depuis quand es-tu aussi agressif ? Ça ne te ressemble pas.

— Piper, j'ai été envoyé en prison à seize ans pour trafic de drogue, j'estime être en droit d'être un peu agressif. Je dois m'excuser devant ton père ou un genre d'assemblée ?

— Tu dois passer devant un tabassage en règle.

— Mon travail passé pour le MC ne fait-il pas de moi un membre ? J'ai plus d'ancienneté que le gamin, non ?

— Tu n'as jamais travaillé pour le Club, Rob.

— J'ai fait de la prison, cette drogue n'est pas arrivée de nulle part.

— Va te laver et va te changer, nous dinons à la maison ce soir. Laisse ta voiture ici, nous prenons la mienne.

— D'accord, » dis-je en me levant. « Je peux te poser une question ? J'avais un préservatif hier ?

— Non, et je ne prends pas la pilule. Je préfère que tu le saches.

— Sinon, toi, tu as passé une bonne journée ?

— Ne me fais pas chier, va te laver, Robby ! Je vais essayer de te sauver les fesses ce soir. À peine arrivé et déjà dans la merde ! Mais qu'est-ce qui t'a pris de l'étrangler ?

— Je n'ai pas voulu l'humilier devant ses potes en lui écrasant la bite et le faire couiner comme un porcelet.

— Tu aurais dû.

— Ce sera pour la prochaine fois alors, » souriais-je en montant les escaliers. Sorti de la douche, je me change, et je salue mon oncle en redescendant.