« Tu es diplômée en administration des affaires ? »
Je regarde le diplôme exposé dans sa bibliothèque. Les livres, loin d'être de simples éléments décoratifs, ont été lus, annotés, surlignés. Je suis impressionné, à l'époque je ne l'imaginais pas poursuivre ses études. Je me demande si le fait d'être absent de sa vie a été une motivation. Aurait-elle été à l'université si je n'avais pas été arrêté ?
« Comme je te l'ai dit, je suis allée à l'université avec Jaimie. Nous avons veillé l'une sur l'autre, elle y a découvert son attirance pour les femmes, probablement par ma faute, à force de me côtoyer en permanence, tout comme... tu sais. Elle est ma meilleure amie, ma seule amie en fait. Celle qui m'empêche de basculer parfois.
— Je comprends. Bien, nous sommes au travail, que dois-je faire, explique-moi.
Honnêtement, bousculer des dealers ne me pose aucun problème, je l'ai déjà fait pour obtenir des informations, là je le fais pour récupérer de l'argent, je suis devenu un collecteur.
« Tu faisais ça toute seule ? » demandais-je alors qu'elle plie une liste et la glisse dans la poche de la veste de son tailleur avant d'ouvrir un tiroir et d'en sortir une arme qu'elle glisse dans son dos.
« Non, des membres m'accompagnent habituellement. Nous allons apporter une variation à la méthode. Viens. » dit-elle en ouvrant la porte de son bureau. « Thunder ! » crie-t-elle.
« Il est à l'armurerie, » répond un membre alors que nous descendons les escaliers en allant le retrouver. J'observe, je mémorise, je cherche des failles, des endroits où poser des mouchards, des caméras. Piper ouvre une porte et je siffle malgré moi.
« Alors, tu as un classique Colt 1911, numéro de série effacé à l'acide, canon intraçable, comme pour toutes les armes. Calibre .45, chargeur de 7 balles. Pour l'esthétique années 80, nous avons de l'italien avec le Beretta 92, chargeur de 15 balles. Plus moderne, nous avons de l'autrichien, avec le Glock 19, léger, chargeur de 15 balles.
— C'est bon, nous ne sommes pas en train de choisir un cadeau de Noël, » le coupe Piper, « Glock, comme moi. Pour le reste, Rob, tu t'organiseras. La voiture est prête ?
— Bien sûr.
— Je te remercie, Brandon. »
Nous traversons la cour jusqu'à un garage, je fais le tour rapidement.
« L'entretien de ta voiture est fait ici ?
— Ça ne va pas ! Je la confie à quelqu'un de confiance dans une autre ville, ici ils seraient capable de la rayer. On peut confier la Chevelle à mon gars, il va la bichonner.
— Il fait de la peinture ?
— Tu veux la repeindre ?
— Oui, un beau bleu nuit peut-être.
— Il peut s'en charger, oui. Tu veux moderniser l'intérieur, comme moi ? Il peut s'en occuper.
— Tout dépend du coût.
— À voiture d'exception, il faut y mettre le prix. Tu as vu ma Stingray ? Il a travaillé dessus pendant des mois. Le tableau de bord a l'air d'origine malgré la mise à jour contemporaine. Allez, monte. »
Je boucle ma ceinture. La Nissan est tout ce qu'il y a de passe partout. Une voiture que l'on ne remarque pas, une couleur que l'on a oubliée dans la seconde. Piper sort la liste de sa poche et me la tend, m'expliquant que ce sont nos clients du jour. Nous allons faire de la route, sa clientèle s'étend sur des kilomètres.
Arrivés à la première adresse, je la regarde fonctionner, elle est à la fois menaçante et psychologue. Elle comprend, il y a eu des descentes de la police, de la marchandise saisie voire jetée, mais la marchandise a été fournie par le MC, il faut payer. Les problèmes de trésorerie ne la concernent pas. Elle note les sommes collectées et nous passons à l'adresse suivante. Elle n'a quasiment pas besoin de moi, elle gère la situation comme... une criminelle de carrière.
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Lady Biker
RomanceRob revient en ville dix ans après avoir été arrêté pour trafic de drogue. Il ne faut pas longtemps pour que Piper, son ex et princesse du MC local, The Devil's Crew, ne vienne le retrouver. En dix ans, Piper est devenu très impliquée dans les affai...