Chapitre 2

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Un bras m'enlace, un visage est contre mon épaule, mais j'entend du bruit en provenance de la cuisine. Je sens surtout une odeur de café et de pain grillé. Je vérifie en soulevant la couette, reposant la tête sur l'oreiller en soupirant.

Deux éléments m'ennuient. Piper dort contre moi et je suis aussi nu qu'elle.

Qui est dans la cuisine ?

Le plus lentement possible, je soulève son bras et me décale afin de me lever puis je me mets à la recherche de mes vêtements éparpillés au sol. Ne trouvant qu'une chaussette, je laisse tomber pour aller voir qui est là et me faire une idée du niveau de mensonge de Piper.

Je m'attends à son père, à un membre du MC, à un plan cul, à son régulier, mais pas à une femme.

Je la connais elle.

J'approche du comptoir de la cuisine alors qu'elle me regarde sans rien dire, une tasse de café en main. Je fouille dans ma mémoire puis, d'un coup, je claque des doigts en la pointant.

« Jaimie Spencer !

— Wow ! Alors là, bravo. Pourtant la dernière fois que nous nous sommes vus, je pesais le triple de mon poids et j'avais un double menton.

— Mais tu avais déjà des yeux magnifiques.

— Je t'ai toujours appréciée, Robby. Alors, tu as remis ça avec Piper ?

— Un pur accident. »

Elle éclate de rire avant de remplir une tasse de café et de la pousser vers moi.

« Vous deux alors, ç'a toujours été quelque chose d'intense. Tu as changé, je te trouve... bien.

— Toi aussi, tu es splendide.

— Pas le choix quand tu finis aux urgences sur le point de crever avec de multiples problèmes de santé.

— Je suis désolé, Jaimie.

— Un mal pour un bien. J'ai pris conscience de ma santé. Tu veux manger quelque chose ? Je suppose que tu te demandes ce que je fais là ?

— Un peu, oui.

— J'assure le côté légal des affaires de Piper. Je suis sa conseillère financière.

— Je ne suis pas sûr de vouloir entendre parler de ses affaires.

— Regarde autour de toi, où elle vit. Il y a deux Piper. Je travaille et suis amie avec l'une d'elles. Toi, tu t'es retrouvé dans la merde à cause de l'autre. Ça va ? Ça n'a pas été trop dur ?

— Ça m'a changé. Merci pour le café, je vais y aller. Je suis vraiment content de t'avoir revu, Jaimie. Sois prudente.

— Légal, tu m'as écouté ?

— Sois quand même prudente.

— Toi aussi. »

Je mets mes chaussures, je récupère mes clés et m'éclipse aussi discrètement que le permet le bruit du moteur de la Chevelle. J'ai le temps de voir Piper, enroulée dans sa couette, ouvrir la porte et me faire un signe de la main.

Je rentre directement au garage, où mon oncle Keith est déjà au travail. Il ne dit rien en me regardant passer pour monter à l'appartement, ni lorsque je redescends douché et changé. Je l'aide dans les réparations, la musique meuble le silence, jusqu'à ce que j'en ai assez.

« Je suis allé dans une salle de sport, Piper est arrivée, nous avons discuté, nous sommes allés chez elle et voilà.

— Et voilà. Tu vas travailler pour elle ?

Lady BikerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant