Chapitre 15

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Étrangement, cette soirée fait du bien aux filles. Mariana a vite compris le problème lorsque nous lui avons parlé de Todd. Jaimie est beaucoup plus détendue, elle plaisante beaucoup moins. Je la regarde interagir avec sa femme et son comportement fait remonter des souvenirs quant à sa façon de se comporter avec moi lorsque nous étions enfants. Attentive, proche quand elle essayait de me faire comprendre nos cours de mathématiques.

Oh merde. Jaimie avait un crush pour moi.

Je remarque ses regards en coin, les sourires qu'elle me lance comme si elle savait que j'avais compris. Piper aussi est différente lorsque Mariana est là, plus douce, moins général en chef des légions démoniaques.

Lorsque Piper reçoit un message, l'ambiance se refroidit. Je regarde son téléphone lorsqu'elle me montre l'écran et me lève, embrassant Piper.

« Je peux emprunter ta voiture, Jaimie ?

— Bien sûr, tu... euh... reviens ?

— Ne t'inquiète pas, j'ai oublié un truc à la maison, je n'en ai pas pour longtemps. »

Le mensonge est évident, mais il accomplit son but, ne pas les inquiéter.

Je me sens bien dans sa BMW ; c'est bien insonorisé, confortable, ça sent bon, et le moteur est silencieux. Je quitte sa rue en roulant doucement, surveillant autour de moi, je ne quitte pas les rétroviseurs du regard, au cas où sa voiture serait prise en filature par les collègues, mais le message semble avoir été compris. Je roule jusqu'à l'adresse que nous a envoyée Stewart. Les gars encerclent une voiture, et Todd est accoté à la carrosserie, bras croisés sur son torse, avec toute une attitude, ne semblant pas réaliser dans quelle merde il se trouve. Personne n'a porté la main sur lui. Pour le moment.

Je me gare puis m'avance.

« Merci pour tes vœux pour notre mariage.

— J'ai l'âme d'un romantique, que veux-tu. »

Au moins, il ne nie pas.

« Que fais-tu en ville ?

— J'habite ici.

— Non, tu habites un peu plus au nord, à Stockton. Tu manques à tes colocataires.

— Tu comptes m'y ramener ?

— Pas vraiment. J'ai d'abord un compte à régler avec toi pour avoir pourri la vie de Piper.

— Toi et tes petits bras ? Tu as toujours été une mauviette, toujours à pleurnicher. Oh Piper, mes parents sont morts.

— Moi au moins je ne faisais pas semblant d'être un caïd pour impressionner les autres. Tout le monde savait que tu rentrais chez toi en baissant la tête, tout le monde se foutait de ta gueule dans ton dos. Tu n'avais aucune chance avec Piper, elle n'avait même pas pitié de toi, tu l'amusais, comme on s'amuse à arracher les ailes d'une mouche, c'est ce que tu étais à l'époque, une mouche à merde. »

Je l'ai suffisamment provoqué pour qu'il attaque le premier. Il s'est musclé en prison, s'est endurci, mais ce n'est que du muscle.

Je donne un premier coup qui le met au tapis, les gars ont mal pour lui alors qu'il crache de la bile. Je suis déçu, il ne se relève pas.

« C'est bien ce que je pensais, tu n'as pas changé, une grande gueule, mais pas de tripes. Tu as toujours été un lâche, Todd.

— Un lâche ? » ricane-t-il. « J'ai quand même volé la voiture de Piper. Je peux l'approcher à n'importe quel moment, elle ne me verra pas, tu ne le sauras même pas. »

Stewart me regarde et me fait un signe de tête.

« Tu n'es pas bien malin, Todd, ce n'est pas avec ce genre de menace que je vais être sympa avec toi. » Je récupère un couteau à la ceinture d'un des gars et le lance près de lui. « Tiens. Pour te donner du courage et dépêche-toi, nous étions en train de faire un bébé avec Piper.

Lady BikerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant