Lady Biker

Chapitre 18

Je conduis ma Toyota, les collègues ne sont vraiment pas discrets, je roule jusqu'à un endroit tranquille. Je pensais que c'était Caldwell ou quelqu'un de l'équipe mais il s'agit de l'agent qui m'a arrêté et interrogé.

« À quoi jouez-vous ? » demande-t-il en s'approchant de ma voiture.

« Et vous ? Vos charges sont tombées, pourquoi vous me collez ?

— Pourquoi vous ne m'avez pas dit qui vous étiez ?

— Votre enquête sur le Shérif avance ?

— Il n'y a pas d'enquête.

— Alors pourquoi vous m'emmerdez ? C'est du harcèlement.

— Hey, je ne sais pas ce que vous faites ici, mais...

— Mais quoi ? Vous me menacez ? Le FBI se croit tellement au-dessus de tout qu'il a le droit de menacer un citoyen américain ? Mais dans ce cas-là, j'ai aussi le droit, en tant que Marines, il est de mon devoir de protéger le Corps et mon pays. La prochaine fois que nous nous rencontrerons, je serai armé, soyez averti.

— Mais c'est quoi votre problème ?!

— Enquêtez sur le Shérif, vous voulez un dossier, étudiez le mien. Cet enfoiré m'a baisé lorsque j'avais seize ans. Maintenant foutez le camp de ma ville et ne revenez que pour arrêter le Shérif. Et puis, je ne sais pas pour qui vous me prenez, mais il y a clairement une erreur sur la personne. Salut, les costumes. »

Je repars frustré, la voiture d'un adjoint du Shérif repart aussi, reprenant sa filature maladroite au point que je roule en ville jusqu'à me garer devant le poste, lui faisant signe de s'approcher.

« Ah mais c'est l'adjoint sac à merde. Le Shérif t'a demandé de me suivre ou c'est ton initiative personnelle ? Un conseil, change de métier, ton espérance de vie diminue à chaque seconde que tu passes à me suivre.

— C'est une menace ? »

Il sort de sa voiture, main posée sur la crosse de son arme.

« Réfléchi bien à ce que tu t'apprêtes à faire, adjoint connard. Tu as une faible chance d'en sortir vivant. Si tu veux me prouver que tu es grand et fort, enlève ta plaque et ton arme et montre-moi ça, sinon va te faire foutre espèce de petite merde.

— Ah ouais ?

— Tu veux bien te tourner un peu sur la gauche et montrer ton profil à la caméra ? Je les ai appelé pour faire une déclaration sur la corruption au sein du poste. Tu as deux secondes pour décider où tu vas passer les vingt prochaines années, tiens, voilà aussi le FBI. »

Pendant qu'il se retourne, je remonte en voiture et m'en vais, le laissant sur le trottoir, regardant la rue vide de tout véhicule.

« Rob, j'aurai besoin que tu m'accompagnes, je vais rencontrer un potentiel chimiste. Tu me rejoins au MC ? »

Je raccroche, rageusement. J'essaye de la sortir de la merde, elle y replonge aussitôt. La ville grouille d'agents fédéraux et elle organise une rencontre dans un hôtel avec plusieurs chimistes comme un chasseur de têtes, organisant plusieurs entretiens d'embauche le même jour. Je suis tellement abasourdi, c'est tellement délirant que je reste sans rien dire, servant simplement à les accueillir et les faire patienter, le temps que Piper gère les entrevues. Je regarde les candidats entrer dans la salle de réunion l'un après l'autre, je ne les vois pas ressortir, ils passent par une autre porte. Quand Piper ouvre les portes sur les deux derniers candidats, elle les remercie pour leur patience et de s'être déplacés et les conduit vers la sortie. C'était tellement osé que cela a fonctionné. Je regarde une fois de plus le panneau dans le couloir en me pinçant l'arrête du nez. 'Conférence Be well pharmaceutic'. Au nez et à la vue de tous. Je repense à ce que Piper avait dit quand AK voulait tenter sa chance contre moi, qu'elle pissait plus loin que nous, je confirme qu'elle a aussi plus de couilles.