Chapitre 13

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À peine suis-je garé que je vois Stewart sortir du Club House et me faire signe de le suivre. Pas de bonjour, rien. En même temps, je l'ai toujours connu comme ça. Le fait que j'ai épousé sa fille ne va pas le rendre plus sociable avec moi. Nous entrons dans l'armurerie, Thunder ouvre une porte et nous le suivons.

Ah ouais...

« C'est... beaucoup de matériel.

— Ça doit partir. J'ai besoin que tu protèges le convoi, mais surtout la livraison. Nos acheteurs sont du genre nerveux et je me sentirais rassuré en sachant que quelqu'un est en mesure d'assurer un tir de couverture, quelqu'un sachant viser. »

Je sors un des fusils de la caisse, en vérifie le mécanisme puis je recommence avec un autre.

« Ils sont nerveux comment ?

— Une milice anti-tout. Ils voient une mouche, ils pensent que c'est un robot espion.

— Ils s'y connaissent en armes ? Parce que là, ce sont des reproductions chinoises, la qualité n'est pas au top. Le viseur, » dis-je en posant mon œil sur un, « est un peu faussé. Remarque, le canon doit l'être aussi, donc ça s'équilibre, » souriais-je.

« C'est du matériel... tombé d'un camion, nous cherchons à nous en débarrasser. Ton fusil ne fait pas partie de ce lot, tiens. »

Je prends le fusil en main et le vérifie.

« Il me faut le point de rendez-vous que je regarde où me placer. Donc, je sécurise la vente, les gars et on rentre ?

— C'est ça.

— Que se passe-t-il s'ils s'aperçoivent que c'est de la camelote ?

— Tire pour leur faire peur, tu ne tues personne, sauf si nécessaire, en ultime recours.

— Vous n'avez pas peur des représailles ou simplement qu'ils ruinent votre réputation de revendeur d'armes, ils peuvent couler le business.

— Non, sinon leur localisation sera connue, les mettant sous la loupe des fédéraux, ce qu'ils veulent éviter. Nous leur faisons un bon prix, ils achètent en connaissance de cause, ça c'est notre argumentation.

— Très bien. C'est pour quand ?

— Départ aujourd'hui, retour aujourd'hui, le rendez-vous est à treize heures.

— Excellent, où est-ce ? Je dois regarder la météo. Ok, le soleil sera à son zénith, je vais donc me placer dans ce secteur, » expliquais-je. « Je serais à la fois mobile et invisible. Je vais avoir besoin d'un chargeur supplémentaire et de cartouches. Je prendrais aussi deux chargeurs de rechange pour le Glock et des cartouches. Je peux prendre la Nissan, ou vous avez un autre véhicule ? »

J'observe les véhicules approcher à travers ma lunette. Depuis mon toit, j'ai plusieurs positions possibles. Ils ne sont pas très brillants dans cette milice ; donner rendez-vous au milieu d'une usine désaffectée est vraiment un très mauvais choix stratégique. Changeant ma position une fois la camionnette arrêtée, j'épaule à nouveau et observe. Les hommes de la milice prennent les fusils, les vérifient et sont relativement satisfaits de la transaction. Ils n'y connaissent rien, et le simple fait d'avoir un M-16 en main les excitent, ils se sentent capable de prendre d'assaut le Pentagone. S'ils savaient qu'il y a une chance sur deux que leurs fusils s'enrayent et que je sais déjà qu'il y en a au moins un qui va exploser dans les mains de celui qui tirera avec. Le paiement effectué, les membres du MC s'apprêtent à monter dans leur véhicule quand ils se font encercler.

Eh bien voilà. On veut le beurre et l'argent du beurre.

Lorsque les membres du MC lèvent les mains sous la menace, je tire.

Lady BikerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant