À Jamais(BXB)[MATURE][PUBLIC AVERTI]

Chapitre Quatorze: Retour et Chamboulements

      Pendant qu'il courait dans l'aéroport bondé, Ed n'arrivait plus à respirer. Il trimballait ses sacs à bout de bras. Son cœur tambourinait dans ses tympans. L'idée que Johan soit agonisant loin de lui l'horripilait et lui servait de carburant. Cela décuplait ses forces. Il arriva devant la femme à l'accueil.

- Je vous en prie, il me faut un billet !

- Pour ?

- Le Canada, Québec, Montréal!

- La dernière place est en classe affaire à vingt heures.

- J'ai les moyens !

- Euh, d'accord.

     Ils effectuèrent la transaction. Après avoir fait examiner ses bagages, il gagna l'avion. Edouardo s'effondra sur le siège. Il fouilla dans son jeans. Il dénicha une bouteille de calmant. Il l'ouvrit, s'empara d'une pilule et l'avala sans eau. Il ferma les yeux et tenta de se détendre.

    Johan, je t'en supplie ! Reste en vie ! J'ai besoin de toi, attends-moi, je suis en route !

***

- T'as fait QUOI?! aboya Troy en abattant son poing sur la table, les assiettes et les ustensiles rebondirent.

    Bouche bée, Clayton le dévisageait. Troy fusilla son frère jumeau du regard. Noah chercha un appui chez Jonah, désespérément, mais celui-ci le toisa froidement.

- Pourquoi es-tu contre moi?

- Parce que tu n'avais pas à décider pour tout le monde et appeler M. Moretti à la rescousse.

- C'est son mari.

- Plus maintenant, gronda Troy, mauvais.

- Ils n'ont pas divorcé, railla Noah avec un air hautain.

- Quoi?!

- Ils sont en pause.

- Oh, putain! (Troy grimaça, mal à l'aise.) Papa Ed va avoir ma tête sur un plateau.

- Je ne te le fais pas dire, grommela Noah, glacial.

- Je rentre à la maison, décréta Troy en partant.

- Je te raccompagne, s'écria Clayton en le poursuivant.

- Cela va mal se finir, marmotta Jonah en fermant les yeux, mélancolique.

     Un peu plus loin, Troy largua en passant son manteau :

- Laisse-moi tranquille, Clay!

    Ce dernier resta béat. Troy s'agenouilla pour enfiler ses bottes convenablement. Abasourdi, Clayton murmura:

- Je ne te comprends pas...

- Tu as occasionné tout cela. Nous deux, c'est fini.

- Troy, franchement ! lâcha Clayton, défait.

    Troy lui jeta un regard meurtrier. Il fit coulisser la fermeture éclaire sur le côté de ses chaussures. Il se redressa et ouvrit la porte à la volée. Il s'enfuit dans la nuit comme un voleur. Clayton n'eût même pas le temps de souffler que Noah rejoignit.

- Peux-tu me déposer chez mon père?

- Ta maison familial ou le chalet?

- Maison familiale. Je vais attendre Papa Ed.

- D'accord, convint Clayton tout bonnement. On se rejoint à l'auto?

- Oui, conclut Noah en gagnant l'escalier.

     Clayton se vêtit en conséquence et sortit avant de refermer la porte. Noah grimpait les marches quand la voix de Jonah retentit fortement:

- Où vas-tu ?

- Faire mes valises.

- Pourquoi ? S'enquit Jonah, interloqué.

- Tu as choisi ton camp, Jonah...

- Quel camp ? Rétorqua-t-il avec dureté.

- Celui de Troy !

- Oh, je vois !

- Ah bon?

- Tu es jaloux, voilà tout.(Noah voulut protester. Jonah l'arrêta en levant la main.) Cela ne sert à rien de nier. Si tu veux partir, je ne te retiens pas.

     Sur ce, Jonah tourna les talons et s'engagea vers la cuisine. Malheureux et perdu, Noah monta vers sa chambre.

Qu'ai-je fait ?

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