Dixième Chapitre: Destinés(II)

14 4 12
                                    




Avertissements: Language ordurier et vulgaire.


Cette journée-là, Edouardo Moretti notait des idées dans son calepin quand une notification résonna de son cellulaire. Il s'empressa de répondre espérant que ce soit Loic. Ils discutaient toutes les semaines: il ne pouvait pas s'en passer. Il aimait tellement entendre sa voix de ténor. Son rire chaleureux et rauque le hantait. De plus, ils avaient énormément de point communs. Il fixa son écran en souriant rêveusement.

Il lut le texto. Dès qu'il comprit la signification du message, il se dépêcha de l'appeler. Loic répondit à la deuxième sonnerie:

- Ed?

- J'ai vu ton message, lâcha-t-il avec précipitation, enthousiaste.

- Manifestement, il te plaît, le taquina, gentiment, Loic en sirotant son thé.

- T'ai-je dérangé?

- Pas le moindre du monde. Je me préparais un encas, répondit Loic, tendrement.

- Des biscuits aux amandes et chocolats blancs avec thé noir earl grey.

- Mm, je me sens choyé que tu sois si observateur à mon endroit, chuchota Loic de sa voix empli de sensualité.

- Quand tu fais cela, j'ai l'impression que tu me fais l'amour, avoua Edouardo, estomaqué et un peu penaud.

- Ce n'est pas une perception, Ed.

- Pourquoi moi, Loic?! Tu peux avoir des mecs sans bagages ! s'écria Ed, dépassé.

- Tes bagages font ta beauté, Ed. Je suis célibataire depuis longtemps. J'ai croisé beaucoup de mec sans enfants, mais aucun ne m'a fasciné comme toi, avoua Loic avec sincérité. Accepte mon offre, viens en France: parfaire ta plume.

- À condition de payer la pension.

Loic eut un rire homérique. Edouardo sentit des papillons éclore dans son ventre. Loic s'amusa doucement à ses dépens:

- Tu sais que je suis bien nanti.

- Ce n'est pas une raison pour que mon séjour soit gratuit, s'obstina Edouardo en prenant une moue boudeuse.

- J'aime quand tu te montres têtu. Cela me donne envie d'être encore plus intransigeant. Néanmoins, faisons comme tu veux, Ed, abdiqua Loic, tout sourire. Puis-je acheter le billet et venir te chercher à l'aéroport ?

- Puisque j'ai eu ce que je voulais, je peux te donner ce que tu veux, suggéra Ed, moqueur.

- Ce qui signifie? s'étonna Loic, pensif.

- Dépenser de l'argent sur mon dos.

Heureux, Loic s'esclaffa.

- Je veux juste te pourrir comme il se doit. Cependant, j'imagine qu'un billet pour demain serait tôt?

- Oui, je dois parler aux enfants et Jo. Il faut qu'ils sachent où me trouver s'il y a quelque chose d'important, lui expliqua, simplement, Ed.

- Donc, après demain?

Un rire vif s'échappa des lèvres d'Edouardo.

- Tu es terrible!

- Je suis impatient, Ed.

***


Après son dîner, Ed décida qu'il était temps d'avoir une discussion avec Johan à propos de son expédition. Il s'installa à la table de la salle à manger. Il ouvrit son agenda pour prévoir les choses avec Johan. Il signala le numéro de son ex-époux. Une pointe de déception l'envahit comme à chaque fois. Il se demandait si Johan Sincker l'avait déjà aimé ou il avait seulement voulu ses enfants.

- Ed? marmotta Johan en répondant rapidement.

- Jo, je compte partir en France, largua Ed sans avertissement.

- Nous sommes techniquement ensemble...

- Quel genre de salaud es-tu? Je sais pour William! s'énerva Ed, frustré.

- Je n'ai pas dit que tu ne pouvais pas avoir une liaison, l'apostropha Johan d'un ton coupant. Pourquoi me prêtes-tu de mauvaises intentions.

- Je...

- Ça va, j'ai compris. Je suis le type qui t'a triché.

- M'as-tu seulement aimé? rétorqua Ed d'un ton amer.

- Attends...Dix années de mariage et tu en doutes?

- Cinq années à me tricher!

Johan soupira, las.

- C'était sexuel pas émotionnel, Ed.

- Qu'est-ce que cela change, Johan? Tu les désirais et tu m'aimais? ironisa Ed, furieux.

- Non, je les désire et je t'aime, confessa Johan mélancoliquement. (Ed resta béat.) Mais on ne peut pas tout avoir, j'en conviens. Viens samedi, je ferai un barbecue.

- Jo...

- Non, Ed. Vis ta vie, tu le mérites. N'en parlons plus. Nous en avons tellement discuté, il n'y a plus à rien à dire. Sois là Samedi, conclut Johan avant de raccrocher.


***


William fixait Johan avec attention. Johan tranchait ses aliments pour faire un sauté aux légumes. Il semblait à des kilomètres.

- Tu penses à Ed? le questionna à William en buvant son thé.

Johan leva un regard hanté vers lui.

- Je suis égoïste, je le sais.

- Non, Jo, tu es amoureux, c'est totalement différent, admit William en lui tapotant la main. Pourquoi ne le retiens-tu pas? Il n'est pas encore parti, lui rappela William avec tendresse.

- Pas maintenant qu'il est intéressé par quelqu'un d'autre...

- Oh mon dieu, Loic contre toi? S'esclaffa William, moqueur. Resaisis-toi et reprends les rênes de ton couple.

- Pourquoi fais-tu cela? demanda Johan, sceptique.

William se redressa un sourire malicieux flottant sur les lèvres. Il décréta d'un ton taquin en lui faisant un clin d'oeil:

- S'il te brise le cœur, tu ne seras que plus enclin à te jeter dans mes bras.

Sur ce, il partit laissant Johan, hébété.

Ah, William! Toujours aussi mystérieux, énigmatique et étrange.

Johan ne put s'empêcher de pouffer doucement.


Fin du Dixième Chapitre: Destinés(II)

Félicitations! Si cela vous a plu, n'hésitez pas à voter, commenter, ou/et même prendre un abonnement. Cela m'aidera à continuer cette merveilleuse aventure avec vous! Merci beaucoup et à la prochaine, j'espère!

À Jamais(BXB)[MATURE][PUBLIC AVERTI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant