Chapitre Vingt: Conflits Intérieurs

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Avertissements: Language obscène, vulgaire et offensant. Angoisses. Sensualité. 

- Cela fait deux semaines que tu habites avec moi et nous sommes déjà à nous peloter ! affirma William, sarcastique. 

- Tu es étonné ?! s'exclama Johan en se grattant le ventre, étendu sur le dos. 

      Nus, ils essayaient de retrouver une respiration normale. William roula sur le flanc en déclarant : 

- Oui, un peu. 

- Pourquoi ? 

- Toutes ses années, nous sommes restés professionnels et il suffit que tu te sépares pour que nous sautions la clôture ?!

- Edouardo nous aidait à maintenir une distance saine, clarifia Johan en se redressant sur un coude, tourné vers William. 

     Sa chevelure ambrée ondulait autour de son visage d'adonis. Ses yeux gris pétillaient de malice. William imita sa posture. Ils se dévisagèrent, pensifs. Johan céda le premier, dû à son impatience légendaire: 

- Ce qui ne sera plus le cas. 

- Que veux-tu dire ? marmotta William en s'assoyant en indien. 

- Loic est chez MOI, ronchonna Johan en se couchant. 

- J'aime la possessivité que tu utilises alors que tu me baises, ironisa William, condescendant. (Il repoussa les draps en sortant du lit. Johan ricana, mauvais.) Pourquoi ris-tu? 

- Nous ne baisons pas, rectifia-t-il avec froideur. 

- Peut-être devrais-je t'en priver ? susurra William sur le même ton. 

- Et te priver par la même occasion ? murmura Johan avec cynisme. 

- Parfois, je ne sais pas ce que je te trouve...

- Tu l'oublies toujours une fois que ma peau n'est plus en contact avec la tienne, décréta Johan avec certitude, arrogance et présomption. 

      William lui jeta un regard désobligeant. Johan afficha sa moue suffisante. William le quitta pour se rendre à la salle de bain. Un pli dur et amer soulignait les lèvres de Johan. 

Comment en suis-je arrivé à cela ? Je voulais seulement dire qu'Ed et moi, c'est mort et maintenant, Will est furax. Qu'est-ce qui ne fonctionne pas avec nous ? Et puis merde ! 

     Jo bondit hors du lit. Il rejoignit William. Il le découvrit se lavant sous le jet brûlant. William pestait. Ce dernier pivota. Il aperçut Johan qui entrait dans la cabine. 

- Jo...

- Tantôt, ce que je voulais dire: c'est que nous sommes libres, Will, admit Johan en le toisant férocement.( Il l'attira dans l'étau de ses bras.) Je suis tout à toi, lui jura-t-il en lui volant un baiser fougueux.  

- Tu coures un grave danger, rigola William en reprenant son souffle. 

- J'assume pleinement, promit Johan en récupérant sa bouche. 

***

      Clayton observait Troy qui se déhanchait aux sons de la musique. 

Cette discothèque est trop bondée. J'étouffe. Le voir se trémousser ainsi sans pouvoir le toucher: ça me fout la haine !

     Clayton commanda un autre whisky. Il l'avala cul sec. Il comptait dire deux mots à Troy Moretti-Sincker. D'un pas résolu, il se dirigea vers son ex-petit ami. Un lent sourire séducteur s'épanouit sur la binette de ce dernier. Clayton lui mit, carrément, la main au postérieur. 

- Je me demandais quand tu allais mordre à l'hameçon...le taquina-t-il en se frottant langoureusement. 

- Nous avons besoin d'un lieu tranquille !

- Je suis venu à pied. 

- Parfait. Je t'accompagne. 

- Tu as bu. Je conduis, largua Troy en quémandant les clés d'un geste théâtrale. 

    Il lui tendit le trousseau avant de prendre son bras. Il le guida vers la sortie. Clayton marchait vite. Ses foulées étaient plus vastes que celles de Troy. Il devait pratiquement courir pour le rattraper. Dès qu'ils furent près du véhicule, ils s'engouffrèrent à l'intérieur. Clayton attendit que Troy soit installé pour l'embrasser avec passion. 

- Pour qui dansais-tu ? gronda Clayton pendant que Troy enfouissait ses doigts dans sa crinière d'ébène. 

- Toi, lui répondit-il, sincèrement. 

- Tu ne répondais plus à mes appels...

- Je ne voulais pas dire des trucs que je ne pensais pas. 

- Tu veux que nous nous remettions ensemble ?

- Non. 

     Clayton dissimula sa déception du mieux qu'il put. Il comprenait parfaitement. 

      J'ai déçu Troy en me mêlant de choses que je n'aurais pas dû. Maintenant, il est trop tard pour faire marche arrière. 

- Alors que veux-tu?

- Toi.(Clayton le fixa, interloqué.) Je ne comprends pas d'ailleurs. Seulement, je le ressens à l'intérieur de moi. Tu es comme une drogue. Une addiction dont je ne peux me défaire peu importe comment je m'y prends. Je ne veux plus lutter, chuchota Troy, mélancolique. 

- Que veux-tu de moi ? S'enquit Clayton en le scrutant.

- Redevenons amants, suggéra Troy, simplement. 

- Et ta confiance perdue...

- Le temps la ramènera. 

- C'est un terrain glissant, Troy, le prévint Clayton, soucieux. Nous risquons de nous empêtrer dans un truc dont nous ne pourrons nous déprendre, rajouta-t-il en lui caressant la joue. 

     Troy se blottit contre lui comme un chat conquis. 

- Je n'ai pas envie de me « déprendre de toi », le rassura-t-il avant de s'écarter pour démarrer. 

     Il s'engagea dans la ruelle. Clayton appuya sa tête sur le siège. Il s'endormit. Troy conduisit prudemment. Il jeta un bref coup d'oeil à Clayton. Ensuite, il se concentra sur la route. 

Je suis enfin en paix avec moi-même. 

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