Obsession Et Rédemption

14 : Evna - Retour au foyer

4 octobre

Chaque quatre du mois, nous avons l'autorisation de retourner chez nous, le temps d'une journée. Nous arrivâmes finalement à Berk. Pendant tout le trajet, rien n'avait été dit. En fait, rien n'avait été dit depuis une semaine. Delya était restée enfermée dans sa chambre, moi, je passais mon temps avec Elijah.

Jace avait disparu depuis, pourtant nul ne s'inquiétait. Il devait être en mission pour la couronne.

À l'Académie, je restais avec Elijah, les filles ensemble. Le soir, je parlais souvent avec Desi, mais il n'y avait plus rien entre Delya et moi.

Dur à dire quand je me dis qu'au début du moins, nous étions trois sœurs inséparables.

- Mes sœurs chéries ! s'exclama Luncan en arrivant à notre hauteur.

Il nous enlace d'un geste fraternel. Il nous prend les mains chacune notre tour, avant de s'arrêter à Delya.

- Qu'est-ce que... hésite-t-il.

- Ce n'est rien. Longue histoire, répond Delya.

J'hésite sur sa réponse, je pensais qu'elle hurlerait sur tous les toits ce qu'il s'était passé. Après tout, Delya et Desideria ont ce point commun : elles veulent être au centre de l'attention.

- Tu es sûre que tu ne vas pas en parler...?

- Oui, ne t'en fait pas. Ce n'est rien, juste le karma d'actions que j'ai commises.

Ça, je ne te le fais pas dire.

- Père a fait du ragoût, vous venez ?

- Oh oui ! Que j'ai hâte mon frère ! s'exclame Desideria en le suivant.

Je restai un peu en retrait.

- Tu viens ? demanda Delya.

- Qu'est-ce qu'il te prend toi ? tranchai-je.

- De quoi parles-tu ?

- Tu n'es pas du genre à garde ça pour toi. Surtout à te blâmer.

- Mais pour le coup, c'est la vérité, Evna. J'ai été hypocrite envers toi, et j'ai osé mentir devant la Reine Suprême,  j'ai eu tout ce que je méritais.

C'était étrange, elle n'était jamais aussi honnête. Sa manière d'être me fit penser à une situation, et je savais que c'était possible. Delya s'était retrouvée au centre de l'attention, et moi, j'avais failli être tuée.

J'attrapai son poignet, avant de l'entraîner dans la maison.

- Evna, Delya ! s'exclama joyeusement mon père.

Or, je n'étais pas d'humeur à accueillir sa réjouissance.

- Evna, que se passe-t-il ? demanda Desideria inquiète.

- Je dois vérifier un truc, répondis-je.

- Mais j'ai faim, répondit Delya.

- Oh tais-toi.

Je l'entraînai dans ma chambre. J'entendis Desideria s'excuser, avant de nous suivre.

- Qu'est-ce que tu fais, Evna ? demanda Desi.

- Déshabille-toi, Delya, ordonnai-je alors.

- Quoi ? Pourquoi ? s'étonna-t-elle.

Desideria ferma la porte, tandis que je fermai les rideaux, et récupérai mes bouquins.

- Parce que je crois qu'on t'a agressé lors du bal.

- Hein ?

- Qui pourrait agresser des mortels ? ricana Desideria. Nous sommes faibles, il n'y a pas de challenge.