34 - Sommeil

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19 novembre X412 | 2:04

Toujours ce même cauchemar. Ce même endroit froid et sombre. Mais cette fois, tout semblait différent. Parce que cette fois, je me sentais puissante. Je me concentrais sur mon pouvoir, afin de voir les alentours. Mais j'étais littéralement dans le néant, dans le vide.

— Bon, soufflai-je. Ça commence à m'énerver, ces cauchemars !

— Si la vie n'avait pas quelques épines, elle serait si parfaite que s'en aurait été ennuyante, non ? résonna une voix.

Un garçon se dessina alors devant moi ; le garçon du Premier Bal, qui se trouvait dans le labyrinthe. Il regarda autour de nous, sceptique. Puis, il claqua des doigts et, autour de nous, se dressèrent des paysages merveilleux. Plusieurs êtres se trouvaient là, mais je ne parvenais pas à identifier leurs origines. Les plantes rayonnaient, de même que ces êtres. Il y avait également cet arbre gigantesque, et je parvenais à voir une sphère lumineuse en sa cîme. Comme à Nibel, mais en plus vivant.

— Sais-tu où nous nous trouvons ? me demanda-t-il.

— Hmm, non, avouai-je.

— Mauvaises réponse. Tu sais où nous sommes, mais, tu ne sais pas quand !

— Nous sommes à Nibel...?

— En son centre, oui. Nibel était une nation très vivante, comme tu peux le constater. De ton temps, le cœur du Grand Arbre n'éclaire plus, et Nibel a sombré dans le chaos.

— Si nous sommes dans le passé, ne pourrions-nous pas les prévenir ?

— Et risquer de causer une plus grande catastrophe ? Chaque chose arrive pour une bonne raison, aussi cruelle soit-elle. Nous sommes en IX412. Le treize avril, précisément.

— C'est le rêve le plus étrange que je n'ai jamais fait... soufflai-je, face au ridicule de notre conversation.

— Les rêves ont plusieurs vertues. Souvent, ils sont le fruit d'une large imagination, ou ils peuvent être un aperçu du futur, mais jamais du passé.

— Tu veux dire que ce n'est pas un rêve ?

— Oui. Tout est réel.

Mais bien sûr...

Comprenant sans doute ma réticence, il m'aggripa le poignet, et m'entraîner à sa suite.

— Mais, où m'emmènes-tu ?

— Te prouver que je ne mens pas, affirme-t-il.

Il m'entraîna dans Nibel. Ce n'était pas très moderne, tout au contraire. On aurait dit une civilisation naturelle de A à Z. Il se dirigea vers une femme. Elle avait de long cheveux bouclés, teintés d'une couleur rose bonbon. Plusieurs symboles s'illumibaient sur son corps, comme l'alphabet de la lumière. Ses yeux brillaient d'un éclat semblable au soleil, comme ses tatouages. Je remarquai qu'elle aidait un chat aveugle à se repérer. Trop gentil.

— Excusez-moi ? interpella le garçon.

La fille se tourna vers nous, ses yeux avaient pris une teinte bleue tel un saphir brut, incrusté de poussière qui donnait des nuances grisâtres dans ce bleu éclatant.

— Oui ?

— Pourrais-je savoir votre nom ?

— Euh... Lilith, pourquoi ?

Quoi ?

— C'est un très beau nom. Dites-moi, il reste un dernier Sélectionné, non ?

— Oui, Nathaniel Swan, hésita-t-elle.

Obsession Et RédemptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant