16 : Evna - Invisibles

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L'aube ne donnait pas encore de lumière sur le royaume. Pourtant, j'étais réveillée. Jace m'avait autorisé à prendre son cheval : Astrion. Un cheval noir, majestueux et rapide.

Je mis en selle l'étalon, avant de partir. Le vent venait fouetter mon visage à mesure que la vitesse augmentait.

Après un moment de liberté, de plénitude, j'arrivai à Ismir.

J'attachai Astrion, équipai l'épée, avant de chercher Pégase. Je restai sur mes gardes, cet endroit étant un poil flippant.

Soudainement, je ressentis un souffle dans mon coup, mais avant que je n'eus le temps de faire quoi que ce soit, je sentis une lame m'écorcher le bras. Je dégainai mon épée dans la seconde d'après.

- Tes réflexes sont trop lents. J'aurai déjà eu le temps de te tuer, déclara Pégase.

- Je n'ai pas grandi en me battant, répondis-je. Je ne me suis jamais battu.

- Ça va changer. Et rapidement. Tu sais manier une arme spéciale ?

- Un arc.

- Bien. L'arme que tu maîtrises le plus sera ton arme de secours. Le principal quand tu as des ennemis, c'est de cacher tes talents. Il faut qu'ils croient, une fois que tu es à genoux, qu'ils t'ont battu. Ne les laisse jamais connaître ta prochaine attaque.

Soudainement, je sentis des mains m'emprisonner.

- Même si tu fais face à ton ennemi, reste toujours sur tes gardes. Tu découvriras que, rapidement, un 1V1 peut se transformer en 1V2, continua Pégase. Voici Vipère. Il t'enseignera la discrétion. Et voici Viva. Elle t'enseignera comment fuir. Je m'occuperai de t'enseigner le combat à l'épée. Soit toujours prête, parfois, nous viendrons t'arracher de ton lit. Et au sens littéral.

Vipère me relâcha, avant de se mettre à côté de Pégase. Viva la suivit.

- Vous avez le droit de venir à Calyrus ? m'étonnai-je.

- Nous n'avons pas besoin d'autorisation. Nous sommes des Invisibles. Si nous voulons quelque chose, nous l'avons, déclara Vipère.

- Vraiment ?

- Travaille bien, et tu auras tout ce que tu veux.

J'acquiesce.

- Alors, on commence ? hasarda Viva.

////

J'étais épuisée. Tout mon corps me brûlait. Je saisis l'épée, mais celle-ci me semblait lourde. Je me rappelais des enseignements de Pégase.

Habitues-toi au poids de ton épée.

- Un, tonna la voix de Pégase.

Un : la lame inclinée devant moi, protégeant mon corps.

Je m'exécutai.

- Deux.

Deux : le pommeau en l'air, comme si la lame était une corne qui sortait de mon front.

Je m'exécutai.

- Trois.

Trois : à hauteur de hanche, puis exagérément abaissée, provoquant un leurre.

Je m'exécutai.

- Quatre.

Quatre : de nouveau en l'air, à hauteur d'épaule.

Je m'exécutai.

- Un.

Encore.

- Deux.

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