Chapitre 61

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Jour 75 : le soir

L'absence de mon père ne m'enchante guerre, car j'aimerais savoir au plus vite si je peux décamper de la maison pour ce week-end.

Je le harcèle donc de message afin d'en savoir plus sur son retard, mais le seul message qu'il m'envoie ne m'aide pas beaucoup. Je décide donc de l'appeler pour avoir la réponse à ma question.

- Heavan ? Je t'ai dit que j'étais en réunion.

- J'avais juste une question, si tu pouvais me répondre c'est... Urgent, décidé-je de dire afin de le forcer à m'écouter.

Le soupire qui pousse au bout du fil me prouve bel et bien que je le dérange, mais il a aussi une vie en dehors du travail, et il faut qu'il s'en rappel, car il était bien content que je quitte maman pour venir vivre avec lui dans son pays. Il me doit bien ça.

- J'ai... On m'a invité à un anniversaire ce week-end et je me demandais si je pouvais m'y rendre, je demande d'un trait.

- Tout le week-end ? s'insurge-t-il.

- C'est une grande fête et on sera entre fille tu sais.

- Mmh... Je ne sais pas trop. Ça fait beaucoup pour un anniversaire.

- Ma copine fête ses dix-huit ans, j'insisté-je, sachant qu'il attend impatiemment ce moment pour me préparer une journée inoubliable.

Je joue sur les sentiments, mais je n'ai pas le choix, si je ne fais pas ça, autant qu'il m'emprisonne à la maison, car c'est tout comme avec lui.

- S'il te plaît, j'arrive tout juste à m'intégrer, ces deux jours pourraient énormément m'aider.

Un énième soupire m'arrive aux oreilles, alors je prie intérieurement pour que sa réponse soit favorable. Ce sera la première fois pour moi que je lui mens, et curieusement, je ne culpabilise pas le moins du monde, au contraire, je me sens vivre, mais dans l'interdit.

- Bon, vas-y. Mais fait très attention, tu m'entends ?

- Comme toujours, papa. Tu me connais.

- Mouai... Il faut que je te laisse, surtout tiens moi au courant, ok ?

- Promis !

Ça c'est fait ! J'ai enfin réussi à persuader mon père de me laisser tout un week-end loin de la maison. Je suis contente, mais je commence à être angoissée rien qu'à l'idée de me retrouver tout ce temps seule avec Louis.

Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir faire et se dire ? En réalité, si je réfléchis bien, je ne le connais pas encore vraiment. Je sais qu'il se cache derrière des attitudes de mauvais garçon. Sa facilité à se renfermer dès que nous parlons d'un sujet sensible me met la puce à l'oreille.

J'ai de réel problème dans ma vie, mais je ne suis pas la seule. Je sens qu'il ne montre pas tout, qu'il ne montre pas le vrai Louis. Il préfère garder cette facette qu'il présente à tout le monde et qui plaît sûrement à tous ces gens pour, au fond, sûrement ce sentir mieux et accepté. En fin de compte, il n'est pas plus aidé que moi dans son quotidien, sauf qu'il le cache extrêmement bien et beaucoup mieux que moi.

Avant de le prévenir que mon père a accepté de me laisser partir, je prépare des vêtements et tout ce qui me parait nécessaire dans un sac à dos. J'ai un énorme stress qui emplie mon estomac, mon coeur bat à tout rompre et je commence à envisager de rester chez moi, de lui inventer une excuse afin de ne pas aller chez lui. Or, ce serait malsain de ma part de faire ce que j'aimerais pas que l'on me fasse. Après tout, Louis est l'une des seules personne qui m'épaule au lycée et même en dehors.

Je chasse alors ces idées noires de ma tête et décide de lui envoyer un texto afin de lui dire que c'est d'accord pour ce week-end, comme ça je n'aurais plus le choix et je ne pourrais plus faire machine arrière. Parfois il faut se motiver comme on peut, et cette fois j'ai trouvé la parade.

J'espère seulement que je ne fais pas une erreur en acceptant son invitation.

- J'arrive !

Ça va être l'occasion d'apprendre à le connaître davantage.

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