Chapitre 69

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Jour 77 : la nuit

Je n'arrive pas à trouver le sommeil, j'ai beau essayer, je tourne de gauche à droite afin de chercher la position idéale qui m'aiderait à dormir, en vain. 

Les paroles de Louis ne cessent de se répéter dans ma tête, j'aimerais pouvoir les effacer, mais mes pensées les remettent toujours en première ligne.

Après m'avoir enlacé, face à mon air impassible, il s'est esquivé dans sa chambre. J'ai la sensation de gâcher ce week-end et pourtant, je n'en suis pas la coupable. C'est dingue comme j'en arrive toujours au même stade, celui de m'auto-flageller alors que ce n'est pas de ma faute.

Je ne sais pas ce qui pourrait réussir à faire l'impasse sur ce moment-là, toutefois, je souhaiterais au plus vite le jeter aux ordures. Si c'était aussi facile, je serais sûrement aux côtés de Louis à l'instant même. Peut-être faudrait-il que je me jette à l'eau tout en risquant de me brûler les ailes.

N'ayant pas envie de continuer à cogiter ainsi toute la nuit durant, je me lève avec une détermination venue de je ne sais d'où. Jamais je n'aurais pensé oser faire l'acte que je compte effectuer, mais il en va de ma future migraine, celle que je tente d'éviter à cause de mes angoisses.

Devant sa porte, mes mains tremblotent. Je suis debout, hésitante face à cet obstacle qui nous sépare. J'ai encore le temps de faire demi-tour et c'est ce que je fais. Seulement, au même moment, alors que j'arrive à la moitié du couloir, la porte de sa chambre s'ouvre en émettant un grincement horripilant pour mes oreilles. Tétanisée, je n'arrive plus à faire le moindre pas.

C'est étrange, mais je sais qu'il est là, derrière moi, et pourtant, il ne prend pas la parole, il se contente de garder le silence et de m'épier. Sa présence fait battre mon cœur à tel point que j'ai l'impression qu'il va sortir de ma poitrine. Quand va-t-il se décider à parler ? D'un autre côté, je suis anxieuse, je crains le comportement qu'il pourrait avoir par ma faute.

– Heavan ?

Au son de sa voix, ma peau réagit instantanément, frissonnant de toute part. Je n'ai pourtant pas froid, mais ce son mélodieux prononçant mon prénom me fait à chaque fois frémir. Comment arrive-t-il à faire ça ?

Lentement, je me retourne, les yeux baissés. Comment pourrais-je le regarder alors que j'ai honte de l'avoir giflé ?

– Tu vas bien ?

Il n'a donc aucune rancœur alors que j'ai été ignoble avec lui ? Je l'ai frappé, je l'ai repoussé, je l'ai ignoré et maintenant, il me demande si je vais bien ?

J'acquiesce alors que je sais pertinemment qu'il ne verra rien dans ce couloir assombri par la nuit. Ses pas se rapprochent de moi, mais je reste les pieds enracinés. Que cherche-t-il ?

Deux mains se posent alors sur mes épaules nues, ayant retiré mon haut polaire un peu plus tôt et ne portant à présent qu'un léger débardeur.

– Tu es frigorifiée...

La peine est plus forte que la colère que je tente de démontrer depuis plusieurs heures maintenant. Telle une enfant au bord de l'implosion, je m'écroule dans ses bras. Malgré le chagrin de lui avoir fait autant de mal que son père, il enroule ses bras autour de mon corps frêle. 

Sans mot dire, nous restons enlacés, moi lâchant des larmes, lui caressant mon dos avec une douceur insoupçonnée. C'est moi qui devrais le réconforter, moi qui devrais m'excuser, au lieu de ça, c'est l'inverse.

– Viens te réchauffer, chuchote ce dernier à mon oreille.

Peu importe où il m'emmène, je le suis. Tout ce qui compte pour moi, c'est sa présence réconfortante et analgésique.

Il m'aide à m'installer et me couvre d'une couette moelleuse qui sent bon la lavande.

Sentant mon corps se réchauffer petit à petit, je me détends enfin et mon esprit semble s'apaiser. À mes côtés, le matelas s'affaisse alors que Louis s'allonge. Normalement, je me serais senti mal à l'aise de cette proximité et surtout dans une telle pièce, mais là, je n'ai qu'une envie, me blottir contre lui et c'est ce que je fais.

Mon cœur a retrouvé un battement régulier et mes pensées coupables se sont envolées.

En fin de compte, je n'avais pas besoin de ses excuses, j'avais juste besoin de lui. 

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