Chapitre 2

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"-Non, maman. Elle s'excuse, elle ne peut pas venir.
-...
-Peut-être parce qu'elle a une famille, elle aussi !
-...
-Oui maman, je t'aime aussi."

Il soupire et se laisse tomber sur sa chaise. Nos yeux ce trouvent, mes yeux sont plissés et il me lance un sourire narquois, limite amusé.

-Qui ça elle ?
-Et oui ! Tu ne sais pas tout.

Je pouffe de rire.

-C'est si drôle de pensais que quelqu'un puisse tenir à moi ?
-Nina ?

Ces yeux s'ouvrent en grand , secouent vivement la tête.

-Eleonor ?
-Non.
-Charlene ?
-Non.
-Bernadeth ?!
-Non ! Tu es dégoutante ! Tu ne connais pas toute la vie.

Je hausse les épaules, c'est vrai que je ne sais pas ce qu'il fait pendant son temps libre. Ça ne regarde que lui. Même s'il n'a pas énormément de temps libre. Mais il est mon seul... Ami ? En plus d'être mon patron. Et j'ai pris l'habitude de tout savoir sur lui. Je n'ai jamais eu d'appel d'une femme cherchent à savoir pourquoi il n'est pas rentré à minuit passer.

-Cassie ?!
-Non !

Je grogne m'enfoncent dans mon siège. Je dois savoir. J'ai besoin de savoir.

-Théo ?
-Ce n'est pas une homme. Et toi ?

Je fais semblant de me mettre un doigt de la bouche pour imité un vomissement. Ce qui le fait sourire. Quelque chose passe soudainement dans ces yeux. Comme si il venait d'avoir l'idée du siècle.

"-Viens avec moi.
-Ou allons nous ? Je demande en mettant déjà mon manteau.
-Feter Noël en Normandie.

Je suis debout, manteau mit, prête à partir.

-Pardon ?
-Viens fêter Noël avec moi.
-Je te suivrais au bout du monde Siméon. Mais sûrement pas pour aller fêter Noël avec ta famille. Qui sois disant passent son des inconnus pour moi.
-Qu'est ce que tu as contre Noël ? Je suis sûr qu'un peu de féérie et de bonnes nourritures te plairaient !
-Plutôt crever.
-Ambre.
-J'ai dit non.

Il connaît mon timbre de voix, pas de négociation possible. Je hais Noël. J'enlève mon manteau comme une idiote. Je suis littéralement prête à le suivre jusqu'au bout du monde mais pas pour cela. Je me met au travail le moral dans les chaussettes. Cette fête me rappelle trop de mauvais souvenirs. Mon téléphone vibre.

___
De : Maman
A: Ambre
Si tu ne réponds pas, c'est nous qui allons venir à toi. Tu ne peux pas nous ignorer toute ta vie ! Je suis ta mère !
___

Mon souffle se coupe et mon cœur loupe plusieurs battements, mes mains sont moites et j'ai soudainement du mal à respirer. Ils ne peuvent pas venir. C'est impossible. Impossible. Je fais voler mon siège puis sort à toute vitesse du bureau pour prendre l'escalier de secours qui mène au toit.

Il me faut de l'air !

Mes mains tremblantes s'accroche à la rambarde froide. J'essaie de reprendre une respiration normale,  bercé par la pollution et les bruits de klaxons.

Foutus parisiens.
Foutu monde.
Foutu existence.

J'entend la porte s'ouvrir derière moi. Je n'ai jamais fais de crise d'angoisse devant lui. Ces pieds s'avancent jusqu'à moi, son postérieur vient prendre appuie sur le métal, il grimasse légèrement à cause du froid avant de planter ces yeux vert dans les miens, mettent ces mains dans ces poches. Cherchent à comprendre cette faiblesse qui n'a jamais vu auparavant.

"-C'etait qui ?

D'un son à peine auditif, je lui avoue que c'est ma mère, le faisant froncer des sourcils. Si il y a bien un sujet que j'évite à tout prix, c'est bien celui ci.

-Tu m'avais dis ne pas avoir de famille...
-Le fait qu'elle met mise au monde ne veux pas dire qu'elle est ma famille.

Sa main ce lève sûrement pas automatisme pour vouloir me réconforter mais elle retombe. Il sait que je déteste être touché. Et le mot est faible.

-Elle et ce qu'il me sers de beau-père veulent venir pour Noël vue que je ne réponds pas à leur sollicitation pour venir les voir.
-C'est si difficile pour toi de les supporter ?
-Tu n'imagine même pas... Je lui avoue en baissant les yeux.
-Alors tu es coincé avec moi ! Je vais te montrer ce qui est une vrai famille !
-Non Siméon.
-Que tu le veuilles ou pas Ambre, tu es plus qu'une simple employé. Alors prépare ton plus chaud manteau et ton plus beau bonnet car ça caille en Normandie !

J'ai envie de le serrer dans mes bras. C'est le seul qui me montre une si grande affection depuis tant d'années...Depuis toujours en fait. D'un geste qui le surprend, je fonce dans ces bras. Peut être un peu trop brutalement. Je n'ai pas l'habitude des démonstrations d'affections. Ces bras aller ce refermer contre moi mais je l'ai déjà lâché et fais quelques pas en arrière.

-Rentre chez toi Ambre. Va te reposer.
-Je suis apte à travailler.
-Va donc faire du shopping alors , car je ne pense pas que deux pulls et ton simple manteau vont te protéger du froid glacial de Normandie.
-Ne t'inquiète pas pour moi va, je suis assez grande pour me débrouiller."

Je lui fais mon plus beau sourire moqueur auquel il me répond par un sourire tendre comme il a l'habitude de le faire.
Siméon est le genre de type autoritaire mais très doux et bienveillant à la fois. Je l'abandonne pour retrouver la chaleur des bureaux pour me noyer comme je le fais toujours dans mon travail. Je crois que mon travaille m'a aidée à ne pas tomber dans une dépression profonde. Ce n'est pas légal mais mis à part les deux semaines de Noël-Nouvel An ça fait maintenant cinq ans que ni lui ni moi n'avons pris de vacances. Alors que je suis en contrat indéterminée. Même si j'aimerais ne pas avoir de vacances du tout, qu'il me donne du travail jusqu'à endormissement. Le brun entre dans le bureau et claque un dossier sur mon bureau. Il sait ce que j'ai besoin. Je le remercie du regard et me plonge dans le dossier. Avec beaucoup de calculs à faire. Pile poile ce qu'il me faut. Il a du aller le chercher au service comptabilité.

Largue moi avant Noël ! (Prochain)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant