"-Les lutines ne sont jamais aigries. Sourit. Tu vas faire peur aux gosses.
Je pivote mon corps vers mon patron, toujours les bras croisés, je lui montre mon majeur alors que nos grelots résonnent dans l'entrée de l'hôpital. Son grand-père est costumé de rouge avec une grosse barbe, un bonnet rouge pour faire le père noël. Je dois avouer que celà lui va bien. Sa femme est déguisée en mère Noël, je la soupçonne d'avoir fait une permanente juste pour l'occasion.
Même le bébé à son costume ! Quel charment tableau de famille. J'ai presque envie de vomir.Voir mon patron dans cet accoutrement est drôle, j'ai réussi à le prendre en photo et je m'en servirais sûrement comme chantage pour ma prochaine augmentation. Je suis sûr que les groupies sur Instagram vont adorés même si je dois me créer un réseau social pour le faire chanter, je le faisais avec plaisir. J'ai une vengeance à mettre en place.
"-Toi, tu as une mauvaise idée en tête."
Je lui envoie un sourire en coin, les yeux brillants de malices.
Peut-être pas besoin d'une augmentation finalement. Juste poster cette photo sur le net pour le plaisir.
Pendant que les personnes les plus âgées discutes avec l'accueil du service pédiatrie et le direct de l'hôpital, j'appelle Siméon lui indiquent que je souhaite prendre une photo via le grand miroir. Il est surpris mais accepte ma proposition de souvenir. Je veux une photo net et qu'on remarque bien qu'il est plus que consentant. Me ridiculiser ne me dérange pas. Les mains dans les poches de son pantalon vert il sourit de toutes ses dents, le pompom tombe sur le côté. Gabin son frère s'incruste montrent toutes ses dents aussi, sa longue chevelure tombe sur ses épaules, un main levée avec son index et son majeur. Je ne peux m'empêcher de sourire en coin."-Les enfants, on y vas ! La bonne humeur !
Claire montre ses pouces toute sourire. L'odeur de désinfectant et d'alcool est horrible !
Nous arrivons très vite dans une grande pièce, les enfants crits de joies, heureux de nous voir. Sauf que moi je me prends une claque monumentale en plein visage. Des enfants en fauteuils roulants, un membre en moins, sans cheveux, reliés à des machines sont regroupés devant moi. J'ai du mal a respirer, j'ai mal au coeur.
"-Ca me fait toujours aussi mal au cœur après toutes ces années. On ne peux pas s'habituer à cet vision...
La grand-mère Carole, m'envoi un sourire triste. Je n'arrive même pas à lui rendre. Des petits bras s'accrochent à mes jambes me faisant baisser la tête.
Je vais pleurer.
Je suis beaucoup plus sensible que je ne le pense. J'attrape ce marmot qui doit avoir 3/4 ans et le hisse sur ma hanche.-J'ai étais très sage !
-Ah oui ?
-Oui, j'ai pris tout mes médicaments !Ok, je pleure.
Mon boss me sauve attrapant ce petit hêtre et je file d'un pas rapide dans un pièce au hasard. J'essaye de reprendre une respiration calme, accroupi dans un coin. Comment la vie peut être aussi cruelle envers des enfants ?-C'est dur hein.
Je ne l'avais même pas entendu rentrer. Enimie prend place à côté de moi. C'est fou comme la fratrie ce ressemble. Leurs parents ont fais des photocopies.
-Je ne penserais pas que ça me bouleverserai autant...
-Je viens ici depuis que j'ai 16 ans, ça fait toujours aussi mal. Je m'étais très attaché à une gamine à l'époque, je la voyais tous les ans. Elle respirait la joie de vivre, elle était presque sortie d'affaires après 5 ans de combat. Quand je suis revenu l'année suivante, elle n'était plus là...
-Elle est guéri ?
-Non , elle est morte. Elle avait 9 ans, elle n'a connu que la maladie, ces couleurs froides. Elle n'a été à l'école pas plus d'un mois d'affilée, n'a jamais était à la piscine. Elle a vu des enfants dépérirs, des parents pleurer et des soignants abbattues toute sa petite vie. Pour honorer sa courte vie, j'ai appelé ma fille comme elle. Lola. Ça me rappelle chaque instant que tout peu basculer. Mais on vas bien nous alors on est là pour remettre un putain de sourire sur leurs visages ! Tu lève tes fesses, tu montre toutes tes tes dents et tu leur dis qu'ils sont courageux et ...
-Astucieux."Elle me sourit quand je la coupe et que nos voix s'entremêlent pour prononcer "Ambitieux". Son frère le dit tout le temps quand il stresse "Je suis courageux, astucieux, Ambitieux". La brune aux yeux verts se lève puis me tend la main. J'hésite un instant et m'aide de sa main pour me relever. Ses bras me serrent. Je me fige. Mon coeur se réchauffe. C'est une manie dans cette famille ? Je referme doucement mes bras dans son dos.
Son bras enlace le mien, on se sourit avant d'affronter la horde de gnomes malades survoltés.
Je crois que j'ai fait plus de câlins aujourd'hui que durant mes 25 années de vies. Et le pire, c'est que celà ne me rebute pas, bien au contraire. J'ai envie de les serrés si fort contre moi. Limite de tous les ramener chez moi.
Ils explosent de joies quand le père noël leurs offrent un cadeau chacun. Une poupée par si, des Legos par là. Parce qu'ils sont courageux ils ont le droit à un cadeau avant tout le monde. Un goûté est servi avant que mère noël ne propose de lire un livre.
"-Bebe chouette à un rêve, savez-vous lesquels ?
-Etre astronote ?!
-Mais non ! Il veux être chanteur !
-Une princesse !
-Loin de là, les enfants. Il veut être chevalier.Je l'écoute intensivement raconter son histoire. Les chevaliers disparaissent un par un alors bébé chouette fini par être admis à l'école des chevaliers. Mais il est bien trop petit, pas assez costaud pour porter une arme ou un bouclier et surtout il s'endort en pleine journée. Mais à la surprise générale il réussit et il nommé chevalier de la garde de nuit. La plupart du temps il est seul à veiller car les autres s'endorment. Et par une nuit très sombre et très très silencieuse, il entendit un bruit. Les enfants sont tous effrayés quand le père noël fait soudainement de grands gestes imitent un dragon qui vole.
"-Qui es tu ? Demande la grand-mère d'un petite voix, imitant un chouette effrayé.
-Je suis un dragon affamé !
-Chouette avait très peur. Raconte la grand mère. Mais comme il était un vrai chevalier à présent et que les chevaliers sont courageux, il gonfla son plumage et dit : Je suis chouette ! Chevalier de la garde de nuit !
-Tu n'as pas l'air d'un chevalier ! Réplique son mari avec une grosse voix. Tu ressembles à un bon cassé croûte.
-Chouette tremblait de toutes ces plumes. Repris sa femme. Mais comme il est un vrai chevalier et que les chevaliers sont astucieux, il dit : Voyons, je ferais un casse croûte bien trop petit ! Avalé en même pas une bouché !
-Une bouché le suffirait.
-Je suis plein de plumes et de duvets. Un grand dragon comme toi mérite mieux. Quelque chose de plus goûteux, de plus nourrissant ! Que dirais-tu.... D'une pizza ?!Les enfants exclate de rire et je ne peux m'empêcher d'envoyer un sourire à Siméon qui a fait de même.
Je sais maintenant d'où il tient le " Je suis courageux, astucieux et ambitieux". L'histoire du couple se finit bien, plus aucun chevalier ne disparaît et ils font une grande soirée pizza avec le dragon et ses bébés.(Extrait de chevalier Chouette par Christopher Denise)
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Largue moi avant Noël ! (Prochain)
RomanceAmbre à toujours était seule pour se protéger, elle ne vit que pour son travail et les pizzas. Elle est secrétaire personnelle de Siméon Justir, PDG d'une grande chaîne de restaurants. il aime être seul mais pas pour se protéger. Lui aussi à un secr...