Attention ce livre est destiné à un public averti. Il contient des scènes de violence, de torture, de sexe et parfois de récits de viols passés. Certaines d'entre elles, peuvent heurter la sensibilité. Je suis responsable de tout ce que j'écris même si je ne le cautionne pas. Ceci est une fiction et doit être perçue comme cela. Toute reproduction est interdite même partiellement. Toute ressemblance avec des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite. Je vous laisse passer un bon moment.
Quelle soirée ennuyeuse, je viens de participer à un nouveau speed dating. On ne peut pas dire que j'ai dégoté le gros lot. Je suis tombée sur des mecs qui n'en avaient qu'après ma plastique. Ils avaient le regard plus souvent plongé, dans mon décolleté plutôt que dans mes yeux. La prochaine fois, je mets un col roulé. Je ne cherche pas à me caser à tout prix mais ma vie de célibat me pèse. Vivre chez papa, maman, ça va un temps mais à vingt-quatre ans, j'aspire à pouvoir me poser dans les bras d'un homme. Pourquoi ne pas prendre d'appartement me diriez-vous ? Tout simplement parce que je n'aime pas la solitude et puis soyons clair, les petits plats de ma maman sont meilleurs que ceux que je pourrais faire. Elle a beau me dire que je suis douée, je pense qu'elle n'est pas bonne juge. J'ai fait bruler par deux fois des lasagnes car je papotais au téléphone avec mon rencart d'un soir. Résultat, maman a dû tout refaire. Bref, j'ai eu cette invitation de dernière minute et même si au départ, j'avais décliné cette sortie, ma mère m'a persuadée d'y aller.
Je regagne donc la maison familiale vers une heure du matin, le dos vouté par une soirée encore de pacotille. Lorsque je m'approche du portail, je suis surprise de le voir entrouvert. Je suis sûre de l'avoir fermé en partant. Mon père est très à cheval sur la sécurité, il est policier à la brigade de protection des familles, la BPF, ex-brigade de protection des mineurs. Son rôle est d'enquêter sur les infractions dont sont victimes les enfants comme viols, agressions sexuelles, mauvais traitements, violences, proxénétisme, pédophilie et j'en passe. Sa brigade se divise en plusieurs groupes. Les groupes qui sont chargés des affaires dites intrafamiliales, les groupes s'occupant des affaires extrafamiliales et deux groupes spécialisés. Il fait partie des derniers, il traque les enfoirés qui enlèvent des enfants aux familles pour les prostituer.
Je pénètre donc dans l'allée centrale me rapprochant de la porte d'entrée. La lumière est encore allumée, chose inhabituelle. Mon frère et ma mère devraient déjà dormir, mon père travaillant de nuit, il ne rentrera qu'à quatre heures du matin. Plus je m'approche, plus l'angoisse me saisit, des frissons me parcourent tout le corps. La porte est entrebâillée. Je me pose sur le côté de cette dernière puis de ma main droite, pousse légèrement le battant. Tout est calme, trop calme. Au moment où je vais pénétrer dans le couloir, un chat noir me passe entre les jambes, miaulant comme si on lui avait marché sur la queue. On peut dire qu'il m'a fait sursauter de frayeur, je le regarde disparaitre par le portail puis reporte mes yeux vers le couloir. Ce que je vois me remplit d'effroi. Là, sur le carrelage crème de l'entrée, les traces de pattes du chat, traces qui sont de couleur rouges. Une boule se forme au fond de ma gorge, je commence à progresser le long de ce corridor, à pas feutrés, écoutant le moindre bruit qui pourrait me faire fuir, mais je n'entends rien, rien hormis le silence.
En fait, non, il y a bien un bruit, comme un goutte à goutte, le bruit est sourd, il provient de la cuisine située sur la droite. La porte vitrée a été tirée mais il y a quand même, une légère ouverture faite par la venue du chat, ses empreintes sanglantes en sont le témoin. Je m'avance et procède de la même manière, je pose doucement ma main sur la porte pour l'ouvrir un peu plus. Rien ne bouge, je décide donc de regarder ce qu'il se passe. Un hurlement se fait entendre, c'est le mien. Là, suspendu au plafonnier, mon frère pendu par les pieds, la gorge tranchée, le sang tombant en goutte à goutte sur la table de la cuisine pour continuer sa course sur le carrelage. La table n'a pas été débarrassée, le chat en profitait pour lécher les assiettes. Je ressors aussi vite que je suis entrée, me collant contre le mur du couloir, la main sur la bouche, retenant un autre hurlement qui voudrait s'en échapper. Je me laisse glisser contre la cloison, me retrouvant assise, les genoux contre mon torse. J'essaie de reprendre pied mais c'est très compliqué. Je pense soudain à ma mère, où est-elle ? Elle est peut-être en vie et blessée quelques parts dans la maison. Si je ne peux plus rien pour mon frère, peut être pourrais-je sauver ma mère. Je me relève en vitesse, commençant à parcourir toutes les pièces du bas, je passe du salon, à la salle à manger, n'oubliant pas de regarder dans la salle d'eau et les toilettes. Même le garage y passe mais elle n'y est pas. Une seule autre solution, l'étage. Je cours dans les escaliers, toujours muette par le choc que je viens d'avoir. J'ouvre la porte de la chambre de mon frère, puis la mienne au fur et à mesure que j'arpente le palier puis me dirige vers celle de mes parents que j'ouvre sans plus de précaution, débarquant comme une furie dans cette pièce. Je suis stoppée nette au milieu de celle-ci. Là, étalé sur le lit, le corps de ma mère, elle est dévêtue, du sang est présent entre ses jambes, sa gorge a également été tranchée.
Je crie, je hurle à pleins poumons, les mains posées sur mes oreilles, tombant à genoux devant ce spectacle digne d'un film d'horreur. Je suis courbée, le corps en appui sur mes jambes repliées, me basculant d'avant en arrière.
Je reste là plusieurs minutes ou peut-être plusieurs heures. Je n'ai même pas pris la mesure du carnage qui s'est déroulé ici. Les meurtriers quels qu'ils soient, auraient très bien pu être encore dans la maison et me faire subir la même chose qu'à ma famille. Non, je n'ai pas réagi comme il l'aurait fallu, la fuite aurait été plus intelligente mais voilà, je suis pétrifiée. Mon cerveau s'est mis sur pause pendant un temps. Une main posée sur mon épaule me fait sursauter et tomber en arrière, lorsque je me retourne brusquement. J'ai devant moi, un policier qui se met à genou, à ma hauteur.
— Ella n'est pas peur, c'est moi David, l'ami de ton père.
Mon père... mon père...je regarde derrière lui, pensant le voir. Le policier le comprend.
— Il n'est pas encore arrivé, nous avons été prévenus par les voisins qui ont entendu des cris. Sais-tu ce qu'il s'est passé ici ?
Je fais non de la tête, comment pourrais-je le savoir, je n'étais pas là.
— Peux-tu me raconter ce que tu sais ?
Je hoche la tête mais les mots ne sortent pas.
— Ella vient, suis-moi, nous allons descendre au salon d'accord ?
Je hoche encore la tête, n'ayant pas l'impression d'être ici, dans ce corps, mon corps.
Il me soulève par les aisselles, mes jambes sont flageolantes. Pendant toute la descente des escaliers, il me soutient. Je jette un regard sur la gauche, vers la porte de la cuisine. Des policiers sont à l'intérieur, des flashs d'appareils photos crépitent, puis je le vois une nouvelle fois, mon frère, mon ami, la tête toujours en bas et là c'est comme si mon cerveau revenait à la vie. Je m'extrais de la main qui me maintient, me précipitant vers la cuisine, pensant prendre mon frère dans mes bras.
— Ella non ! entends je crier.
Deux policiers me bloquent le passage, m'empêchant d'aller plus loin, j'ai la main tendue vers mon frangin, voulant m'assurer que ce n'est qu'un cauchemar, qu'il ne se balance pas au bout de cette corde, mais je ne peux pas aller plus loin. Lorsque David vient me récupérer, je crie et pleure, essayant de résister, essayant de passer coûte que coûte. Je ne suis pas assez forte, il m'entraine vers le salon pour pouvoir m'installer sur le canapé, me prenant dans ses bras pour me consoler. Puis, je l'entends, la voix de mon père, appeler sa femme et ses enfants, un cri déchirant sortant de sa gorge lorsqu'il découvre, lui aussi son fils. Je pose mes mains de nouveau sur mes oreilles me balançant d'avant, en arrière, me persuadant que ce n'est juste qu'un cauchemar, que tout cela est irréel.
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Anime Perdute
General FictionOn ne pense pas toujours que le loup peut être dans la bergerie, on l'apprend à ses dépens. Fuir un loup pour tomber dans la tanière d'un autre, est-ce mon destin ? Lequel des deux me stoppera ? Lequel des deux me retirera le droit de respirer ? Fui...