Chapitre 18 Ella

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Paris, lundi deux heures du matin.

C'est le craquement que fait le parquet du palier qui me sort de mon sommeil. Je m'assieds sur mon lit, tendant l'oreille pour être sûre que ce n'est pas un de mes nombreux cauchemars qui me fait défaut. Un nouveau craquement. Non, il y a vraiment quelqu'un dans la maison. Je saute le plus silencieusement dans mes pompes. Et oui, je dors toujours habillée depuis que je suis revenue dans cette maison, mais il faut croire que de dormir d'un œil pendant ces deux derniers jours m'a été fatale, le troisième je suis tombée comme une masse et bien entendu, c'est le jour où il ne fallait pas. Je chope mon sac à dos puis me dirige vers la fenêtre, mes volets n'ont jamais été fermés quant à eux. Je l'ouvre et commence à l'enjamber lorsque la porte de ma chambre s'ouvre.

— Non ! Ne fuis pas s'il te plait !

— Alex ?

— Oui, c'est moi mais Francesco ne doit pas être bien loin derrière. Il faut que nous partions d'ici rapidement !

— Mais comment... je croyais que tu étais mort ! ... mais que fais-tu là ? ... comment m'as-tu...

— Je t'expliquerai tout, mais il faut que l'on dégage d'ici et vite !

Je retire ma jambe du rebord de la fenêtre pour réinvestir ma chambre, laisse tomber mon sac au sol. Il se précipite alors vers moi, me soulevant dans les airs.

— Bon sang que je suis heureux de te savoir en vie !

Je suis sans voix devant cette effusion soudaine, j'en reste les bras ballant alors qu'il me repose au sol. Il pose ses mains sur mes joues, m'observant de tous les côtés.

— Tu n'as rien ? Tu n'es pas blessée ?

— Non, ça va... pourquoi...

— Tant mieux ! Viens partons !

Il m'entraine vers ma porte de chambre.

— Attends !

Je lui lâche la main, récupère mon bagage où se trouve mes papiers mais également quelques souvenirs de cet endroit. Tout était prêt au cas où j'aurais dû quitter précipitamment les lieux, comme ce soir. Je reviens vers lui, ne me posant pas de question, lui saisissant la main pour qu'il m'emmène loin d'ici. Nous sortons par la porte arrière, qu'il avait réussi à crocheter. Bravo, pour la sécurité, je repasserai en deuxième semaine. Nous nous dirigeons vers sa voiture où Antonio nous attend, toujours fidèle au poste. Il n'y a pas d'autres véhicules qui l'accompagnent à ma grande surprise.

— Tu es venu seul ?

— Non avec Antonio.

— Non, je veux dire, où sont les deux autres voitures qui te protègent d'habitude.

— Penses-tu qu'il aurait été intelligent de ma part, d'arriver en fanfare, escorté par deux autres voitures ? Pour la jouer discret, cela aurait été un peu gâché.

— Mais alors où sont-ils ?

— A chaque bout de rue, ils bloquent le passage, c'est pour ça qu'il faut que l'on bouge rapidement. A cette heure-ci, il n'y a pas grand monde dans le quartier mais inutile de se faire remarquer par un concert de klaxonne. Antonio ! On décolle !

— Bien Monsieur Alex.

— Je me disais aussi, ce bon vieil Alex ne serait pas ce qu'il est, s'il n'avait pas prévu sa cavalerie.

Antonio démarre et ne tarde pas à être suivi par la voiture de queue. Nous sommes pratiquement arrivés à l'aéroport de Paris Charles de Gaulle plus de vingt minutes plus tard, mais alors que nous nous dirigeons vers le parking long durée PW, une voiture arrive à notre hauteur, tout phare éteint, Alex a juste le temps de se jeter sur moi.

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