Chapitre 6 Francesco

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Mercredi, quinze heures, quelque part dans le sud de France.

— Ça y est patron, on l'a ! La reconnaissance faciale vient de matcher.

— Où ?

— En Sicile, à Palerme, exactement !

— Quoi ! Elle est partie là-bas ? La sale petite garce, si elle croit que je ne vais pas aller la récupérer, elle se trompe ! Qu'as-tu trouvé exactement, sais-tu où elle loge ?

— Elle a été filmée à Palerme. Regardez, là ! me montre mon homme de main.

Je la vois sauter au-dessus des véhicules, fuyant quelque chose ou quelqu'un.

— Elle disparait dans une ruelle où il n'y a pas de caméras. J'ai pu hacker le système de vidéo surveillance de la ville pour faire des copies de leurs enregistrements. On la voit ressortir au petit matin et entrer dans un parc. Même chose, pas de vidéo surveillance. Elle y reste toute la journée et une partie de la nuit, puis elle réapparait vers deux heures ou trois heures du matin en direction de la rue Corso dei Mille. Puis, un peu plus d'une heure plus tard, elle regagne le parc. Elle en ressort que le lendemain, à huit heures trente mais du côté opposé. J'ai pu continuer à la suivre dans les rues à partir de ce moment-là.

— Et alors, que fait-elle ?

— En premier lieu, elle entre dans une boutique à neuf heures, pour en sortir quinze minutes plus tard, puis elle passe la porte d'un magasin de téléphonie, où elle y reste un long moment, elle part ensuite vers un distributeur bancaire, pour enfin finir par descendre dans des toilettes publiques. A partir de là, elle m'a compliqué la tâche.

— Comment ça ?

— J'ai passé une heure devant les écrans, attendant qu'elle ressorte avant de m'apercevoir qu'elle était déjà passée depuis un bon moment, mais déguisée.

— Déguisée ?

— Regardez, mieux que des mots, voici les images.

Il me montre la sortie des toilettes publiques où une blonde en ressort. Je ne vois pas où il veut en venir.

— Que dois-je voir ?

— Elle ! me dit-il en pointant son doigt sur la blonde à lunettes. Elle s'est grimée en blonde. La boutique d'où elle est sortie en premier, était une boutique d'accessoires et de déguisements.

— T'es le meilleur ! As-tu pu continuer à la suivre ?

— Oh que oui ! Elle est actuellement dans un hôtel trois étoiles, la Villa d'Ometa. Elle y est depuis un peu plus de trois heures maintenant.

— Bien, il va falloir qu'on arrive à savoir son numéro de chambre pour la prendre par surprise.

— Je l'ai déjà, me fait-il fier. J'ai eu accès à leur serveur et la seule personne enregistrée à l'heure où elle rentre dans l'hôtel est une certaine Francine Berni. Sa chambre se situe au deuxième étage, au numéro deux cent huit, elle a la vue sur mer, donc elle ne nous verra pas arriver.

— Appelle le pilote, qu'il soit prêt à décoller dans une demi-heure, donne-lui le plan de vol, pour qu'il puisse demander les autorisations avant qu'on le rejoigne. Dans un peu plus de deux heures, nous serons aux portes de cet hôtel. Je vais enfin pouvoir lui mettre fla main dessus et détruire toutes les preuves qu'elle a contre moi, je me chargerais également de son sort. Elle mangera bientôt les pissenlits par la racine*.

Lexique :

*Pissenlits par la racine : Cette expression date du XIXe siècle, et fait allusion aux plantes qui poussent rapidement sur une terre fraîchement retournée, ce qui est souvent le cas lors des enterrements. Celles-ci se propagent alors sur les tombes, on les assimile donc à la nourriture des morts.

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