Chapitre 1 Ella

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Un an plus tard, lundi seize heure.

Je vis depuis un an en Sicile, la terre de ma mère et ce, après avoir fui la France, notamment Paris. Mon père a mis fin à ses jours, un mois après le meurtre de mon petit frère et de ma mère, il s'est tiré une balle dans la tête avec son arme de service. Il n'a pas pu se relever de l'assassinat de notre famille, surtout lorsqu'il a découvert l'auteur de ce crime. Son ex beau-frère, celui que ma mère considérait toujours comme son beau-frère, pensant partager la même histoire que lui, sans savoir la cause exacte, de son bannissement de la famille, ce dernier se gardant bien d'en énoncer les faits. La seule version donnée, étant qu'on l'avait fait passer pour un voleur aux yeux de son beau-père et que ce dernier avait préféré le bannir, en enclenchant le divorce d'avec sa fille, donc la sœur de ma mère.

Ce serait mon grand-père donc, le père de ma mère, mais je ne connais presque rien de lui. Je ne sais même pas si ma mère avait d'autres frères et sœurs. Une sœur, c'est sûr, puisqu'elle était mariée à mon oncle mais je ne la connais pas. Nous avons donc fréquenté mon oncle, pendant des années, jusqu'à ce que mon père découvre son business. Un chasseur d'enfants pour le compte d'une organisation criminelle à grande échelle, à la recherche de jeunes âmes à mettre dans la filière d'un réseau de pédophiles.

Mon père enquêtait sur cette affaire depuis des années. Lorsqu'il a découvert la vérité, il n'a hésité un instant, il l'a dénoncé à son service, après avoir récolté suffisamment de preuve pour qu'il n'échappe pas à la justice. Le problème, c'est que ce dernier a disparu de la circulation avant son arrestation. Par contre, il n'a pas laissé mon père s'en tirer comme cela, il s'est vengé en tuant ma mère et mon frère. J'aurai dû faire partie des victimes, il s'attendait à ma présence dans la maison.

Suite à cette terrible nuit, j'ai fait partie d'un programme de protection des témoins, mon père refusant de perdre son unique enfant encore en vie. Mais la culpabilité le rongeant, il a préféré me laisser seule, sans famille, encore une fois. Moi, l'enfant adoptée que je fus à l'âge de six ans, par ce couple qui pensait ne pas pouvoir avoir d'enfant, jusqu'à ce que mon frère pointe le bout de son nez, neuf ans plus tard.

Quelques jours après le suicide de mon père, j'ai reçu des mains d'un des agents qui assurait ma protection, un colis qu'il m'avait adressé avant de mourir. Le colis contenait, une longue lettre où il s'excusait entre autres, pour son geste mais aussi mon livret de famille avec les papiers de mon adoption. Le nom de ma mère biologique étant Saguaro Véronique, décédée à vingt-cinq ans, mon âge ce jour, nom du père, inconnu. Mais, chose intéressante, il y avait aussi dans ce livret de famille le nom de jeune fille de ma mère adoptive, Conti. Un point de départ pour retrouver la famille qu'il l'avait rejetée. Il y avait également des photos prises lors de la surveillance de mon oncle, ainsi que des enregistrements, où mon père faisait avouer à son ex beau-frère, le trafic qu'il faisait. Il pensait pouvoir utiliser tout cela en l'emmenant devant un juge, mais n'a pas eu le courage, d'aller jusque-là, ce dernier restant introuvable.

Dorénavant, il me revient la lourde tâche de mener à bien ce qu'il n'a pas pu faire. Le souci,c'est que ma couverture est tombée, quelqu'un a balancé l'info à mon oncle, unflic ripou certainement. J'ai eu le temps de m'enfuir par les toits avant qu'ilne m'attrape. Comment j'ai fait ? Simple, je pratique depuis que j'ai l'âge de marcher, le Parkour, cette discipline qui consiste de se déplacer dans son environnement immédiat, souvent urbain, d'un point à un autre de la manière la plus efficace possible. Sautant de murs en murs, ou de toits en toits, dans des figures parfois artistiques. Le côté artistique, ce jour-là, je ne l'ai pas utilisé.

Je suis donc dans la ville de Palerme, sous l'identité d'Ella Gallo, mon nom de famille Marino ayant été changé pour celui-là. Par contre, je n'ai pas voulu changer de prénom, c'est la seule chose qui me reste de ma vie d'avant et je compte bien le garder. En Italie des Ella, il doit bien y en avoir d'autres que moi et puis mon oncle ne peut pas venir me chercher ici, il a été banni. Par contre, en Italie, ce ne sont pas les parrains de mafia qui manquent, je ne sais pas si j'ai fait le bon choix de venir me terrer ici, je suis sûre que mon oncle doit avoir des antennes sur place, son business intéresse, je suis sûre, ce genre de personne. Je sais que ma mère adoptive était originaire d'Italie, elle a rencontré mon père lors d'un voyage en France, elle n'est plus jamais revenue sur ses terres. Sa famille n'accepta pas son union avec un flic, allez savoir pourquoi. D'après ce que j'en sais, ce sont des vignerons de père en fils. Mais prendre une autre voie que celle-ci, fut un affront pour sa famille. Je n'en ai jamais su plus, ma présence ici va me permettre de faire ma petite enquête, qui pour l'instant, m'a mené droit dans le mur.

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