Anime Perdute

Chapitre 4 Alex

Quelques heures plus tôt.

Je n'en crois pas mes yeux, elle m'a surpris en se présentant à la fenêtre de l'appartement. Mais comment a-t-elle fait pour monter là-haut ? J'ai juste eu le temps d'ouvrir la fenêtre pour lui tirer dessus, espérant la blesser avant qu'elle ne disparaisse une nouvelle fois. J'ai eu beau dévaler les escaliers à grandes enjambées, elle a disparu aussi vite qu'elle est apparue. Ce n'est pas vrai ! Une véritable anguille, impossible à saisir mais je n'ai pas dit mon dernier mot. Je quitte son appartement, de tout façon, elle ne reviendra pas de sitôt. Je regagne ma villa qui est située à quelques kilomètres du bar. Je dois donner des ordres mais pour cela je dois être chez moi. Il est déjà quatre heures du matin, elle court depuis bien trop longtemps à mon goût, il serait temps d'y mettre un terme.

Une fois rentré, je réveille Domenico qui se présente dix minutes plus tard, les cheveux hirsutes, la chemise débraillée et la ceinture de son pantalon tout juste accrochée.

— Bonjour Monsieur Alex, que puis-je faire pour vous ?

— Je veux que tu me trouves tout ce que tu peux sur une certaine Ella Gallo.

— Mais... il me semble avoir déjà fait une recherche sur cette personne pour Simoné ?

— Je ne suis pas Simoné !

— Oui... pardon... ce n'est pas ce que j'ai voulu dire... je peux vous donner déjà tout ce que j'ai pu trouver...

— ... je sais déjà ce que tu as trouvé, je veux ce que tu n'as pas encore trouvé ! Comme l'adresse de ses parents !

— Oui Monsieur Alex, tout de suite Monsieur Alex.

Il ressort rapidement de mon bureau évitant de faire claquer la porte, chose que je déteste. Je me relève, me dirige vers le bar de mon bureau pour me servir un verre de vin de Nero d'Avola, c'est un cépage noir, son nom vient de la ville d'Avola au sud-est de la Sicile, il présente une bonne acidité qui permet à ses meilleurs vins de bien vieillir, avec un fort caractère et un bon bouquet de fruits rouges ou de violette. J'aime ce vin car on ne le trouve principalement qu'en Sicile.

Je me rassieds puis ouvre mon ordinateur pour répondre à quelques mails. Les affaires n'attendent pas, il n'y a pas d'heure pour les mener à bien.

L'année dernière, nous avons engrangé vingt milliards d'euros. Notre principale source d'accumulation illégale de capital est le trafic de stupéfiants mais également, comme certains aiment nous nommer, les écomafias. Nos activités portent, soi-disant, sur l'atteinte à l'environnement, ce qui n'est pas faux soyons clair. On nous a également mis l'étiquette d'archéomafia et de zoomafia. Mais peu importe comment l'on nous nomme, cela nous rapporte six milliards d'euros. Les armes et autres, deux milliards. Le racket, nous fait un chiffre d'affaires de quatre milliards, et l'usure, huit milliards d'euros. Cette technique est une méthode d'approche amicale au départ. Un bras réconfortant, passé autour de l'épaule d'une personne dans la difficulté, des billets glissés au creux de la main ainsi qu'un message téléphonique l'informant qu'il peut compter sur nous. Une fois que la victime est consentante puisqu'elle est étranglée par les dettes, elle nous voit alors comme son bienfaiteur. Le piège se referme et le capo enverra ses soldats pour réclamer son dû, gonflé d'intérêts annuels pouvant atteindre mille pourcent, sous la menace d'une arme si le besoin s'en fait sentir. Cette dernière activité, nous permet de gagner quinze millions d'euros par jour.

Notre grande disponibilité financière nous a permis, depuis le début de la crise économique, de remporter des appels d'offres et d'investir dans l'économie légale. Nous investissons dans le bâtiment, l'agriculture, le tourisme, les commerces et la restauration, en raison de la forte circulation d'argent qui caractérise nos activités.