Casse-Noisette : Une histoire réinventée

Chapitre 15 : La Capitale :

Le Lac était désormais loin derrière eux, mais les effets de leur petit plongeon dans l'eau sucrée eurent désormais raison sur le bois de Casse-Noisette et la peau de Clara. Ils se sentaient incroyablement collants, en particulier la jeune fille, dont la robe noire désormais presque en lambeau lui collait partout sur les cuisses et lui donnait sans cesse l'envie de se gratter. Venait s'ajouter à cela des sensations de brûlures au niveau des bras et des jambes, en particulier sur les blessures infligées par les rats, et la sensation de froid que ressentait la fille dès qu'une brise venait lui caresser la peau l'avançait bien. Commençant à grelotter, elle se frictionnait les bras comme elle le pouvait, masquant également la légère sensation de dégoût de se sentir aussi collante. Elle ne pensait qu'à une seule chose une fois leur destination atteinte : prendre un bon bain ! Et se débarrasser plus que tout de ce sentiment de passer pour une malpropre ! Même si ce n'était pas vraiment voulu...

- Tout va bien, Clara ?, demanda Casse-Noisette, sentant le malaise de la jeune fille derrière lui.

- Oui. À part que je meure d'envie de prendre un bain et de me gratter jusqu'au sang, mais ça va aller.

Face à cette affirmation, le soldat se retourna d'un coup vers la brune, le visage soucieux. Son regard s'assombrit légèrement en regardant avec une certaine distance physique (afin de ne pas créer de malentendu avec son amie), ses différentes blessures aux bras et aux jambes.

- Cela doit être dû à cause du gaz émis par les eaux du Lac., dit-il. J'ignore si cela peut s'infecter, mais mieux vaut ne pas prendre de risques. Dès que nous serons arrivés, je demanderais à ce que vous soyez prise en charge immédiatement pour qu'on vous examine et vous passe du baume pour calmer la douleur.

- « Du baume » ? Genre, le même que celui avec lequel on m'a soigné à Tart'Amandine ?

- Tout juste ! C'est un baume spécial créer par les meilleurs apothicaires de notre monde., sourit le soldat. Il soigne toutes les blessures dans les plus brefs délais. C'est ce qui vous a sauvé lors de notre périple jusque là-bas.

- Et ben ! Si je croise un apothicaire à la Capitale, je vais lui demander la recette de cette crème miracle ! Je suis sûre qu'elle ferai un malheur au sein d'une franchise dans mon monde !

- J'ai peur que cela ne soit pas vraiment possible. Autrement, beaucoup de personnes dédiant leur vie à vous soigner perdrait leur emploi et les gens ne porteraient plus d'intérêt à se faire soigner par des professionnels. Ce baume n'appartient qu'à notre monde et ne peut être utilisé qu'en ces lieux, j'en suis désolé...

Soupirant face à cette révélation, Clara continuait d'avancer malgré tout. Casse-Noisette arborait un léger sourire peiné devant cette bouille mal fagotée mais incroyablement mignonne. Même si au fond, il ne valait pas mieux qu'elle... Il se sentait rigide à chaque nouveau pas à cause de son moment de flottement dans le Lac. Lui aussi espérait pouvoir se débarrasser de cette désagréable sensation de collage entre chacun de ses membres faits en bois. D'autant que plus le chemin avançait, plus les deux compagnons le sentait plus escarpé qu'à l'ordinaire. Plusieurs fois ils s'arrêtèrent afin de suivre la cadence de l'autre et empêcher également leurs pieds déjà bien enflés par la marche de rendre l'âme trop tôt. Au bout d'un moment, une vision d'horreur et de désespoir s'abattit sur les deux alliés.

Un long chemin escarpé se dressait face à eux. Leur indiquant clairement que s'ils voulaient continuer leur route, ils allaient devoir traîner leur carcasse sur cette piste longue et sinueuse.

Pour cette fois, les deux poussèrent un soupir d'accablement.

- C'est une blague, ou quoi ?!, s'écria Clara.