5 |

147 24 2
                                    

Louis /

Les yeux lourds , encore ensomeillés , je jette un coup d'oeil aux alentours .

Ma chambre est dans un état pas possible : le contenu de mon bureau a été jeté à terre , mon armoire déverse son contenu de part et d'autre de la pièce et mon lit est complètement défait .

Tout ceci est le résultat de ma fureur, j'ai honte .

Hier après avoir rangé dans un de mes tiroir ma lettre , j'ai senti le besoin de tous casser , d'extérioriser ma colère et ma douleur .

Alors j'ai tout détruit , tout sauf l'objet de ma colère : ma lettre .

/

Louis /

Je traverse le couloir qui me mène au cagibi .

Je peux déceler les regards interrogateurs des autres lycéens , qui se demande pourquoi je marche si vite et si furieusement .

J'ai extrêmement envie d'une cigarette..

J'entre alors dans cette pièce sombre et exiguëe , m'assois sur une des palettes de bois ( que font des palettes de bois ici ? ) et allume une cigarette .

Je sens la fumée chaude me traverser la gorge et un état de béatitude s'emparer de mon être .

Je souffle pour la faire quitter de ma bouche et je m'affale un peu plus contre le mur et la palette .

Je suis détendu , toutes les questions que je me posaient se sont envolées .

Je suis zen comme à chaque fois que je fume .

Mais pourquoi n'ai-je pas fumer avant d'entrer dans le lycée ?

Sûrement parce que je n'avais pas juste envie de fumer , mais aussi de voir Mauline .

/

Mayline /

Mes yeux dont encore un peu gonflés , par mon manque de sommeil et mes pleurs de la veille .

Quand ma mère m'a conduit au lycée , je n'ai pas laissé échappé un mot . Rien .

Elle ne m'a pas non plus parlé , et c'est a peine si elle m'a dit au revoir .

Je croise mon reflet dans une des vitrines de trophées du lycée .

Mon allure est désastreuse : j'ai des cernes , des yeux rouges et gonflés , un mine de papier mâché . Mes cheveux sont encore emmêlés et ébourrifés .

À la limite de la dépression , je trouve la porte du cagibi .

Je l'ouvre tout doucement , je ne sais pas vraiment pourquoi.

J'y découvre Louis , nonchalamment assis sur un bout de bois , une clope dans la bouche .

Il a les yeux fermés et sa main est dans ses cheveux clairs . Il est l'image même de la détente .

Les effluves de fumée ne sont pas vraiment agréables , mais elles apportent un petit quelque chose à l'atmosphère .

J'essaye de ne pas faire de bruits , je ne veux pas déranger Louis .

Alors que je m'apprête à partir du cagibi pour le laisser seul , j'entends sa voix grave :

- Hop hop hop , tu fais quoi ?

Je me retourne et découvre Louis , sa position n'a pas changé , il a juste les yeux ouverts , laissant apparaitre leur verts pâles .

- Euh , rien , je voulais pas te déranger ...

Il rejette la tête en arrière , et lâche un éclat de rire .
Ses cheveux blonds s'agitent dans tous mes sens .

- Quoi ? Je lâche .

Il se contenta de sourire , me laissant sans aucune réponse .

Pourquoi avait-il rit ? Suis-je donc si risible que ça ?

Louis /

May' est repartit aussi vite qu'elle est venue , ses joues si rouges que j'ai cru que la pauvre petite s'étouffait .

J'ai donc déserté le cagibi pour aller en cours de philo .

Le prof parle en ce moment d'une chose incompréhensible .
Je suis assis seul au fond de la classe , personne n'osant se rapprocher de moi .

Je dois avouer que certains coincés trouveraient mon apparence inconfortable .

Beaucoup aurait peur de mon piercing et de mes tatouages , ce que je dit fait cliché mais c'est la stricte vérité.

Soudain , il change de sujet .

- Vous le ferez une dissertation sur ce sujet « Écrire à un mort peut-il aider au deuil ? » À rendre pour le mois prochain mes enfants .

Si dieu existe alors il se fout sacrément de ma gueule .

Little BirdOù les histoires vivent. Découvrez maintenant