Chapitre 4

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Samuel


  Nous voilà, devant ce comptoir, depuis une vingtaine de minutes à échanger des rires maladroits. Son regard m'absorbe complètement. À tel point que je ne pourrais pas me souvenir du sujet de nos conversations passées ni même de ce dont nous parlons actuellement. Mes paroles sortent de ma bouche par pur automatisme.

Elle me fixe, les yeux pétillants, après avoir ri à ma dernière réplique – réplique que j'ai, évidemment, déjà oubliée.

Captivante.

C'est le mot. Cette femme est captivante. Ses cheveux noirs contrastent avec sa peau laiteuse, ses yeux aussi gris que le pelage d'une louve, ses joues rosies par l'alcool, ses petites taches de rousseur qui ornent le haut de ses pommettes jusqu'à l'arrête de son nez, et ses lèvres... Roses et pulpeuses. Oui, captivante.

Elle se ressaisit, murmurant presque imperceptiblement un « je dois y aller », puis se lève.

Quoi ? Elle part déjà ?

La voyant tituber légèrement, je me lève presque immédiatement et l'accompagne jusqu'à l'entrée. Je ne sais pas comment elle est venue, mais si c'est en voiture, il est hors de question qu'elle conduise. Je me sens déjà suffisamment coupable de la mort de Lana, je ne veux pas revivre ça. Si quelque chose lui arrivait, je ne pourrais m'empêcher de me sentir responsable. C'est quand même moi qui lui ai fait servir le premier verre.

Elle marque un arrêt à l'entrée.

— Quelque chose ne va pas ? demandé-je

— Ça va, dit-elle en touchant son front du bout des doigts, juste un léger vertige. Je crois que j'ai trop bu.

Non, sans blague ?

Je me place devant elle :

— Vous ne devriez pas rentrer dans cet état. C'est également un hôtel ici. Si vous voulez...

J'hésite, ne voulant pas paraître envahissant.

— Je peux vous aider à trouver une chambre ? finis-je

La main toujours sur son front, elle hésite, puis hoche doucement la tête. Un soupir discret m'échappe, soulagé qu'elle n'oppose pas de résistance à cette idée, en l'accompagnant à l'accueil.

Après m'être chargé de lui trouver une chambre auprès de Lucile, la réceptionniste, nous montons à l'étage rejoignant le numéro de la chambre qui lui a été donné.

Devant la porte, je la laisse entrer seule, ne voulant pas la déranger davantage. Je lui souhaite une bonne nuit et lui laisse le numéro de l'accueil en cas de besoin.

— Je vous remercie. Merci beaucoup, insiste-t-elle, verrouillant son regard au mien.

— Avec plaisir, c'est normal.

— Je lui souris. Reposez-vous bien.

Soudain, l'ambiance change. Au lieu de partir, nos regards se croisent intensément. Pendant ces quelques secondes, je ne peux décoder ce qui se passe dans son esprit, mais je sens que l'heure est venue pour moi de m'en aller. Maintenant. Alors que je m'apprête à refermer la porte, elle se dirige lentement vers moi, me scrutant de ses yeux vitreux. Je suspends tout mouvement. Est-ce qu'elle veut simplement vérifier que je ferme correctement la porte ? J'en doute, mais cette expression m'échappe. Un léger froncement de sourcils, un regard à la fois sérieux et triste. Je ne suis pas sûr. Tout ce que je sais, c'est qu'elle est vraiment belle. Que ce soit l'effet de l'alcool ou non, à cet instant précis, elle ne me laisse pas indifférent.

Elle s'arrête à environ trente centimètres de moi. Proche.

Très proche.

Nous nous contemplons pendant quelques instants. Mes yeux dérivent naturellement vers ses lèvres, et une envie de l'embrasser me prend. Combien de verres avons-nous bus, déjà ? Quand je relève les yeux vers ses iris gris, elle baisse les siens vers ma bouche.

O.K., la température de la pièce vient de monter de quelques degrés.

Bon sang.

L'envie de l'embrasser est évidente, et je mettrai ma main à couper qu'elle ressent la même chose. Le rhum dans nos verres joue clairement un rôle, car ma capacité à réfléchir objectivement semble avoir disparu.

Quant à cette belle brune devant moi, elle reste immobile. Comme retenant sa respiration.

Elle attend que je prenne l'initiative.

Mais est-ce réellement une bonne idée ? Je ne suis pas convaincu. Pour nous deux, c'est plus une nécessité qu'un désir. Un besoin impérieux de se perdre dans l'autre pour échapper à nos peines.

Et ça, je le comprends parfaitement.

Mes doigts effleurent délicatement ses bras, des caresses légères qui la font frissonner. Puis, avec une lenteur calculée, je m'approche de son visage. Je veux éviter de la brusquer. Si elle me repousse, je m'éloignerai.

Avec la même lenteur, je pose mes mains sur ses joues rosées. Mon regard cherche son approbation. Elle déglutit. Puis, sans rompre notre contact visuel, elle entrebâille doucement ses lèvres. C'est un signe positif, je pense.

C'est étrange. Ces dernières années, j'ai eu pas mal de conquêtes, – d'ailleurs je ne pensais pas qu'il pouvait y avoir autant de femmes ayant envie de forniquer à tout va dans les environs – soit ! À aucun moment, je n'ai recherché auprès d'elles une quelconque tendresse ou réconfort. C'était purement sexuel. Pourtant, là, cela me paraît tellement différent.

Avec douceur, j'effleure ses lèvres des miennes. Ce baiser délicat permet à nos lèvres de faire connaissance, et elles se meuvent parfaitement. Soudain, je sens deux petites mains se poser sur mon torse, puis s'agripper à ma chemise.

Le besoin.

À mon tour, ma main gauche glisse sur sa nuque, et la droite sur sa hanche, essayant de la rapprocher encore plus. En vain. J'ai plutôt l'impression que l'effet inverse se produit. Puis, sentant mon corps avancer et mes pieds se décoller du sol, je réalise qu'elle me tire vers elle jusqu'à me pousser sur le lit. Entrepreneuse, la jolie brune. Elle se positionne au-dessus de moi et s'attaque à mon cou tout en déboutonnant ma chemise de ses doigts fins.

Une fois la chemise au sol, je reprends les rênes et la fais basculer sur le lit à son tour. Je la chevauche et l'embrasse fougueusement tout en pressant mon corps contre le sien. Ma main glisse sous son t-shirt et vient caresser son sein sous son soutien-gorge. Elle gémit, et j'adore ça. De ses mains, elle caresse mon torse en remontant jusqu'à mes épaules. La tension monte, et je commence à être serré dans mon pantalon. Je la redresse légèrement et fais passer son t-shirt au-dessus de sa tête. Le soutien-gorge vole lui aussi. Rapidement, le reste de nos vêtements rejoint le sol, laissant nos désirs s'accomplir. 

*****

Et voilà, ça dérape !

Chapitre plutôt court, je pense en poster un autre très vite du coup !😏

À très vite,

FleurAzur 🤍

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