Chapitre 18

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Louise

        J'ai la sensation de me présenter à un entretien d'embauche, partagée entre le stress et l'excitation ! Mon dimanche soir s'est transformé en une séance de réflexion intense sur la transformation du Green Cell. Les idées fusaient dans ma tête comme un feu d'artifice en folie. J'ai soumis l'idée de transformer le sous-sol en un cimetière ultra-flippant avec des gogo dancers déguisés en diables, style Lucifer, de remplir l'établissement de grandes toiles d'araignées, de mettre en scène une séance de spiritisme avec des tables en lévitations, une atmosphère macabre qui aurait électrisé les clients, mais Margot a dû calmer mes ardeurs. J'ai dû renoncer à mon idée, bien que je sois persuadée qu'elle aurait été un énorme succès. Mieux vaut éviter de liquider les ressources du Green. Pour compenser, j'ai rédigé un descriptif détaillé de ma vision pour la décoration de la salle. J'espère que cela plaira au Big boss !

J'ai dû obtenir le numéro de téléphone de Samuel par le biais de Robin pour organiser ce rendez-vous.

Je tiens à rester professionnelle jusqu'au bout ! 

Me voilà devant la réception, scrutant l'arrivée de Samuel. Il surgit du petit couloir à droite, paré d'un costume gris ardoise et d'un fin col roulé noir. Sexuellement classe.

— Louise, m'accueille-t-il avec un sourire, tu vas bien ?

Il s'approche, me faisant la bise.

— Je pète le feu ! Dis dooonc quelle classe !

Je réfrène mon impulsivité d'administrer mon coup de coude amical habituel. Margot prétend que je le fais trop fort. Sérieusement, cette petite touche de camaraderie n'a jamais tué personne.

— Il faut bien qu'on me prenne au sérieux, répond-il amusé.

Il fait demi-tour, m'invitant à le suivre.

— Viens, suis-moi.

— Oui boss !

Je le vois secouer la tête à ma réplique.

Nous entrons dans un grand bureau juste derrière l'accueil que je suppose être le sien. Une atmosphère feutrée et élégante règne dans la pièce. Au fond de la pièce trône un grand bureau en bois, véritable point focal de l'espace éclairé par un large lustre noir. Sur la gauche, un petit salon offre un refuge confortable. Un canapé en cuir style charleston – que je verrais bien dans un futur chez-moi –, une petite table basse et un fauteuil vert bouteille créent un coin propice à la détente et aux échanges informels.

C'est là que Samuel se dirige.

De l'autre côté, contre le mur, une grande bibliothèque accueille une collection variée de livres et de bibelots, ajoutant une touche intellectuelle à l'environnement.

C'est dans ce cadre raffiné que nous allons discuter, et ça, ça me plaît.

— Vas-y, installe-toi.

Un peu que je vais m'installer.

Tout de suite je prends mes aises et m'affale dans le canapé, tandis que lui prend place dans le fauteuil. Ne perdant pas de temps, je sors mon petit cahier à spirale et le lui tend.

— Voilà, tout est écrit ici. J'ai essayé de rester dans la sobriété ! précise-je modestement. Je ne voudrais pas que vous soyez entraînés vers la perdition, les cocktails sont bien trop délicieux.

Il éclate de rire avant de me remercier et se plonge dans la lecture. Se lovant au fond de son fauteuil, il pose sa cheville sur son genou.

Tout au long de l'heure qui suit, nos échanges se font à propos de la soirée de jeudi. Je m'efforce de lui dépeindre au mieux ma vision des choses. Il n'hésite pas à me faire part de ses impressions, qu'elles soient positives ou négatives. Je lui expose l'intégralité de mes idées, puis les résultats de mes recherches concernant le coût de certains éléments. 

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