Chapitre 24

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Margot


        Je rentre du cimetière, trempée jusqu'aux os, le cœur lourd. L'averse m'a transpercée, mais c'est surtout l'émotion qui me fait frissonner. Ouvrant la porte, je suis accueillie par la chaleur familière de la maison, mais aussi par l'étreinte rassurante de Louise. Ayant tout de suite vue ma mine déconfite, elle me prend dans ses bras, m'apaisant de son parfum fruité.

— Bichette... viens te réchauffer, dit-elle doucement dans mes cheveux humides. Je vais te faire un café, monte te changer.

Je m'effondre un peu dans son étreinte, cherchant mes mots.

— J'ai vu Samuel... au cimetière, dis-je d'une voix cassée.

Elle se redresse face à moi, son regard empreint de compréhension.

— Je crois que je sais pourquoi...

Je la regarde, intriguée et inquiète.

— J'étais au téléphone avec Robin et il n'était pas très bien non plus...

— Pourquoi ? Que se passe-t-il ?

Louise prend une profonde inspiration, comme pour trouver la meilleure façon de m'expliquer.

— Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Lana, murmure-t-elle. D'après Robin, chaque année, peu importe le temps, ils allaient dans un parc d'attractions pour fêter ça, tous les trois.

L'anniversaire de Lana.

Cette révélation me prend au dépourvu et me laisse profondément émue. J'ai toujours vu Samuel souriant, et l'avoir aperçu dans un moment de faiblesse me fait maintenant tout drôle. Je ne sais pas quoi répondre à Louise, aucun mot ne semble vouloir sortir.

— Va te changer, Maggie, me répète-elle d'une douceur autoritaire.

C'est lorsqu'elle pose sa main sur la mienne que je remarque que je tremble de froid.

— Et changement de programme, pendant ce temps, je vais préparer deux grandes tasses de chocolat chaud avec de la chantilly et une grosse poignée de mini-chamallows par-dessus.

Son offre réconfortante me fait sourire malgré moi. J'acquiesce en silence et monte dans ma salle de bain. Le contact du linge humide contre ma peau me donne un frisson désagréable. Là, je me déshabille, fourrant mes vêtements trempés dans le sèche-linge.

Je me glisse ensuite dans des vêtements secs et décontractés, profitant de la sensation de confort qu'ils m'apportent et enroule mes cheveux dans une serviette en microfibre. Je me regarde un instant dans le miroir, les yeux encore légèrement rougis par les larmes, et prends une profonde inspiration.

En descendant, l'odeur alléchante du chocolat chaud me guide jusqu'à la cuisine. Ma meilleure amie m'accueille avec un sourire chaleureux, tendant une tasse généreusement garnie de chantilly et de mini-chamallows. Ce n'est pas loin de déborder mais c'est Louise. Louise et sa générosité réconfortante.

— Voilà, sourit-elle. Ça devrait te réchauffer le corps et le cœur.

Je prends le mug entre mes mains, dont la chaleur se diffuse à travers la céramique. La vapeur douce et sucrée chatouille mes narines, et je murmure un merci sincère, émue par son attention. Que serai-je sans elle ? Victoire arrive vers moi avec un sourire éclatant et se blottit contre mes jambes. Je m'accroupie en prenant soin de ne pas renverser ma boisson et l'étreins doucement, sentant sa tiédeur enfantine me réconforter encore plus. C'est elle qui me réchauffe le cœur.

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