LIÉS [ TERMINÉE ]

Chapitre 29

Margot

    Allongée contre Samuel, je sens ses doigts effleurer doucement mon épaule nue. Sa caresse légère est à la fois sensuelle et réconfortante, me procurant un sentiment de bien-être. Je ferme les yeux, savourant le moment de son torse contre mon dos et de ses doigts sur mon épiderme.

Le parfum subtil de sa peau flotte dans l'air, un mélange apaisant auquel je pourrais facilement m'y habituer. Sa respiration régulière, résonne dans mon oreille, me berçant doucement.

Je me sens bien.

Je me sens reconnectée à la vie.

Mon cœur bat lentement, paisible.

Cette proximité, cette intimité, je ne me sens absolument pas perturbée. Et bordel, qu'est-ce que ça fait du bien de ne pas culpabiliser. Le monde extérieur disparaît, il n'y a plus que nous, ici, maintenant. Un sourire se dessine sur mes lèvres. L'instant est parfait, empreint de tendresse et de complicité. Je suis envahie par une sensation de plénitude.

— Je peux te poser une question ? m'interroge Sam, d'une voix douce.

— Mh, j'acquiesce.

— Vendredi, pourquoi tu n'es pas venue ? demande-t-il d'une intonation presque peinée. Je t'ai attendu un moment...

Crack, boom.

À ses mots, je sens tout mon corps se crisper, et je sais que Sam le sens aussi, car il stoppe tout mouvement. Sa main se pose sur mon épaule, m'incitant à lui faire face.

— Maggie ?

Je prends une profonde inspiration, sentant l'air ambiant remplir mes poumons. Lentement, je libère mon bras coincé sous moi et commence à pivoter sur le matelas, mes mouvements raides et hésitants. Je n'ose pas le toucher, consciente de la nervosité qui m'envahit.

Nos regards se croisent, et son souffle chaud effleure mon visage. Sa main sur mon épaule descend doucement le long de mon bras, provoquant des frissons le long de ma peau.

Je me retrouve face à lui, nos corps proches, nos respirations s'entremêlant. Je sens ses doigts glisser maintenant sur ma hanche, me tirant doucement vers lui. Le poids de ses bras autour de moi et la chaleur de son corps contre le mien me donnent le courage de parler, même si je suis encore tendue et mal à l'aise.

— En fait, si, je suis venue.

Je vois l'incompréhension dans son regard alors que je continue.

— Mais tu n'étais pas seul...

Il ferme les yeux un instant se doutant probablement de la scène que j'ai pu apercevoir à ce moment-là.

Je lui pose alors la question qui me brûle les lèvres.

— Samuel, dis-moi, est-ce que... tu as un enfant ?

Sa main vient se poser avec délicatesse sur ma joue, caressant ma pommette de son pouce. Il ancre son regard forêt dans le mien, si intensément que mon cœur en palpite.

— Non.

Non...

— Mais alors... ?

— C'était bien mon ex, avec qui j'ai été pendant presque trois ans, oui. Ma première vraie relation amoureuse, pour être exact.

Il fait une pause remontant dans ses souvenirs, pensif, les sourcils légèrement froncés.

— On se correspondait en tout point. Je suis même allé jusqu'à lui demander de m'épouser.