Chapitre 11 : Malle privée

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"Deux mots resteront gravés à tout jamais dans la mémoire de votre chroniqueuse à l'évocation du matin qui s'ensuit une belle fête : « choc » et « délice ».

Oui, amis lecteurs, les événements scandaleux de la dernière soirée au château de Vauxhall sont à la fois assez choquants et très certainement délectables. S'élevant tel un phénix au-dessus des cendres de l'insignifiance, voici une certaine Miss Daphné Bridgerton. L'illustre débutante a été vue dansant non seulement une fois, mais deux fois avec le jeune homme le plus convoité de la saison, l'incorrigible libertin : le duc de Hastings.

En plus de cela, nous avons surpris Miss Rosanna Thompson et Monsieur Benedict Bridgerton de nouveau ensemble durant cette même soirée. Mais surtout, nous les avons vu danser tous les 2 non pas une fois, non pas 2 fois, ni même 3 fois mais bien 4 fois. Suite à cela, comment ne pas se demander si un petit quelque chose se passe entre eux ?"

Moi : Espèce de salle vipère répugnante !

Raphaël : Que se passe-t-il ENCORE ?

Maman : Vous commencez à me gonfler avec votre Lady Whistledown.

Je ne répond pas à mon frère et lui tend le journal. Sa femme se penche comme elle le peut avec son ventre de femme enceinte et lit au-dessus de l'épaule de son mari.

Colette : Elle parle encore de vous et Benedict ?

Moi : Oui. Mais pourquoi elle tient tant à faire de cette histoire une polémique ?!

Romane : Mais parce que C'EST une polémique !

Moi : Romane tu veux te recevoir un livre en pleine tête ?

Romane : Non sans façon...

Moi : Alors arrête.

Je laisse la lecture du Whistledown et reprend mon livre quand Paul arrive.

Paul : Un visiteur pour Mademoiselle Rosanna.

Moi : J'arrive.

Maman : Mais non enfin, faites le monter Paul. Ne vous déplacez pas Rosanna.

Moi : Je préfère voir qui c'est avant de le faire monter.

Je remet ma robe en place et sort de la pièce.

Moi *chuchote* : Et j'ai ma petite idée sur l'identité de ce visiteur.

Je descend les escaliers et tombe, comme je l'avais prédis, sur Benedict.

Moi : Mais que fais-tu ici ?

Benedict : Il faut que nous parlions.

Moi : Pas ici.

J'attrape sa main et le tire dans mon atelier. Je ferme la porte à clés et place une chaise devant. Quand je me retourne, je le vois admirer mes œuvres.

Benedict : Tu as un talent fou Rose.

Moi : Merci.

Il baisse son regard et le pose sur une malle sur le sol. Ma malle privée.

Benedict : C'est quoi là-dedans ?

Moi : BENEDICT ! NON !

Mais trop tard. Il ouvre ma malle, qui d'habitude est fermée par un cadenas, et sort plusieurs toiles et feuilles.

Benedict : Je consacre donc toutes tes pensées ?

Moi : Pas du tout...

Benedict : Ah bon ? Alors pourquoi il n'y a que des tableaux et des dessins me représentant dans ce coffre ?

Rien n'est impossible (T1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant