chapitre 15

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Luke

Vous savez comment ça peut être dur de s'empêcher de sauter sur quelqu'un quand on a qu'une envie c'est de reprendre possession de ses lèvres, de promener ses mains sur le corps de l'autre ?

Je connaissais déjà le désir, mais là ce que je ressens est plus proche de la combustion spontanée.

Je m'efforce de rester stoïque pour ne pas effrayer Joey, mais entre le baiser qu'on a partagé, la vidéo qu'on a regardé,  et le fait d'échanger sur ce qu'on a ressenti tous les deux, je suis au bord de l'explosion nucléaire interne.
Ma queue est tellement compressée dans mon jeans que je suis sûr que les dents de la fermeture éclair doivent pouvoir se compter sur ma peau.

Je sais déjà que ce soir, le seul moyen de faire retomber cette excitation va être une branlette énergique ou une douche glacée. Cette fois, elle retombera pas toute seule.

Mais je sais que je ne peux pas pousser Joey plus loin dans ses expérimentations.
Il n'est pas prêt.
Il a d'abord besoin de découvrir celui qu'il est, sans que je l'influence.

Comme il l'a dit, sa réaction est peut-être dûe au fait de se sentir en confiance avec moi, et je ne veux pas qu'il puisse confondre ça avec une réelle attirance.

Pour ma part, c'est encore autre chose.
Je ne veux pas m'emballer pour ensuite me casser la gueule avec une histoire qui pourrait échouer.
Mine de rien on est colocs, et mon avenir dépend intégralement de ce logement.
J'ai beau être sincèrement attiré par Joey, si ce n'est pas ce qu'il ressent profondément, je ne peux pas me permettre de tout perdre pour un coup de cœur passager. Que ce soit de ma part ou la sienne.

Avant d'entamer quoi que ce soit, il va falloir laisser à Joey le temps de savoir vraiment ce qui vraiment lui plaît, moi, ou le fait d'être dans une situation sécurisée qui lui permet d'expérimenter sans crainte.

Et ça c'est pas maintenant qu'on va pouvoir le déterminer.

- Joey ?
- Hmm ?
- Je crois qu'il est temps de se coucher.
Je crois que cette soirée t'as donné suffisamment de sujets à réflexion, et on aura pas toutes les réponses immédiatement.
- Je crois aussi. En tous cas merci.
Pour m'avoir écouté sans me juger, et pour ce baiser, et tout le reste...
- Hey, c'est à ça que servent les amis non ?
- À échanger leur salive ?
- À échanger tout court, sans crainte.
Et puis si tu veux parler de tout ça avec d'autres personnes, n'hésite pas. Je suis sûr que question découverte de soi et de ses envies, tu pourrais discuter avec Mike et Riley.
- Tu as pas peur qu'ils se rendent compte qu'on s'est embrassés ?
- Je n'ai pas à en faire un secret. Je n'en ai pas honte. Tu as des regrets ?
- Non aucun. Mais ce sont tes amis...
- Ce sont aussi tes amis maintenant. Tu sais, ils t'apprécient tous beaucoup.
- Tu crois ?
- J'en suis certain, puisqu'ils me l'ont dit.
- Oh...
- Alors si tu en ressens le besoin, parle à qui tu veux. Quitte à prendre le risque de me faire chambrer après.
- Ok... Mais en attendant, comme tu l'as dit, d'abord une bonne nuit de sommeil me fera du bien..
- Dors bien Joey.
- Toi aussi.

Oui je vais bien dormir. Enfin une fois que je me serai débarrassé de cette putain de trique.

Je laisse Joey rejoindre tranquillement sa chambre, avant de commencer à me lever de ce canapé. Inutile qu'il se rende compte de l'état dans lequel je suis.

Une fois sa porte fermée, je peux enfin rejoindre mon antre, une démarche de cow-boy imposée par la douleur qui s'exerce entre mes jambes.

Rien que le fait de pouvoir libérer mon érection de son carcan de toile est un plaisir sans nom.
Je sais qu'il ne va pas me falloir beaucoup pour arriver à la délivrance.
Je me déshabille rapidement intégralement, je me jette dans mon lit, et attrape du lubrifiant dans mon tiroir pour pouvoir me masturber plus agréablement.

Ma main glissante sur ma queue, je peux enfin lâcher les rennes à mon imagination.
Je visualise la scène qui aurait pu suivre si je n'avais pas mis fin à ce baiser.

Mes mains qui auraient glissé petit à petit vers son cul. Les siennes qui seraient venues explorer ma peau.
Nos érections que nous aurions libérées et qui seraient venues se frotter sensuellement l'une contre l'autre.

Je m'imagine les saisir toutes les deux ensemble pour nous donner du plaisir.
J'entendrai les gémissements de Joey résonner dans ma bouche, que je le baiserai de ma langue au rythme de ma main sur nos queues.

Le plaisir monte graduellement dans mes reins au fil des images qui défilent dans ma tête.
Très rapidement je n'en peux plus et lorsque j'imagine la jouissance de Joey sous mes doigts, c'est mon sperme qui s'y déverse violemment.

Putain que c'est bon... J'avais jamais expérimenté une branlette aussi explosive et agréable.
Ce mec me fait vraiment un effet dingue...

Heureusement que je suis un grand garçon qui sait tenir généralement des hormones en laisse, parce qu'il va être compliqué de le côtoyer sans penser à tout ce qu'il peut me faire ressentir malgré lui.

La question est de savoir si ces sensations sont dues exclusivement à lui, ou aux deux mois d'abstinence que je viens de subir.
En tous cas si c'est dû à ça, ça valait le coup de se priver un peu.

Bon maintenant par contre, faut vraiment éteindre le cerveau et profiter des endorphines libérées, sinon je vais devoir recommencer si j'en crois mon érection qui recommence à poindre.

***

Éteindre le cerveau c'est une chose, maîtriser son subconscient, c'en est visiblement une autre si j'en crois les rêves que j'ai fait cette nuit.

Si Joey ne se souvient que de ses rêves tordus, moi ce sont les rêves érotiques qui me restent. Et on peut dire que de ce côté-là, la nuit a été plutôt mouvementée.

Dans mon sommeil je crois que j'ai fait subir tout ce qui était imaginable à ce pauvre garçon. Sa bouche, son cul, je me suis délecté de visiter son corps encore et encore. Et pour la première fois, j'ai même rêvé que lui pénétrait le mien. Chose que je n'ai jamais faite dans la vie réelle.
Mes ex petits amis se satisfaisaient totalement du fait que je les prenne. Et concernant les coups d'un soir, je ne risquais pas de leur confier mon cul pour une première fois.

Mais pour la première fois je me prends à me demander ce que ce serait de ressentir la bite d'un mec, de Joey, coulisser en moi.
Est-ce que ce serait aussi bon que de m'enfoncer profondément en lui, de le l'entendre gémir et se contracter sur ma queue ? De jouir au fond de son cul ou de sa gorge ?
Merde putain, rien qu'à cette idée je suis déjà au lord de l'explosion sans même avoir touché ma queue.
Je sens mon sperme couler de mon gland. Je passe alors mon pouce dessus et l'étale, m'en servant de lubrifiant. Je pompe un peu et sans surprise la jouissance me prend.
C'est fort, c'est tellement bon...

Y'a des journées qui commencent vraiment bien...

À fleur d'eau Où les histoires vivent. Découvrez maintenant