chapitre 29

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Paris

9 novembre 2023


Allongée dans son canapé, Cassie attrapa son téléphone qui sonnait.

- Allô ?

- Salut Cassie !

- Seb ? Comment tu vas ?

- Je vais bien, dit l'allemand.

- Et ta famille ?

- Il te passent tous le bonjour. Tu es la bienvenue chez nous quand tu veux, tu le sais ?

- C'est vrai que l'air de ta campagne suisse serait appréciable, sourit Cassie. Je vais y réfléchir, merci.

- Mais je devrais te retourner la question.

- De ?

- Est-ce que toi tu vas bien ?

- Je vais très bien aussi, répondit-elle en feignant un sourire.

- Pas à moi Cass', dit le blond d'un air sévère. J'ai vu la dernière course.

- Et donc ? T'as vu comme j'ai piloté ? C'était super non ?

- C'était super en effet, affirma Seb. Mais c'est pas toi.

- Pourquoi tout le monde n'arrête pas de dire ça ? s'agaça la brune au téléphone. Ce qui compte, c'est que j'ai eu mon podium.

- Cass'... je vais te poser une question et je veux que tu y répondes sincèrement.

- Je t'écoute.

- Si Carlos n'avait pas eu son arrêt aux stands foireux, tu aurais fait la même chose à lui qu'à Lewis ?

- Ben... je l'aurai dépassé. J'aurais fait le nécessaire pour la troisième place.

Sebastian soupira.

- Ce n'est pas parce qu'il est mon ami que j'allais le laisser devant ! protesta la pilote en fronçant les sourcils. On est en Formule 1, sur la piste la compétition passe avant la vie personnelle.

- Peut-être, mais pas à n'importe quel prix, affirma Seb d'un ton sans réplique.

Cassie ne répondit rien, surprise par la déclaration de son ami.

- Tu sais très bien que je suis de ton côté, poursuivit le champion du monde. Je te soutiendrais toujours Cass'. Mais c'est mon rôle d'ami de te dire quand j'ai l'impression que tu te perds. Et je ne sais pas si c'est le fait que les médias aient découvert ton identité, ta dispute avec Lewis ou ton arrivée chez Mercedes prochainement qui te stresse, mais... Fais en sorte de rester toi-même, s'il te plaît. J'ai déjà vu la compétition changer radicalement les gens et briser des amitiés, je ne veux pas que ça t'arrives à toi.

- Je... fit Cassandra sans trouver ses mots.

Elle était bouleversée par le discours de Sebastian. Elle pensait avoir enfin compris comment mener sa guerre seule, mais ne s'était pas rendue compte des limites.

- Je sais que tu cherches l'indépendance, que tu en a marre d'être vue comme une femme et non comme une pilote, que tu veux leur montrer à tous. Mais tu vas leur montrer, avec ou sans ça. Parce que cette rage qui te consume, elle ne t'aidera pas à la fin de l'histoire.

Cassie pleurait face à son téléphone en haut parleurs.

- Je suis désolée... sanglota-t-elle. J'ai été ridicule avec tout le monde. J'ai tellement mal parlé à Pierre, et aux autres... ils doivent tous m'en vouloir. J'ai même raccroché au nez de Carlos hier.

STILL WE RISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant