épisode vingt-deux

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OCTAVIA

TW : automutilation, mention d'abus sexuels

Je claque la porte derrière moi, plaque Castiel contre celle-ci et le fusille du regard.

– Si ton but était juste de te retrouver seule avec moi dans une pièce vide, il fallait juste le dire, se moque-t-il. Dommage, tu vas briser le petit cœur de l'autre looser !

J'ignore sa remarque plus que déplacée sur Nathaniel (d'une part parce qu'elle est idiote, de l'autre parce qu'il se fourvoie totalement sur les prétendus sentiments de Nathaniel) et assène :

– Mais qu'est-ce qui va pas chez toi ?

– Ça vois-tu, c'est ma question ! réplique-t-il en croisant les bras.

J'adopte la même posture défensive et réplique :

– Je croyais que l'affaire était close.

– Non, ça c'est ce que toi tu as décidé, pas moi.

– Et pourquoi ça t'intéresse ?

– C'est pas le cas, affirme-t-il en haussant les épaules : Mais j'ai besoin de savoir si je peux te laisser seule avec mon sac sans que tu cherches à t'en servir d'arme du crime.

Bien sûr, demander à ce type d'être sérieux deux minutes, c'est trop lui demander ! À quoi est-ce que je m'attendais ?

Je lève les yeux au ciel et tourne les talons. Je pose la main sur la poignée et l'abaisse mais la porte refuse de s'ouvrir. Je lève les yeux et découvre la main de Castiel plaquée contre celle-ci, la maintenant fermée.

– On a tous vécu des choses merdiques dans la vie, reprend-t-il. C'est pas pour ça qu'on essaie d'y mettre fin. Alors dis-moi, qu'est-ce qui t'est arrivé de si tragique pour que tu en arrives là ?

Je ferme les yeux et essaie de repousser les souvenirs encore trop frais dans mon esprit.

– Rien de si exceptionnel que ça, je souffle.

C'est certainement le pire dans cette histoire, de savoir que mon histoire est similaire à tant d'autres.

– Peut-être que je suis juste une putain de gamine fragile, je réplique d'un ton qui se veut sarcastique.

– Toi ? s'étonne Castiel. On parle de la fille qui n'a pas peur d'envoyer un ballon dans la tronche du gars le plus intimidant du lycée ? Qui n'hésite pas à rendre sa monnaie à Princesse Ambre ? Qui, dès le premier jour a levé le majeur dans le couloir pour bien faire comprendre au monde entier qui valait mieux ne pas l'ennuyer ?

J'ignorais qu'il était aussi observateur. Peut-être me suis-je trompée sur le compte de Castiel après tout. Peut-être n'est-il pas juste un blaireau qui se donne un genre.

– Je lâcherai pas l'affaire tant que tu ne m'auras pas répondu, insiste-t-il.

Je laisse ma tête basculer en avant et reposer contre la porte avant de méditer la question. Qu'est-ce que je pourrais bien répondre à ça ? Si je lui dis la vérité, il va agir comme les autres, me prenant pour une petite chose fragile qui a besoin d'être protégée, ce que je ne suis pas. Je ne veux pas de sa pitié.

– Octavia... insiste Castiel. Tu as besoin d'en parler.

Non. J'ai besoin d'oublier.

Mais je sais identifier l'âme des gens et je sais que ce type ne lâchera pas l'affaire. C'est pourquoi je finis par craquer et confesse :

– J'ai subi une agression, très grave, et... Quand j'ai essayé d'en parler à un adulte, il ne m'a pas cru. Il a dit que j'avais l'habitude de mentir et qu'on pouvait pas me faire confiance et il a décidé de rompre le secret médical pour prévenir mes parents que j'avais dit ça... je ne pouvais pas rentrer chez moi après ça...

this is me trying || Amour SucréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant