Dark Promises : Callum

Un souper en enfer

Gaby

Je sursaute en voyant cette femme, qui doit être sa mère, frapper violemment son visage et j'ouvre la bouche horrifiée encore plus que tout ce qui s'est passé depuis que je suis arrivée. Si cette femme n'est autre que sa mère... je ne comprends pas comment elle peut frapper ainsi son propre enfant ?! Mais alors que je reste là essayant de comprendre ce qui se passe au juste entre eux, il s'avance vers moi et pose ses lèvres sur les miennes où sa langue pénètre ma bouche entrouverte de stupeur. Mon dieu, il est vraiment en train de m'embrasser là ?! Non, non je rêve n'est-ce pas... ou plutôt je cauchemarde totalement... tandis que sa langue est bien en train de tournoyer autour de la mienne et je reste là stoïque ne sachant pas quoi faire. Dois-je même oser bouger ? Non, je ne dois pas bouger, ce n'est pas un vrai baiser. Il fait uniquement cela pour énerver cette femme qui nous regarde. Oui, le mieux est que je ne bouge pas et que je laisse faire ce qu'il a à faire, afin que nous puissions enfin partir d'ici et que je puisse rentrer chez moi. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés collés ainsi... mais quand il se décolle enfin de moi et que je continue à regarder ailleurs, il prend ma main avant de se tourner vers cette femme.

— Tu parlais bien d'un souper c'est cela ? lui demande-t-il tandis que je regarde sa main qui tient la mienne.

Je jurerais que celle-ci est aussi moite que la mienne.

— Tu veux vraiment jouer à ça ?! claque la femme et je détourne mon regard de nos mains pour regarder mon sac sur la table.

Il suffirait que je le prenne d'un geste et que je dise à cette femme, que je ne peux pas rester et tout serait réglé. Mais j'ai l'étrange impression que ça ne ferait pas plaisir à Callum, et que ça m'attirerait vraiment ses foudres.

— Tu as faim ?

Je sursaute presque à sa voix tandis que je relève mon regard dans le sien étonnée qu'il me parle.

— Je te demande si tu as faim ? répète-t-il.

— Pas vraiment, bafouillé-je en baissant mon regard du sien.

— Je pense que nous devrions manger un morceau vu l'heure, et nous rejoindrons les autres après, dit-il et je comprends qu'il m'a juste posé la question pour la forme devant elle.

— Faites ce que vous voulez ! claque la femme en sortant enfin de la chambre et je déglutis nerveusement.

— Ne dis pas un mot et fais ce que je te dis quand nous serons en bas, me fait Callum et je le regarde paniquée.

Il ne compte quand même pas aller rejoindre cette femme pour manger ?! N'a-t-elle pas parlé de la présence du père de la rousse de tout à l'heure ? Je n'ai rien à voir là-dedans moi ?! Pourquoi est-ce que je devrais le suivre pour les rejoindre ? Pourquoi ne me laisse-t-il pas en dehors de leurs querelles ?! Je ne veux pas aller les rejoindre et encore moins supporter leurs brimades, qui semblent tous les animer plus que je ne peux en supporter.

— Qu'est-ce que tu fous ?! claque-t-il tandis qu'il est déjà devant la porte.

Mon dieu, si je lui dis que je ne veux pas y aller, il va certainement s'en prendre à moi.

— Je n'ai toujours pas de chaussures, lui fais-je remarquer en serrant les dents.

— On va t'en trouver, me fait-il pas du tout perturbé le moindre instant et il compose un numéro sur son portable.

— Rita, des chaussure taille trente-huit, dit-il avant de raccrocher et il se tourne vers moi qui ait à nouveau le souffle coupé.

Je n'ai vraiment aucun espoir de m'échapper de cette demeure...