Dark Promises : Callum

Qu'est-ce que j'ai fait ?

Gaby

Une fois seule dans le vestiaire, je m'assois sur le banc à côté de mes affaires et je me mets à pleurer. Je n'ai pas osé pleurer, sachant qu'il se trouvait dans la pièce, en pensant que le bruit de la douche ne cacherait pas mes pleurs... et qu'il se serait donné un plaisir de me lâcher une vacherie. Une vacherie, quel jeu de mots... Je ne sais pas ce qui m'attend exactement dans les mois à venir, mais j'espère que la douleur qu'il me fera ressentir, fera moins mal que ce que je viens de vivre dans ses bois. J'ai tellement mal partout que je crains de remettre mes vêtements, qui couvriront une partie des bleus que j'ai sur le corps... mais pas ceux de mon visage. Je me lève tant bien que mal pour rejoindre le miroir, et j'essaye de toucher doucement ma lèvre qui est ouverte. Mon dieu, j'avais oublié combien cela fait mal... mais ce n'est rien comparé à mon corps, qui semble peser une tonne. Je frotte doucement mes yeux pour essuyer les larmes qui n'arrêtent pas de couler comme une fontaine. Je n'arrive plus à m'arrêter une fois commencé, et je me laisse glisser contre le mur du vestiaire en me maudissant d'être aussi molle et de me laisser toujours malmener par les autres. Mais je n'étais pas ainsi avant... Au début du collège, j'avais des amies comme tout le monde... et puis, j'ai pris du volume en poitrine et cela attirait les garçons plus que je ne le voulais. J'ai senti le regard de mes amies commencer à changer, et je me suis mise à mettre des jeans et T-Shirt larges pour cacher mes formes... mais cela n'a pas marché. Les premières moqueries ont commencé, ainsi que les premiers papiers d'insulte et de menace. Puis ce sont devenu des bousculades dans les couloirs, les escaliers... Je ne compte pas toutes les fois où je suis rentrée plâtrée à la maison, et toutes les fois où mon père a cru que je souffrais d'anémie. Gloria aurait pu raconter tout ce qui m'arrivait, si je ne lui avais pas intimée l'ordre de ne pas le faire. Je ne voulais pas que ma petite sœur, devienne à cause de moi une paria aussi et qu'elle subisse ce que je vivais. C'est la raison pour laquelle, nous ne trainions jamais ensemble, et qu'elle faisait comme si je la dégoutais aussi, quand les autres me taquinaient à la cafétéria, et qu'on me renversait le plateau dessus. Elle s'efforçait à faire ce que je lui demandais du regard. Elle ne pouvait que rire, tout en ravalant les larmes qu'elle versait avec moi quand on rentrait. Gloria a souffert autant que moi pendant ces années... et aujourd'hui, j'ai trouvé une solution pour ne plus nous faire souffrir. Et même si je souffrirai intérieurement, il n'y aura plus aucune marque sur mon corps pour voir les larmes qu'elle cachera... tout comme moi devant papa. J'enfile mon jeans doucement en grimaçant, me rendant compte que j'ai bien plus mal que je ne pensais, et je me remercie intérieurement, en essayant d'en sourire, de mettre des vêtements larges. En revanche le T-Shirt, c'est une autre histoire. Mes larmes coulent à nouveau toutes seules en le passant, tellement j'ai mal. Je mets mes chaussettes et mes baskets, avant de ranger mes affaires dans mon sac, et je passe à nouveau devant le miroir en essayant de cacher le plus possible mon visage avec mes cheveux. Mais cela semble impossible, ma lèvre à elle seule montre la cruauté que je viens de vivre.

— Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que je dois tant souffrir ?! m'exclamé-je en pleurs avant de m'effondrer à nouveau.

Callum

Je m'allume une cigarette en sortant du vestiaire, espérant que cet abruti ne pense même pas à me parler. Sérieusement, je me contiens déjà pas mal là... Bien entendu, je ne m'attends pas à ce qu'il parte tout droit en le connaissant, et comme de fait, il s'arrête net devant moi.

— Tu comptes vraiment jouer avec elle aussi ?! me demande-t-il ahuri de ce que je fais.

— Tu me connais non ? lui renvoyé-je calmement en relevant mon regard dans le sien tout en lui envoyant ma fumée de cigarette.

— Gaby est une fille bien, et tu comptes vraiment l'embarquer dans tes conneries ! s'énerve-t-il et je me décale du mur pour me poser à quelques centimètres de lui.