Voleur

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Nous avions passé la nuit à contempler les bateaux en feu. À présent, il ne restait plus rien des navires, seulement quelques débris et morceaux de bois calcinés flottant à la surface. Léon était abattu, ayant tout perdu. J'avais tenté de le réconforter, en vain, il semblait ne pas m'écouter. Le soleil se levait. Il suggéra de remonter le temps, mais je le dissuadai. Je me demandais quand il allait me rendre le collier et comment il avait réussi à s'en servir, mais ce n'était pas le moment de poser des questions. Finalement, il se leva et je fis de même.

Elynn: "Léon ! L'essentiel, c'est que je vais bien et toi aussi !", lui dis-je pour le réconforter.

Il me regarda et esquissa un sourire.

Léon : Tu as raison ! Je n'arrive pas à croire que ce salaud ait brûlé tous les bateaux par peur de attraper la variole! Il a brûlé tous les rats avec! dit-il d'un ton sec.

Elynn : Devrions-nous prévenir les autorités? demandai-je.

Léon : Bien sûr que oui, il mérite d'être pendu! C'est un crime ce qu'il a fait! Il tue des personnes qui étaient présentes sur les bateaux! dit-il d'un ton sec.

Lui aussi a déjà tué, mais lui, il a rendu justice car la justice ne le fait pas. Je ne pouvais m'empêcher de trouver des excuses à tout ce qu'il disait ou faisait.

Elynn : Nous devons retrouver les autres, dis-je.

Léon : Tu venais à peine de commencer à aller mieux! Tu devrais être en train de te reposer, pas dehors dans le froid sans rien sur toi! dit-il en me regardant inquiet.

Il est vrai que j'étais en robe de chambre. Il passait ses mains sur mes bras pour essayer de me réchauffer. Je souriais à ce geste.

Élynn : C'est vrai, je commençais tout juste à aller mieux. Je devrais me reposer, sauf qu'un des guérisseurs que tu as fait venir a décidé d'incendier tous les navires du port ! lui rappelai-je.

Léon : Je m'occuperai de son cas ! jura-t-il.

Léon me tenait la main, mon cœur rata un battement et ma respiration s'accéléra. Nous avons essayé de retrouver les autres en visitant plusieurs auberges avant de les trouver. Si nous avions eu des téléphones portables, nous les aurions déjà trouvés.

Élynn : Comment allons-nous trouver un autre bateau ? demandai-je.

Léon : Je n'en sais rien ! Nous ne devons pas rester ici trop longtemps, je suis recherché par les autorités ! m'avertit-il.

Je m'en doutais.

Élynn : Alors c'est vrai, des soldats sont venus nous voir avec Anne, ils nous ont donné une caricature de toi ! Je n'étais pas vraiment sûre, car la caricature était très mal faite. Qu'as-tu fait ? demandai-je en le regardant.

Léon : Ils sont au courant, tu sais, le jour du bal, on a volé le trésor du roi. Au début, les gens pensaient que c'était juste une rumeur, mais maintenant je suis recherché ! Et je ne suis pas le seul, tous les membres de mon équipage le sont ! dit-il, sans sembler trop inquiet.

Elynn : Et Billie ? demandai-je en attendant sa réponse.

Léon : Oui, Billie aussi ! Mais il était d'accord pour voler le trésor, donc ne dis pas que c'est ma faute ! ajouta-t-il.

Elynn : Je n'allais pas dire ça ! Je ne suis plus en colère ! dis-je.

J'ai beaucoup discuté avec Léon sur le bateau lorsque j'étais malade. Pour ma part, je me contentais surtout d'acquiescer. Il m'avait expliqué que si je voulais vivre avec des pirates, il fallait que je sache quelques trucs, comme le fait qu'ils tuent pour se défendre, volent pour un avenir meilleur, boivent pour oublier, rendent leur propre justice, naviguent pour se sentir libres. Ils créent leurs propres règles, le code de pirate étant avant tout pour ceux qui veulent devenir pirate. J'aurais dû comprendre ça dès le début.

Léon : Alors tu ne m'en veux pas d'avoir volé ton collier et de t'avoir drogué ? dit-il en s'arrêtant.

Le soleil m'éblouissait, je plissais les yeux pour le regarder.

Elynn : Non, pas vraiment. Tu as admis t'être trompé. tu as simplement profité de l'occasion pour essayer de ramener ta sœur, j'ai survécu toute seule sur une île déserte !

Léon : Elynn, je sais que je t'avais déjà fait cette promesse auparavant, mais je ne veux plus te blesser. Je n'ai jamais eu l'intention de te faire du mal, je te jure. Je vais tout mettre en œuvre pour m'améliorer, je commence dès maintenant !

Il a retiré son collier et me l'a passé, l'accrochant autour de mon cou. Je lui ai expliqué qu'après tout ce qu'il m'avait fait, je lui avais donné plusieurs chances, mais cette fois-ci c'était la dernière. Il n'avait pas intérêt à me trahir à nouveau, car cette fois, je ne lui pardonnerais pas. J'avais dit à Anne que je rentrerais chez moi une fois que j'aurais récupéré mon collier, mais c'est toujours la même personne qui m'empêche de partir : Léon. Maintenant, je me suis faite une nouvelle amie, Anne, ce qui ne m'était jamais arrivé auparavant. Si je pars, je n'avais pas pensé à Billie, mais Billie ne peut plus rentrer. De plus, j'ai retrouvé mon frère. J'ai aperçu Oscar au loin, rentrant dans une église, et j'ai fait de même. Oscar s'est retourné, s'est approché de nous et m'a pris dans ses bras, me surprenant par ce geste. Léon m'a écartée d'Oscar, je pense qu'il est jaloux.

Oscar : Je suis tellement heureux de te revoir, j'ai cru que tu avais disparu !", dit-il.

Il s'approcha de moi et murmura à mon oreille.

Oscar : Le temps où tu étais absente, Léon n'arrêtait pas de me parler de toi ! dit-il.

Je souriais en le regardant et Léon levait les yeux au ciel. Il disait à Oscar de rassembler les autres, qu'il fallait trouver un moyen de quitter cette ville avant que les autorités ne nous trouvent. Oscar mentionnait qu'il avait appris la nouvelle de l'incident au port. Léon a demandé à Oscar de dire aux autres de rester discrets. Quelques jours plus tard, Léon et moi avons pris une chambre séparée dans une auberge. Billy ne voulait plus faire partie de l'équipage, se sentant trahi par les autres. Anne n'arrêtait pas de me disputer car elle trouvait que j'avais pardonné trop vite à Léon. C'était vrai que je lui avais promis de ne pas retomber sous le charme de Léon, mais c'était clairement en train de se produire. Le capitaine Barbe et Léon avaient conclu une alliance; il était désormais notre allié. En tant que pirate, il était préférable d'avoir des alliés que des ennemis. Billie et Anne nous ont fait une proposition : l'équipage du capitaine Barbe était également en danger. Ils ont donc convenu que le premier à trouver un navire nous inviterait tous à monter à bord. S'ils le trouvaient en premier, ils nous ont conviés à les rejoindre pour partir d'ici et, par la suite, nous aider à trouver un autre bateau. Léon a accepté l'offre du capitaine Barbe, qui était à l'origine de cette idée. Pendant ce temps, je m'amusais à jouer avec mon collier. J'ai remarqué qu'un homme ne cessait de me fixer avec des regards étranges, mais je n'ai rien dit aux autres pour ne pas les inquiéter. Cela faisait plusieurs mois que nous étions là, et l'équipage de Léon et de Barbe tentait de réunir de l'argent pour acheter un nouveau bateau. Le jour suivant, ils ont enfin trouvé un navire. J'ai pensé que ça allait être compliqué d'avoir deux capitaines sur le navire car il n'y avait qu'un bateau disponible. Tout le monde s'apprêtait à monter à bord du navire. Léon m'a informé qu'il réglerait la note de l'auberge et qu'il avait donné rendez-vous à son équipage ainsi qu'à l'autre équipage dans quelques heures pour que tous se retrouvent au port. Il m'a demandé d'attendre dehors. Soudain, un homme qui me semblait suspect ces derniers jours m'a arraché mon collier si violemment que j'ai eu mal au cou. Je suis certaine que cela va laisser des marques. J'étais tellement surprise que je n'ai pas pu réagir. J'avais essayé de retenir le collier, mais il me l'avait quand même arraché. Il s'était enfui en courant, alors j'avais essayé de le rattraper. J'avais fini dans une petite ruelle quand je sentais une main plaquée sur ma bouche et j'étais emmenée quelque part où on avait attaché un tissu ou un bandeau sur mes yeux. Je voyais à travers le tissu qu'on m'emmenait sur un bateau. J'avais essayé de crier et de me débattre, mais clairement on me donnait des coups. Ils étaient plusieurs à m'emmener quelque part, je sanglotais. Je ne comprenais pas ce qui se passait. J'avais vraiment peur, j'étais terrifiée. Je ne savais pas où ils m'emmener. Je ne savais pas qui étaient ces hommes et ce qu'ils me voulaient.

La voyageuse du temps : 1669 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant