Première

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Je me réveillais dans une chambre d'une vieille maison, du foin jonchait le sol. Désorienté, j'ignorais où je me trouvais. Avec difficulté, je parvins à m'asseoir, ma tête me lançait atrocement. Un bandage, ou plutôt un morceau de tissu, enveloppait ma blessure. Manifestement, quelqu'un avait pris soin de moi. À portée de main, de l'eau reposait sur ma table de chevet, que je bus avidement, ma gorge asséchée. De la nourriture était également présente, apaisant quelque peu ma faim. Malgré ma fatigue persistante, je me sentais mieux. Je me demandais qui m'avait secouru. L'idée de frôler la mort m'avait effleuré, mais je m'étais trompé : je n'étais pas destiné à mourir, j'étais bel et bien en vie et en sécurité. Cependant, par qui avais-je été sauvé ? Soudain, la poignée de la porte tourna, quelqu'un entra, mon cœur s'emballa, la panique me gagna, mais je fus instantanément soulagé en reconnaissant le visage de William, d'Oscar, de mon frère et de Léon.

Léon : Tu nous a vraiment fait peur !" dit-il, soulagé.

Je rigolais, moi aussi j'ai eu très peur. J'étais heureuse de les voir. Je n'avais pas rêvé, c'est eux qui m'ont sauvée. Je demandais ce qui s'était passé. Ils m'ont dit que je devais me reposer, mais pour l'instant, je voulais savoir ce qui s'était passé. J'avais besoin de le savoir. J'avais beaucoup dormi, même si j'étais encore très fatiguée. William m'a raconté qu'il m'avait vue emportée par la vague, que je suis passée par-dessus bord et qu'il a tout de suite prévenu les autres. Ils ont dû quitter le bateau rapidement pendant que d'autres mettaient les barques à la mer. Certains s'occupaient de sauver certaines choses comme les trésors, les cartes... Ils ont pris les barques et m'ont cherchée jour et nuit. Ils ont bien cru ne plus jamais me revoir, mais finalement ils m'ont retrouvée. William a déclaré qu'il pensait que j'étais probablement noyé et qu'il allait retrouver mon cadavre flottant sur l'eau. Il aurait dit aux autres de laisser tomber, mais Léon et Billie ont continué à chercher et m'ont finalement trouvé sur ce rocher. J'étais inconsciente et ma tête était blessée. Leur bateau avait coulé et ils devaient en retrouver un autre. Ils m'avaient laissé car je commençais à fermer les yeux et avais encore besoin de repos. Ma colère envers eux, ressentie quelques jours auparavant, avait disparu. J'avais échappé de peu à la mort. Je finis par m'endormir et me réveillai quelques heures plus tard, des vêtements étaient posés sur le lit : une longue robe verte à manches bouffantes et un corset noir à la taille, que j'enfilai avec mes bottes. Je me fis un chignon et sortis de ma chambre. Une vieille dame affolée s'approchait de moi.

Dame : Jeune fille ! s'écria-t-elle.

Il devait s'agir d'une femme de chambre à l'époque, généralement vêtue sobrement, portant souvent une robe et un tablier. Elle arborait une coiffe. Son rôle consistait en des tâches domestiques telles que le nettoyage, la préparation des lits, voire l'assistance aux dames de la maison dans leurs routines. La discrétion et le professionnalisme étaient des qualités essentielles.

Dame : Avez-vous vu votre robe ? demanda-t-elle, les yeux écarquillés.

Je secouai la tête pour signifier que non. Qu'y a-t-il de mal avec ma robe ?

Dame : Êtes-vous dans votre période ? demande-t-elle.

De quoi parle-t-elle ?

Dame : Vous avez une tache de sang ! Suivez-moi, retournons dans la chambre ! dit-elle en me tirant par le bras.

Quoi ? Non, pas ça ! J'ai mes règles, bon sang ! Ça faisait un mois et demi que je ne les avais pas eues. Comment vais-je faire ? Comment faisaient les femmes à cette époque ? Elle sort une autre robe de la même couleur.

Dame : Qu'attendez-vous pour vous déshabiller ? dit-elle impatiemment.

Quoi ? Ici ? Devant elle ? Je me sentais gêné. Je regardais mes jambes et je n'avais même pas remarqué que j'avais du sang dessus. Quelques secondes plus tard, elle revenait avec un gant plein d'eau et me le tendait.

La voyageuse du temps : 1669 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant